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Sujet : L'Europe et l'Euro

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a annoncé samedi dans un entretien avec la radio allemande qu'il ne briguerait pas un deuxième mandat en 2019.

En 2014, "ce fut une belle campagne électorale. Mais il n'y en aura pas de seconde car je ne me porterai pas candidat une seconde fois", a-t-il affirmé sur les ondes de Deutschlandfunk.

L'ancien Premier ministre luxembourgeois, âgé de 62 ans, était devenu président de la Commission européenne en novembre 2014, après avoir longtemps présidé l'Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances.

Son mandat est de cinq ans, renouvelable une fois.

Dans cet entretien distribué à l'avance mais qui ne sera diffusé que dimanche, M. juncker a dressé un sombre portrait de l'Europe.

"Est-ce que le moment est venu où l'Union européenne des 27 doit montrer de l'unité, de la cohésion et de la cohérence ?, s'est-il interrogé. "Oui, je dis oui s'agissant du Brexit ou de Trump (...). Mais j'ai quelques doutes justifiés que cela arrive vraiment", a-t-il ajouté.

Pour M. Juncker, l'UE évolue dans des directions différentes selon les pays, des directions difficilement compatibles entre elles. "Les Hongrois et les Polonais veulent-ils exactement la même chose que les Allemands ou les Français ? J'ai de grands doutes", a-t-il souligné.

Je suis responsable de ce que j'écris,
mais pas de ce que les gens veulent ou croient comprendre smile

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Re : L'Europe et l'Euro

Venant de son président actuel, c'est l'aveu de la cacophonie existant dans cette Communauté Européenne qui n'a plus jamais été capable de cohésion depuis son élargissement de 6 Etats auparavant au nombre que nous connaissons actuellement. Mais qu'espérer d'autre de cette pseudo Europe où les inégalités sociales et fiscales sont tellement criantes que ses membres sont plus férocement adversaires aujourd'hui qu'ils ne l'étaient quand les frontières existaient encore.
Cette Europe là ne pourra jamais fonctionner. Elle n'est finalement qu'un immense machin destiné aux fins de carrière de politiciens qui n'obtiennent plus de mandat dans leur propre pays. Ou qui ont soif d'un "autre" pouvoir.
Un hospice de vieillards, incompétents pour la plupart. Et qui nous coûte cher ! Très cher !

Cordialement,
Docanski

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Re : L'Europe et l'Euro

Bon débarras !

Maintenant quelques ambitieux sans scrupules vont essayer de remplacer un orgueilleux sans envergure... ça promet...

Et pour vos Euros, vous savez quoi... je n'insiste pas...

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

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Re : L'Europe et l'Euro

Ce n'est pas le seul, je suis certain que la moitié de la Communauté n'a pas la capacité d'assumer leur fonction en connaissance de cause.

Nous aurions besoin d'un Trump modéré, on peut rêver, non?

It's time to change your devices

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Re : L'Europe et l'Euro

Une ancienne, toujours bien d'actualité...

http://docanski.free.fr/boursomania/mis … mp;preview

Dernière modification par PhilM (28-02-2017 09:55:38)

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"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

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Re : L'Europe et l'Euro

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker doit dévoiler mercredi sa vision de l'Europe post-Brexit, avec l'espoir de préserver l'unité d'une Union lézardée par les crises à répétition.

Le chef de l'exécutif européen présentera dans l'après-midi, devant les eurodéputés réunis à Bruxelles, son "Livre Blanc" sur l'avenir de l'UE, annoncé de longue date.

Ce document d'une douzaine de pages soumettra aux dirigeants des 27 plusieurs pistes pour relancer le projet européen, aujourd'hui ébranlé par le processus de sortie du Royaume-Uni et une succession de crises, économique comme migratoire.

Ces derniers pourront y puiser librement afin de préparer un sommet prévu le 25 mars à Rome pour célébrer --sans le Royaume-Uni-- les 60 ans du Traité de Rome, fondateur de la construction européenne.

"On parle de possibles options, positives, réalistes, qui aboutissent toutes à l'unité et à la coopération des 27", a précisé mardi un porte-parole de la Commission.

"L'idée, c'est de lancer un vaste processus de réflexion autour de ces options politiques réalistes, crédibles, sur la base desquelles on va avancer dans le futur", a-t-il ajouté.

Selon des sources européennes, le projet de M. Juncker, approuvé mardi soir par le collège des commissaires, devrait proposer quatre ou cinq scénarios sur l'avenir de l'UE, allant du statu quo à plus de fédéralisme, en passant par une Union à plusieurs vitesses.

"Présenter seulement cinq options sur l'avenir de l'UE, sans désigner clairement une préférence ou une direction politique serait une erreur", a déjà réagi auprès de l'AFP le président du groupe Socialistes et démocrates (S&D) au Parlement européen, l'Italien Gianni Pittella.

"J'invite Jean-Claude Juncker à faire face aux divisions et à l'immobilisme des gouvernements en présentant un choix politique fort pour l'avenir de l'Europe", a-t-il insisté.

- Fossé grandissant -

M. Juncker a déjà plaidé publiquement pour une Europe qui assume d'avancer à "plusieurs vitesses", afin de dépasser les oppositions qui bloquent trop souvent certains projets.

"L'heure n'est plus à s'imaginer que nous pourrions tous faire la même chose ensemble", a-t-il estimé il y a quelques jours devant des étudiants belges.

"Ceux qui sont d'accord pour faire le plus grand nombre de choses ensemble, qu'ils se mettent d'accord sur ce qui est essentiel à faire, qu'ils soient 15 ou 28", a-t-il insisté.

"Les Hongrois et les Polonais veulent-ils exactement la même chose que les Allemands ou les Français ? J'ai de grands doutes", avait-il aussi souligné début février, dans un entretien avec une radio allemande, mettant le doigt sur le fossé grandissant séparant certains pays de l'Est et de l'Ouest.

La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi déjà plaidé pour que certains pays européens aillent de l'avant à plusieurs dans certains domaines, tout comme le président français François Hollande.

Les deux dirigeants ont prévu de se rencontrer le 6 mars à Versailles près de Paris pour discuter de leur vision sur l'avenir de l'UE, avec les chefs des gouvernements espagnol et italien, Mariano Rajoy et Paolo Gentiloni.

Mi-février, les eurodéputés avaient également apporté leur contribution aux débats sur l'avenir de l'UE, en approuvant une série de propositions concrètes comme la création d'un budget propre à la zone euro, avec lesquelles ils espéraient inspirer la Commission européenne.

Parmi les autres propositions, la création d'une sorte de ministre des Finances de la zone euro, qui combinerait les fonctions de président de l'Eurogroupe et de commissaire européen chargé des Affaires économiques, ou encore la réduction de la taille de la Commission

Je suis responsable de ce que j'écris,
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Re : L'Europe et l'Euro

Voici la vraie Europe, celle des "marchands de clous"....


Certains États membres paieront plus après le Brexit
Budget

Certains pays membres de l'UE devront contribuer davantage au budget européen après la sortie du Royaume-Uni, a estimé Gunther Oettinger, le commissaire européen au Budget. "Je ne pense pas que les contributeurs nets soient prêts à assumer en totalité la contribution britannique", a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt. "Mais la Pologne et les autres bénéficiaires nets n'accepteront pas non plus que les aides soient réduites de 9 milliards d'euros par an. On doit donc trouver un juste milieu." Le Royaume-Uni est l'un des plus gros contributeurs nets avec l'Allemagne et la France.

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

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Re : L'Europe et l'Euro

La remontée inattendue de l'euro, un risque pour la croissance?
(05.08.2017 / 09:06:25)

Paris (awp/ats/afp) - Dopé par les doutes croissants sur la politique économique de Donald Trump, l'euro a effectué ces derniers mois une vigoureuse remontée face au dollar. Si elle persiste, cette hausse pourrait se traduire par un but marqué contre le camp de la croissance.

En début d'année, les marchés craignaient une victoire du Front national en France et tablaient sur une politique expansionniste aux Etats-Unis, grâce aux centaines de milliards de relance promis par M. Trump, qui auraient entraîné le retour de l'inflation, une forte hausse des taux et du dollar.

Contre toute attente, moins de huit mois plus tard, c'est la monnaie européenne qui est à la hausse: le spectre du populisme semble écarté depuis la victoire d'Emmanuel Macron en France et l'euro a du coup atteint mercredi son plus haut niveau depuis début janvier 2015 à 1,1910 dollar. "La zone euro est perçue aujourd'hui comme une zone de stabilité", a expliqué l'économiste Philippe Waechter, de Natixis.

BONNE NOUVELLE POUR L'EUROPE

Cette confiance retrouvée est une bonne nouvelle pour l'Europe, une région restée à la traîne depuis le début de la crise et qui affiche enfin une croissance soutenue. Elle a atteint 0,6% au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

"Le vrai sujet, c'est pourquoi le dollar est si faible", s'est interrogé Ludovic Subran, chef économiste chez l'assureur-crédit Euler Hermes, qui attribue cette chute aux nombreux cafouillages de la Maison Blanche, aussi bien politiques qu'économiques.

"A taux de croissance équivalent entre la zone euro et les Etats-Unis, avec des politiques monétaires presque en phase, c'est la confiance que les investisseurs et les entreprises ont dans chacune des zones qui fait la différence", a-t-il souligné.

IMPACT MODÉRÉ, POUR L'INSTANT

Pour l'instant, l'impact sur la croissance est modéré, estimé à 0,1 point par M. Subran pour la zone euro cette année. Mais si le renforcement de l'euro persiste, il pourrait atteindre "0,3% à 0,4%" l'an prochain.

Du coup, les regards se tournent vers la Banque centrale européenne (BCE). "Son rôle est désormais de faire tout son possible pour que la croissance puisse s'étoffer encore et générer davantage d'emplois", a estimé M. Waechter. "Avec un euro un peu plus fort, on prend un risque sur ces aspects".

L'impact de l'euro fort est différent selon les pays. L'Allemagne n'a rien à craindre pour l'instant, a estimé Holger Schmieding, économiste chez Berenberg Bank, qui voit la monnaie unique "encore loin de son cours d'équilibre à long terme de 1,25 dollar."

En outre, "un quart seulement des exportations allemandes sont encore libellées en dollar, quand un tiers du commerce extérieur est à destination de la zone euro et ne subit donc aucun effet de change", relativise Ilja Nothnagel, experte à l'international au sein de l'Association allemande des chambres de commerce DIHK.

L'ITALIE EN PREMIÈRE LIGNE

En revanche, l'Italie serait le pays "le plus touché par le renchérissement de l'euro", a assuré M. Subran. Ses exportations fluctuent toujours en fonction de la vigueur de la monnaie européenne.

"Si le rapport dollar/euro devait rester stable à ce niveau, on ne sera pas avantagé", a admis Licia Mattioli, vice-présidente chargée des affaires internationales de l'organisation patronale italienne Confindustria.

"L'effet pourrait être transversal sur nos exportations, qui ont crû ces dernières années vers l'Amérique. Nous sommes exportateurs vers les Etats-Unis dans de nombreux secteurs: la mode, les accessoires, les bijoux, l'alimentation, l'automobile, les machines outil...", a-t-elle ajouté.

Toutefois, pour Lucia Tajoli, professeur de politique économique à l'école de commerce de Polytechnique à Milan, si l'euro est relativement fort, il n'est "pas non plus super fort".

Les exportations "pourraient souffrir un peu mais il ne devrait pas y avoir d'effets extrêmement lourds", a-t-elle expliqué, soulignant que pour l'ensemble de l'économie, "il y a de grands avantages à voir réduire par exemple les coûts d'importation de l'énergie".

Pour la France, où les économistes situent le cours d'équilibre à 1,15 dollar, la hausse de l'euro va "forcément se sentir dans des secteurs comme l'aéronautique", a expliqué M. Subran. Ce sont toutefois surtout les grands groupes tricolores qui exportent en dehors de la zone euro et ils ont démontré par le passé qu'ils savaient s'adapter à l'euro fort.

Pour l'instant, la hausse de la devise ne devrait pas inquiéter l'Espagne, dont plus de la moitié des exportations se font vers la zone euro et les deux tiers vers l'UE. Ses exportations ont d'ailleurs augmenté de 5% sur les cinq premiers mois de l'année, par rapport à la même période l'année précédente.

ats/afp/rp

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

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Re : L'Europe et l'Euro

(www.forbes.fr/finance/monnaie-euro-fort-pour-durer)

La monnaie européenne va rester chère

L’euro avec une parité de 1,18/1,19 contre le dollar est devenu une monnaie chère. Mais la monnaie européenne s’est aussi renchérie face à toutes les monnaies puisque le taux de change effectif de l’euro est revenu à un niveau qui n’avait pas été observé depuis la fin de l’année 2014. Cela complique la tâche de la BCE puisque l’euro fort permet d’importer de la désinflation, éloignant ainsi la possibilité pour l’inflation de la zone de converger rapidement vers la cible de 2% fixée par la banque centrale de la zone.

Un euro fort est cohérent avec l’excédent extérieur très élevé de la zone Euro.  Le dollar est faible. Son taux de change effectif est à un plus bas depuis la fin de l’année 2016. L’Amérique ne va pas bien.

3 explications pour comprendre ce mouvement des monnaies.

La première est politique.

A la fin de l’année 2016, les investisseurs s’attendaient à un euro plutôt faible. La raison principale venait des perspectives politiques très différenciées entre les Etats-Unis et la zone Euro. Outre-Atlantique l’élection de Donald Trump et sa volonté d’une politique budgétaire ambitieuse pour relancer l’économie contrastait avec le risque de populisme observé dans la vieille Europe. Le dollar avait toutes les raisons d’être fort et l’euro de passer sous la parité face au billet vert.

Ce n’est pas cependant le scénario qui a été constaté.

La politique économique est aujourd’hui inexistante à la Maison Blanche et le cycle économique s’épuise en dépit d’un taux de chômage très bas. C’est un point de curiosité d’ailleurs pour les historiens : 6 mois après l’accession d’un président à la Maison Blanche il n’y a toujours pas de mesure de politique économique. C’est un désastre et probablement un épisode unique.

En zone Euro, le scénario qui a prévalu a écarté tout populisme du pouvoir. Le risque d’éclatement de la zone est désormais très réduit car les européens veulent l’Europe. L’équilibre politique a changé de façon spectaculaire en l’espace de six mois. L’euro n’a plus de raison politique d’être faible et le dollar n’a aucune raison politique d’être fort.

La deuxième raison découle de la première.

Les initiatives politiques, prises notamment par Macron et Merkel, suggèrent la volonté de renforcer les institutions de la zone afin d’en améliorer la pérennité et l’efficacité. La zone Euro apparaît comme une région potentiellement stable. Dans le même temps, l’instabilité s’est installée au Royaume Uni où la négociation pour le Brexit apparaît désormais très incertaine. Elle est aussi marquée aux Etats-Unis où le pouvoir politique fédéral s’oppose aux pouvoir des Etats. On voit aussi les Etats-Unis remettre en cause des engagements américains et être belliqueux parfois sur des accords commerciaux (menaces récentes vis à vis de la Chine). La zone Euro apparaît comme une zone de stabilité politique et de stabilité financière avec la BCE.

La troisième raison résulte de la politique monétaire.

La Federal Reserve est apparue plus hésitante quant à la nécessité de remonter ses taux d’intérêt. L’équilibre entre politique budgétaire et politique monétaire n’est pas celui qui était anticipé en début d’année. Si la politique budgétaire manque d’une volonté pour soutenir l’activité alors la politique de la Fed doit continuer d’être accommodante. Dans le même temps, en zone Euro, la croissance se confirme et pourrait encore s’accélérer. Les investisseurs imaginent donc désormais que la politique monétaire accommodante aura une fin. Si la croissance continue, la BCE à un moment, qui n’est plus aussi éloigné dans le temps que ce qui était imaginé précédemment, devra durcir le ton.

Cette différenciation nouvelle dans les anticipations de politique monétaire plaide pour une monnaie européenne un peu plus forte que ce qu’elle était.  Ainsi la zone Euro apparaît-elle plus volontariste sur le plan politique, plus unie, plus cohérente et plus stable aussi que les Etats-Unis.

Cette réorientation s’inscrit dans la durée car on ne voit pas comment Donald Trump changerait radicalement au cours des prochains mois alors que l’on a envie de croire à une zone Euro plus intégrée. La monnaie européenne va continuer de rester forte et pourrait s’apprécier encore. C’est pour cela qu’il ne faut pas attendre une politique moins accommodante de la BCE dans les mois qui viennent.


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Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
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Re : L'Europe et l'Euro

La devise européenne a touché un plus haut de trois ans face au billet vert et revient vers son taux d’équilibre naturel. Mais sa progression risque de toucher à sa fin.


L’euro ne cesse de progresser depuis le début de l’année passée. En 2017, seuls le zloty polonais et la couronne tchèque s’étaient appréciés face à la devise européenne.Cette année, une poignée de monnaies comme le peso mexicain, la couronne norvégienne et la livre sterling parviennent à s’imposer face à elle. Par rapport au dollar, la monnaie européenne est revenue à son niveau de la fin décembre 2014. Une combinaison de facteurs explique la remontée de l’euro face au billet vert. Selon Geert Gielens et Frank Maet, économistes chez Belfius, "la reprise économique mondiale et la récente remontée des prix des matières premières ont poussé les investisseurs à prendre plus de risques, ce qui est positif pour l’euro face au dollar à court terme. À plus long terme, la Banque centrale européenne devrait cette année mettre un terme à ses rachats d’actifs, ce qui signifie que la divergence des politiques monétaires entre Washington et Francfort va se réduire, ce qui va profiter à l’euro", ajoutent-ils dans une note. Ils pointent également la politique protectionniste du président américain Donald Trump, qui met la pression sur le dollar.

Bruno Colmant, directeur de la recherche économique chez Degroof Petercam, relève que "la zone euro est exportatrice nette. Quand une zone est exportatrice nette, sa devise se réévalue. Le phénomène est bien connu en économie. Les Etats-Unis sont importateurs nets. Leur devise se dévalue. Les investisseurs anticipent une hausse des taux d’intérêt alors que ce mois-ci, la BCEa diminué à 30 milliards d’euros ses rachats d’actifs par mois et arrêtera à l’automne. Les investisseurs vendent leurs actifs pour revenir en euros."

L’impact des banques centrales

La politique monétaire des banques centrales américaine et européenne joue un rôle dans la progression de l’euro face au dollar. Mais chez BNY Mellon, Simon Derrick, responsable de la stratégie sur les devises, remarque que "l’actuelle politique monétaire de la Banque centrale européenne aurait dû s’avérer une bonne raison pour éviter une exposition en euros. Mais ce ne fut pas le cas". D’après lui, la raison derrière cette situation s’explique par la diversification des banques centrales, en particulier asiatiques, vers les autres devises que le dollar. "Il semble probable que la demande pour les devises alternatives pour les réserves de changes ait progressé pour la livre sterling et l’euro" écrit-il dans une note.

Car du côté des investisseurs, la récente progression de l’euro commence à s’avérer désagréable, en particulier pour les investisseurs en dehors de la zone euro. Les investisseurs japonais et américains qui ont acheté des obligations d’Etat européens en couvrant la transaction avec des produits dérivés en devises autres que l’euro ont profité de ce montage financier. Mais désormais, la remontée de l’euro rend celui-ci moins profitable. En 2017, les investisseurs japonais ont amené pas moins de 845 milliards de dollars sur le marché obligataire européen à cause de ce montage financier selon le ministre japonais des Finances. La firme EPFRa elle noté que 15 milliards de dollars ont été souscrits vers les obligations en euros par les fonds domiciliés aux Etats-Unis l’année passée.

Ann-Katrin Petersen, responsable de la stratégie chez Allianz, souligne que "la politique de réduction du bilan de la Réserve fédérale américaine et la remontée des taux d’intérêt auraient dû soutenir le dollar à court terme. Et si la récente réforme fiscale américaine conduit à une surchauffe de l’économie, la Fed va devoir remonter davantage ses taux d’intérêt". Or le dollar n’a pas profité de cette perspective.

Une limite à la progression de l’euro

L’euro, actuellement à 1,224 dollar, n’est toutefois pas prêt à revenir à 1,40 dollar, son niveau de 2014, avant que la Banque centrale européenne ne démarre son programme de rachats d’actifs. "On peut très bien voir l’euro remonter à 1,25 dollar, soit son taux d’équilibre naturel face au dollar, car la Réserve fédérale ne devrait pas remonter ses taux d’intérêt aussi rapidement qu’anticipé, car la zone euro est exportatrice nette eet que le programme de rachats d’actifs de la BCE touche à sa fin", souligne Bruno Colmant. Mais il exclut que l’euro retrouve son niveau de 2014, à 1,40 dollar. "Ce niveau résulte d’une politique monétaire trop rigide. En 2014, les politiques monétaires des banques centrales évoluaient de manière désynchronisée. La BCE ne faisait rien alors que la Fed et la Banque d’Angleterre avaient déjà déployé leur programme de rachats d’actifs", rappelle-t-il.

Désormais, d’après lui, les politiques monétaires des pays occidentaux sont plus synchrones. "Un euro à 1,25 voire 1,30 dollar est envisageable, prédit-il. Mais un niveau de 1,40ou de 1,05 dollar est artificiel."

L’euro était tombé à 1,05 dollar à la fin de l’année 2016, alors que les investisseurs s’inquiétaient de l’élection présidentielle française après la victoire de Donald Trump au scrutin américain. Mais la devise a inversé la tendance au mois d’avril alors que les candidats du second tour de l’élection française ont été désignés et que le risque politique commençait à se dissiper. "Je ne crois pas qu’on se retrouve à nouveau face à une crise politique, mais on ne peut pas l’exclure, indique Bruno Colmant. Mais les Européens sont plus conscients du choc terrible d’une mauvaise décision politique. Le système bancaire se trouve aussi mieux armé désormais."

La progression de l’euro face au dollar cette année est en outre anticipée par les économistes.En 2017, la forte remontée de la devise face aux autres monnaies avait surpris de nombreux observateurs sur les marchés.

Je suis responsable de ce que j'écris,
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Re : L'Europe et l'Euro

La BCE confrontée au risque de guerre monétaire
(25.01.2018 / 10:50:00)

(développement)

Francfort (awp/afp) - La Banque centrale européenne se voit contrainte de réagir jeudi à l'envolée de l'euro provoquée par les propos de Washington en faveur d'un dollar faible, une sortie abrupte qui attise les craintes de guerre monétaire.

Jusqu'à mercredi soir, l'institution de Francfort se préparait à une réunion tranquille, marquée par le maintien de ses taux directeurs au plus bas et la poursuite de son vaste programme de rachat d'actifs - dit "QE" - à un rythme de 30 milliards d'euros par mois jusqu'en septembre.

Mais c'était compter sans Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, qui a crûment affirmé lors du Forum économique de Davos qu'un "dollar plus faible" était "bon" pour les Etats-Unis puisqu'il favorise "le commerce et les opportunités".

Non seulement cette déclaration rompt avec des décennies de discours américain vantant le "dollar fort", mais elle a immédiatement fait chuter le billet vert, poussant l'euro au plus haut depuis trois ans, au-delà de 1,2415 dollar.

Les Etats-Unis ne "sont pas préoccupés à court terme" par le niveau faible du dollar, a déclaré M. Mnuchin jeudi.

Pour la BCE, qui s'interdit ce type de communication fracassante, la partie est complexe: elle n'est pas censée commenter le niveau de l'euro, qui ne figure pas dans son mandat, mais la monnaie unique influe directement sur l'inflation, soit son principal objectif.

- 'Limiter les dégâts' -

Or la remontée de l'euro, ces dernières semaines, baisse mécaniquement les prix des importations et vient encore freiner l'inflation en zone euro, toujours loin du niveau "proche mais légèrement inférieur" à 2% visé par l'institution monétaire. Un facteur de nature à retarder le retrait prévu par la BCE de mesures de soutien à l'économie de la zone euro.

Cela a déjà poussé Mario Draghi, le président de la BCE, à laisser dans le flou le calendrier des prochains tours de vis monétaire, soit l'abandon du "QE" suivi, "bien après", par un premier relèvement de taux.

Mais avec les propos de Mnuchin, il s'agit maintenant pour le banquier italien "de limiter les dégâts" en évitant d'alimenter les spéculations sur l'évolution du marché des changes, estime Rob Carnell, chef économiste de la banque ING.

"Je ne pense pas que l'euro a dépassé le +seuil de douleur+ de la BCE, probablement situé autour de 1,25 dollar", mais "jeter de l'huile sur le feu" avec une déclaration trop "haussière" sur la politique monétaire "serait contre-productif", poursuit M. Carnell.

Frederik Ducrozet, de Pictet Asset Management, juge pour sa part sur Twitter que Mario Draghi devrait "réintroduire d'une façon ou d'une autre" ses déclarations de septembre selon lesquelles "la récente volatilité du marché des changes représente une source d'incertitude qui nécessite d'être surveillée".

Au-delà des déclarations visant explicitement l'euro, la sortie de Mnuchin conforte surtout le président de la BCE dans son intention de dissiper les attentes d'un resserrement monétaire plus rapide que prévu.

- D'abord le QE -

M. Draghi fait en effet figure de chef de file des "colombes" de la BCE, partisans de garder une politique très accommodante tant que l'inflation ne paraîtra pas en mesure de rejoindre l'objectif de l'institution.

Dans l'autre camp, rangés derrière le patron de la Bundesbank Jens Weidmann, les "faucons" veulent resserrer plus vite les vannes du crédit, compte tenu des multiples signes de croissance soutenue en zone euro.

D'ordinaire feutrée, cette bataille au sein du conseil des gouverneurs a filtré dans le compte rendu ("minutes") de la dernière réunion de la BCE de décembre, semant le trouble sur les marchés.

Mais "la crédibilité de la BCE doit être préservée", souligne auprès de l'AFP Michel Martinez, chef économiste à la Société Générale, pour qui M. Draghi devrait "clarifier les choses" face à la presse à partir de 13H30 GMT.

Une chose semble certaine, "la BCE voudra d'abord en terminer avec le QE, puis marquer une pause, enfin remonter ses taux. Cette séquence est gravée dans le marbre", estime M. Bokobza. Tout l'enjeu des mois à venir portera sur la vitesse d'exécution de ce plan.

afp/al

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Re : L'Europe et l'Euro

Nous dit-on assez, dans notre bonne presse européenne (!) que l'Europe (et donc l'Euro) ne vont pas si bien que celà et que ça ne s'arrange pas vraiment ? ... Article du Temps, de ce matin...


Tornade sur l'Allemagne, les dégâts atteignent la France

OPINION. Les règlements de compte au sein du parti social-démocrate et le mécontentement à droite laissent mal augurer des chances de grande coalition. Le président français est menacé de perdre ses meilleurs interlocuteurs allemands, explique notre chroniqueuse Joëlle Kuntz

De leur défaite électorale de l’automne passé, les dirigeants allemands avaient arraché une victoire, l’accord de reconduction de la «Grosse Koalition», GroKo. De leur victoire, ils sont en train d’arracher une défaite. La droite est contre l’accord: trop de concessions à la gauche et pas assez de ministres dans le futur cabinet. La gauche est contre: continuer en partenariat avec Angela Merkel est un suicide électoral. La poignée de leaders des trois partis (SPD, CDU et CSU) qui ont élaboré le pacte sont maintenant l’objet de critiques acrimonieuses: ils ne chercheraient qu’à confisquer le pouvoir. Même la presse conservatrice, qui ménageait la chancelière, en vient à réclamer un changement.

Lire aussi: Angela Merkel chahutée dans son propre camp

L’usure du pouvoir, ce n’est pas que le pouvoir est usé mais qu’il a perdu la maîtrise du discours. L’opposition ose s’opposer. La génération suivante, impatiente, piaffe d’occuper les places. D’un seul coup, le pouvoir fait vieux. On l’a vu en France avec Emmanuel Macron, en Italie avec Matteo Renzi. C’est le tour de l’Allemagne de se mettre aux remèdes anti-âge.
Manœuvres bouffonnes

La cure prend des formes extravagantes. Le Parti social-démocrate est à la veille d’un référendum de ses 464000 membres sur la GroKo. Le processus commence le 20 février et le résultat, attendu pour le 4 mars, est des plus incertains. Et c’est dans ce climat tendu que les dirigeants se livrent à de grotesques règlements de comptes. Dans le trio de tête, Sigmar Gabriel, Martin Schulz et Andrea Nahles viennent de s’entre-tuer politiquement par des manœuvres bouffonnes, les deux premiers se disputant le Ministère des affaires étrangères et la troisième disputant aux deux autres la présidence du parti.

Lire également notre éditorial: Coups de boutoir en Allemagne

C’est assez pour qu’une inconnue au bataillon, Simone Lange, jeune maire d’une petite ville de l’extrême nord de l’Allemagne, présente sa candidature à la présidence du SPD au motif de faire cesser les jeux incestueux des organes centraux. C’est assez pour que quelque 10000 jeunes Allemands aient pris une carte du SPD afin de pouvoir voter contre l’accord de coalition, avec des chances de peser dans la balance. C’est assez pour donner force aux arguments de Kevin Kühnert, le chef des Jeunes socialistes, en faveur du retour du SPD dans l’opposition.

A ce stade de la castagne, la réputation du SPD est en chute libre: selon un sondage publié hier par Bild, moins de 17% des Allemands lui donneraient leur voix en cas de nouvelles élections (3% de moins à l’automne dernier).
Deux piliers

L’accord GroKo a deux piliers, les affaires intérieures allemandes sur lesquelles le compromis est équilibré entre droite et gauche, bien que l’une et l’autre s’en plaignent, et les affaires européennes qui penchent très nettement en faveur de l’Union. Or tout le débat actuel se concentre sur le pilier allemand, l’Union paraissant très loin des préoccupations des protagonistes, sinon dans le rôle d’encombre.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung fait remarquer que la proximité affichée de Martin Schulz avec Emmanuel Macron a un effet repoussoir: une bonne partie des militants sociaux-démocrates comparent Macron à l’ancien chancelier Gerhard Schröder, l’auteur de la réforme des lois sur le travail, et ne veulent surtout pas d’un Schulz aux Affaires étrangères comme allié au président français. Loin de le renforcer, son engagement européen l’affaiblit.

Tant dans le SPD que dans la CDU/CSU, les mouvements de conquête de la jeune garde se déroulent sur terrain allemand presque exclusivement. Plus ou moins d’impôts, plus ou moins d’assurances sociales et plus ou moins privées, etc. Il n’y a certes pas de remise en cause de l’Union ni de la place de l’Allemagne en son sein mais, Martin Schulz et sa fraction défaits, il n’y a pas de successeur pour conduire un projet de réforme et de consolidation de l’Union européenne en tandem avec la France. Or sans interlocuteur allemand, que deviennent les ambitions du président français? Un Macron peut-il rétrécir aux dimensions de l’Hexagone (+ Corse)?

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Re : L'Europe et l'Euro

Regards sur la politique et l’économie de la zone euro et sur les potentielles répercussions des négociations du Brexit

Natixis Investment Managers livre le point de vue macroéconomiques sur les marchés mondiaux et les possibles implications dans les portefeuilles d’investissement.

video de 4 minutes (publiée il y a juste qq jours) sous-titrées en français:

https://players.brightcove.net/44079309 … 0686596001


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Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
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... la suite arrive => "La Russie se dit prête à effectuer ses transactions avec l’UE en euros"


https://fr.sputniknews.com/economie/201 … ons-euros/

Dernière modification par MarcG (10-10-2018 13:03:57)


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Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
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Re : L'Europe et l'Euro

EUR/USD: La tendance reste baissière sur l'Euro avant la BCE

Investing.com – La paire EUR/USD est légèrement remontée la nuit dernière et continue de gagner du terrain ce jeudi matin, avec un récent sommet à 1.1419, contre un creux à 1.1378 hier après-midi.

Rappelons que l’Euro-Dollar avait été mis à mal par les indices PMI européens décevants publiés hier matin, ainsi que par la nette remontée du Dollar, avec le Dollar Index qui avait marqué un sommet à 96.31 hier après-midi.

Les inquiétudes au sujet de l’Italie s’ajoutaient également à ce contexte baissier pour la monnaie européenne.

Depuis ses creux d’hier, la paire EUR/USD remonte donc, aidée par une légère correction sur le billet vert, avec le Dollar Index qui tente de repasser sous 96 points ce matin.
Un calendrier chargé attend EUR/USD ce jeudi

Cependant, au-delà de l’évolution du Dollar, le sort de l’EUR/USD dépendra en grande partie de la réunion de la BCE ce jeudi. Aucune décision de politique monétaire n’est anticipée, mais les investisseurs attendent d’en savoir plus sur l’avis de la BCE au sujet des perspectives d’inflation, ou encore des risques qui pèsent actuellement sur la croissance.

D’autres événements macroéconomiques seront également susceptibles d’influencer la paire EUR/USD ce jeudi, avec l’indice IFO du climat des affaires allemand à 10h, et avec les commandes de biens durables US à 14h30, en même temps que commencera la conférence de presse de Mario Draghi, le patron de la BCE.
Analyse technique EUR/USD

D’un point de vue graphique, le léger rebond de l’Euro la nuit dernière ne remet pas en question le biais baissier, même si il a permis à la paire de repasser au-dessus de 1.14.

Plusieurs obstacles importants se situent proches des cours actuels, avec notamment une ligne de tendance baissière visible depuis le sommet de lundi, et actuellement située à 1.1430. Au-delà, la moyenne mobile 100 heures actuellement à 1.1460 constituera le prochain obstacle avant le seuil psychologique de 1.15, où se trouve la moyenne mobile 200 heures.

Au-dessus de 1.15, on pourra considérer que les acheteurs reprennent la main, avec 1.1550 et 1.16 pour objectifs.

En cas de reprise de la baisse et de nouvelle cassure sous 1.14, les objectifs baissiers potentiels se situent à 1.1380, 1.1350-65 et 1.13
EUR/USD: La tendance reste baissière sur l'Euro avant la BCE