Bonsoir les zamis,
je vous partage l'analysde de Cedric Boitte d'Accioz:
TiGenix surprend de nouveau
Écrit par Cedric Boitte on 26 novembre 2013.
La petite société biotechnologique a surpris son monde la semaine dernière en annonçant une augmentation de capital de 12 millions. L’opération était certes prévisible mais les détails de l’opération sont de nouveau étranges. Il reste surtout à espérer que cela ne prive pas TiGenix de l’intérêt grandissant pour les thérapies cellulaires.
Augmentations de capital à répétition
Depuis un an, TiGenix a pris la mauvaise habitude de réaliser des augmentations de capital au moment où on s’y attend le moins : en fin d’année 2012, en plein mois de juillet 2013 et désormais, juste avant une annonce importante. Le trading update du 5 novembre de la société évoquait en effet des annonces au cours des prochaines semaines, ce que tout un chacun a traduit par la signature d’un partenariat pour le Cx601, un traitement expérimental des fistules périanales (maladie de Crohn) dans la dernière phase des études cliniques.
Nouveau partenaire espagnol
Finalement, c’est donc bien une augmentation de capital qui a permis à TiGenix de boucler son plan de financement jusqu’à la fin de l’été 2014. L’opération a été entièrement souscrite par Gri-Cel, une filiale (naissante) spécialisée dans les thérapies cellulaires du groupe pharmaceutique espagnol Grifols. Ce dernier a récemment fait parler de lui pour le rachat de la division diagnostics de Novartis pour 1,7 milliard de dollars prouvant qu’il dispose d’importants moyens.
En injectant 12 millions sur la base d’un cours de 0,351 euro par action (décote de 33% par rapport au dernier cours de Bourse), Grifols est devenu le premier actionnaire de TiGenix avec 21,3% du capital, ce qui lui permet d’obtenir 2 sièges au Conseil d’Administration. La société biotechnologique lui a aussi octroyé une priorité sur les futurs partenariats sans le moindre paiement de « réservation ».
Une alliance gratuite
Ces détails positionnent davantage Grifols comme un allié à long terme que comme un investisseur. Le groupe espagnol semble même prendre indirectement et à bon compte le contrôle de TiGenix qui tente donc d'à nouveau trouvé son salut dans la péninsule ibérique (après le rachat de Cellerix en 2011). Pour les actionnaires, c’est donc le prix à payer pour éviter une énième déculottée comme lors des deux augmentations de capital précédentes, la seconde ayant dû être réalisée avec une décote de 50%.
Intérêt pour les thérapies cellulaires
L’arrivée de Grifols au capital de TiGenix traduit également un intérêt grandissant pour les thérapies cellulaires (traitements développés à partir de cellules souches) grâce notamment à l’ouverture des autorités sanitaires américaines qui avaient recalé le ChondroCelect (traitement –très coûteux– régénérateur du cartilage du genou) de TiGenix il y a quelques années. Les défis demeurent évidemment colossaux comme le fait de parvenir à automatiser le processus de production qui relève actuellement de l’artisanat mais cela devrait évoluer grâce à l’intérêt des grands groupes comme Novartis qui a placé les thérapies cellulaires parmi ses priorités lors de sa présentation stratégique de la semaine dernière.
Très spéculatif
Faute d’informations complètes sur les tenants et aboutissants de l’accord avec Grifols et dans l’attente d’un partenariat pour le Cx 601 (si TiGenix cherche toujours un partenaire…), TiGenix demeure extrêmement spéculatif, même avec une situation financière moins étriquée. Je ne conseillerais donc plus de vendre mais un achat ne peut s’envisager que pour les investisseurs rodés aux risques des biotechs en Bourse.