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Après une année noire, les groupes miniers luttent pour rester à flot en 2016

Sydney - Les groupes miniers peinent à rester à flot après une rude année qui a vu la dégringolade des cours. Et en 2016, ils devront encore se serrer la ceinture, avec à l'horizon fermetures et coupes sévères dans les dépenses, prédisent les analystes.

L'appétit de la Chine pour les matières premières, qui semblait pourtant insatiable, décline au moment où la deuxième économie mondiale cherche une transition entre un modèle dépendant de l'industrie lourde et une croissance alimentée par les services comme par la consommation des ménages.

Parallèlement, les géants du secteur minier ont inondé un marché pourtant déprimé pour, selon leurs détracteurs, conserver leurs débouchés et évincer leurs concurrents de plus petite taille, ce qui a contribué également au recul des prix.

La tonne de minerai de fer est passée en dessous des 40 dollars début décembre, un plus bas depuis mai 2009. Le cours du charbon thermique a diminué de 80% par rapport à un sommet de 2008 tandis que le pétrole descend à des tréfonds.

La faiblesse des cours a fait des ravages parmi les entreprises aux reins les moins solides, qui se retrouvent asphyxiées en raison de leurs coûts de production structurellement plus élevés. En même temps, elle a privé de nombreux gouvernements, dont celui de l'Australie, de milliards de dollars de recettes budgétaires.

Un géant comme le britannique Anglo-American va réduire ses effectifs de près des deux tiers et fermer des mines non rentables. Le suisse Glencore a encore durci sa cure d'austérité, réduisant ses investissements et cédant des actifs.

Il suffit juste de regarder le cours de n'importe quelle action pour s'apercevoir que c'est une année absolument terrible pour les matières premières et les sociétés minières, explique à l'AFP Andrew Driscoll, analyste chez CLSA.

- Le boom a fait long feu -

L'anglo-australien BHP Billiton, l'un des plus grands groupes mondiaux, a vu son action chuter à Sydney de plus de 40% en 2015 tandis que celle de son rival Rio Tinto a perdu 26%.

Le directeur général de Rio Sam Walsh a jugé que ses concurrents étaient en si mauvaise posture qu'ils ne tenaient plus que par le bout des ongles. Tôt ou tard, il y aura un ajustement, a-t-il prévenu sur Bloomberg Television.

Ces revers font suite à une décennie prospère pour les groupes miniers, portée par la croissance de la Chine et ses investissements massifs mais aussi par les autres économies émergentes, très gourmandes en matières premières. Les cours, en hausse continue, avaient alors atteint des records.

Ce qui avait incité les miniers à s'endetter lourdement et à investir des milliards pour augmenter la production. Mais, selon les analystes, ils ont surestimé la croissance de la demande.

Ils ont augmenté beaucoup trop leurs capacités face à cette nouvelle demande modérée, alors on a des surplus pour chaque matière première, observe Daniel Morgan, analyste chez UBS.

Il s'agit sans aucun doute de l'une des années les plus dures pour l'industrie minière depuis longtemps, relève-t-il, comparant la situation à celle qui avait suivi la crise financière internationale de 2007-2008, la crise financière asiatique de 1997 et même la chute de l'URSS en 1991.

Pour Goldman Sachs, le secteur du minerai de fer doit se préparer à hiberner pendant une longue période car les cours devraient rester inférieurs à 40 dollars pendant trois ans.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé récemment que l'âge d'or du charbon en Chine semblait révolu. Le premier consommateur de charbon au monde, qui lui fournit 70% de sa production électrique, paye le prix fort de cette dépendance avec une pollution atmosphérique endémique.

- Clé sous la porte -

L'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) vient, elle, de porter un nouveau coup aux cours de l'or noir en décidant de ne plus se fixer d'objectifs de production chiffrés, malgré la chute du secteur énergétique.

La grosse fête, c'était entre 2005 et 2011, maintenant, c'est la gueule de bois, dit à l'AFP Mark Gordon, analyste chez Breakaway Research.

En réalité, ce soi-disant supercycle était une aberration de l'histoire. Ce boom comme la baisse actuelle sont des aberrations.

La demande ne devrait pas se ressaisir, alors l'ajustement doit venir de l'offre, disent les analystes.

Pour eux, les groupes miniers ont tardé à ralentir leurs opérations alors même que leurs revenus et leurs liquidités s'érodaient sévèrement.

En conséquence, les fermetures devraient s'accélérer en 2016.

On devrait voir une forme d'amélioration au deuxième semestre à mesure que l'offre baissera, que les marchés se rééquilibreront et que les prix recommenceront à monter, dit Andrew Driscoll à l'AFP.

Il y a un peu de lumière au bout du tunnel, mais si on est un producteur avec des coûts de production élevés, si on est trop endetté, alors la situation restera très difficile.

(©AFP / 27 décembre 2015 06h39)

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Tour d'horizon des matières premières (video)

http://www.dailyfx.com/actualite_forex_ … -1105.html

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Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) sont parvenus à se reprendre cette semaine, soutenus par de bons chiffres de la demande chinoise et par la hausse des cours du pétrole.

Les prix ont nettement rebondi à partir de mardi, dans le sillage de la publication des données définitives sur les importations chinoises de métaux industriels pour l'année 2015, qui sont ressorties en nette progression.

"Selon les autorités douanières, la Chine a importé 12,5% de concentrés de cuivre en plus, 47,4% de concentrés de zinc en plus et 4,8% de concentrés de plomb supplémentaires en 2015 par rapport à l'année précédente", relevaient les analystes de Commerzbank.
Selon eux, ces chiffres élevés s'expliquent sans doute par les importantes capacités de fonderie du pays et les coûts attractifs pour le traitement et le raffinage des métaux.

Ces chiffres dans leur ensemble "confirment la robustesse de la demande chinoise pour les métaux", dont Pékin est le premier consommateur mondial, poursuivaient les experts de Commerzbank, qui s'attendaient en outre à ce que la Chine continue à consommer d'importantes quantités de métaux de base cette année étant donné les nombreuses mesures relatives aux infrastructures prises dans le pays et les prix bas.

Les cours des métaux industriels ont en outre bénéficié d'un regain général de confiance sur les marchés des matières premières alors que les cours du pétrole se sont nettement repris, galvanisés par de possibles discussions entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie sur des réductions de production.

De son côté, Liz Grant, analyste chez Sucden Financial, observait un changement de ton chez plusieurs analystes qui se montraient désormais plus optimistes sur les perspectives des métaux industriels.

"Certains s'attendent désormais à ce que les métaux atteignent un cours plancher et se reprennent au cours du second semestre et au-delà alors que les effets des réductions de production programmées se feront sentir", soulignait Mme Grant.

- Le cuivre revigoré par les importations chinoises -
Le cuivre a poursuivi cette semaine le rebond amorcé en fin de semaine dernière, bénéficiant de chiffres très encourageants sur la demande chinoise.
Le métal rouge a même grimpé mercredi jusqu'à 4.595 dollars, un plus haut en près de trois semaines.
"Les importations chinoises de cuivre ont grimpé (en décembre 2015) à leur plus haut niveau depuis décembre 2011", indiquait Kash Kamal, analyste chez Sucden Financial.
Les importations chinoises de cuivre raffiné ont en effet atteint 423.000 tonnes le mois dernier, contre 359.000 tonnes en novembre, selon les chiffres des Douanes chinoises citées par les analystes de Barclays.

Ces derniers jugeaient toutefois qu'il était trop tôt pour parler de reprise durable sur le marché du cuivre, jugeant que le récent rebond des cours s'expliquait surtout par la reprise générale observée sur les marchés des matières premières, et en particulier sur le marché pétrolier, après un début d'année particulièrement éprouvant.

"Quelles que soient les raisons (du rebond) à court terme, les facteurs fondamentaux (de l'offre et de la demande) pour le métal rouge ne se sont pas améliorés", poursuivaient les analystes de Barclays.

- L'aluminium porté par des achats à bon compte -
Les cours de l'aluminium ont également fortement bondi en milieu de semaine, signant de nouveaux plus hauts depuis fin décembre, avant de se stabiliser.
La tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois a ainsi atteint jeudi 1.529 dollars, un plus haut depuis le 31 décembre 2015.
Les analystes d'Unicredit imputaient toutefois l'essentiel de cette hausse à des achats à bon compte d'investisseurs ayant auparavant parié sur la baisse des cours, un scénario qui n'est guère étonnant selon eux étant donné la faiblesse des prix et qui s'est déjà produit à plusieurs reprises sur le marché de l'aluminium depuis le pic enregistré en 2014.
"Nous continuons à être pessimistes pour l'aluminium étant donné les fondamentaux (de l'offre et de la demande)", précisaient les analystes d'Unicredit.

Le zinc a signé mercredi pour sa part un plus haut depuis le 4 janvier à 1.616 dollars la tonne.

De leur côté, le plomb est monté vendredi jusqu'à 1.708 dollars la tonne, son niveau le plus élevé en plus de trois semaines, tandis que la tonne d'étain a atteint le même jour 15.010 dollars, un plus haut en quasiment deux mois.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.541,50 dollars vendredi à 12H45 GMT, contre 4.471 dollars le vendredi précédent à 12H15 GMT.

L'aluminium valait 1.525,50 dollars la tonne, contre 1.496,50 dollars.

Le plomb valait 1.700,50 dollars la tonne, contre 1.653 dollars.

L'étain valait 14.735 dollars la tonne, contre 13.630 dollars.

Le nickel valait 8.565 dollars la tonne, contre 8.830 dollars.

Le zinc valait 1.603,50 dollars la tonne, contre 1.530 dollars.

afp/al
(AWP / 29.01.2016 14h50)