16

Re : Economie et marchés : infos diverses

Le désamour pour l’Europe devrait persister (Le Temps - 15/07/18)

Depuis de longs mois, les investisseurs en actions se détournent de l’Europe au profit des Etats-Unis. Les stratégistes expliquent pourquoi ce scénario se prolonge et proposent leurs idées pour en profiter

Les investisseurs quittent progressivement l’Europe pour des horizons américains apparemment plus radieux. L’évolution des flux de fonds ne laisse planer aucun doute. Les fonds de placement investis en actions européennes ont subi une 17e semaine consécutive de dégagements (-2,9 milliards de dollars), selon les estimations de Bank of America Merrill Lynch.
Afflux de fonds négatifs en actions européennes. BlackRock

Dans les ETF, le mois de juin représente le quatrième mois consécutif de ventes nettes en actions européennes, d’après BlackRock. Les raisons sont les suivantes:
1. Une moindre croissance des bénéfices

Les investisseurs privilégient les actions des régions qui, pour une valorisation semblable, offrent les plus fortes croissances de bénéfices. Or, depuis leur plus haut de 2007, les bénéfices des entreprises européennes ont baissé de 19% alors qu’ils ont augmenté de 60% aux Etats-Unis. «L’écart de croissance des bénéfices a débuté peu avant l’éclatement de la crise financière, dès 2007, et s’est massivement accru à partir de 2011», précise Maximilian Kunkel, responsable de la stratégie (CIO) pour l’Allemagne chez UBS Global WM.

Les attentes des analystes pour les résultats au deuxième trimestre (+7% en Europe et +20% aux Etats-Unis) ont été revues à la baisse en Europe ces deux derniers mois (-2 points de %) malgré le soutien apporté par la baisse de l’euro. Cela pourrait ouvrir la voie à des surprises positives, selon Morgan Stanley. Mais, pour la banque américaine, les perspectives des sociétés européennes restent maigres et inchangées pour l’ensemble de l’année (+9%) et pour 2019 (+4%). Aux Etats-Unis, la hausse serait de 20% en 2018.
2. Le manque d’attrait de la composition des indices européens

La hausse des actions américaines s’est concentrée sur les grandes valeurs technologiques au bénéfice d’excellentes perspectives bénéficiaires. Ce secteur représente 25% de la bourse américaine, contre 8% en Europe, selon UBS.


La branche des financières, prépondérantes sur le Vieux-Continent, est jugée décevante et «la série de mauvaises nouvelles ne devrait pas être terminée», promet Morgan Stanley.

    European bank stocks suffer as rate worries mount

    This year’s worst performing sector in the Stoxx 600 index hit by growth fears

    “I think the performance of European banks has to do with the shape of the euro yield curve,” https://t.co/gSYFZWKjNY pic.twitter.com/QIrcu6jtob
    — Alex Goncalves (@alexdgn) June 28, 2018

«Les perspectives des banques américaines sont meilleures que celles de leurs concurrentes européennes en réaction aux projets de déréglementation envisagés par le gouvernement Trump», déclare Martin Lück, responsable de la stratégie pour BlackRock en Allemagne, Suisse, Autriche et Europe de l’Est.
3. La guerre commerciale et la politique

La montée du protectionnisme pénalise les bourses et ne semble pas se terminer avec l’arrivée de l’été. Les montants en cause sont d’ailleurs de plus en plus élevés. Les dernières menaces parlent de 200 milliards de dollars. Pékin ne pourrait pas répliquer par des sanctions de même ampleur, n’ayant importé «que» 130 milliards de dollars de biens américains en 2017, selon une note de Mirabaud.


Même si chacun sait que personne ne ressort gagnant d’une guerre commerciale, certains pays sont davantage perdants que d’autres, comme le montre la baisse de presque 15% de la bourse de Shanghai alors que les titres américains sont en hausse de 5%. Le conflit commercial exerce un impact sur les écarts de performances, «mais ce n’est pas le principal», selon BlackRock.
L’avenir resterait américain

Les stratégistes de Morgan Stanley, UBS Global WM, Mirabaud, BlackRock, Reyl, pensent que la sous-performance des actions européennes devrait se poursuivre ces six prochains mois. «La sous-performance européenne persistera tant que la profitabilité des entreprises ne se rapprochera pas davantage de leurs concurrentes américaines», révèle Maximilian Kunkel. D’ici trois ans, cela pourrait évidemment changer, selon UBS Global WM. Le poids des titres technologiques restera toutefois un atout majeur en faveur du marché américain. «Les actions américaines profitent aussi de la réforme fiscale, laquelle dégage des liquidités que les entreprises peuvent mettre à profit pour procéder à des rachats d’actions et ainsi alimente la hausse des indices», ajoute Martin Lück.

Khaled Louhichi, analyste responsable des actions américaines auprès de Mirabaud, favorise légèrement les actions américaines, malgré une valorisation plus élevée qu’en Europe. La banque anticipe une réduction de l’effet positif de la baisse des impôts aux Etats-Unis dès 2019. Le risque de surprises politiques en Europe et les interrogations sur la dette italienne empêchent cependant la banque d’être davantage positive sur les actions européennes. L’analyste explique que les investisseurs américains avaient acheté des actions européennes en raison de l’écart d’évaluation et d’une reprise économique en Europe. Mais ils ont été déçus ces derniers mois par l’incertitude politique (Allemagne, Italie), la faiblesse de l’activité économique et dans une moindre mesure, par le renvoi par la BCE d’une hausse des taux à la fin 2019.
Les actions allemandes privilégiées

Le moment du retour de l’Europe, donc d’une sur-performance par rapport aux Etats-Unis, est difficile à prévoir. Martin Lück, chez BlackRock, est d’avis qu’un environnement économique favorable en Europe est une condition sine qua non pour un tel virage. Si les investisseurs privilégient la prudence («risk off»), leurs préférences iront aux titres américains. BlackRock ne s’attend pas à une récession américaine en 2019 ni en 2020. Si une stagnation ou une modeste croissance devait se produire d’ici deux ans aux Etats-Unis, les actions européennes n’en profiteraient pas, car l’économie européenne ne serait guère capable de générer à elle seule une hausse significative du PIB. Ce n’est que lors d’une possible ré-accélération conjoncturelle ultérieure, selon Martin Lück, que les actions européennes auraient des chances de mieux se comporter que les Etats-Unis.

Au sein des actions européennes, Maximilian Kunkel privilégie les actions allemandes. Leur valorisation (PER) est au plus bas depuis quinze ans par rapport au marché européen. Après une forte hausse des cycliques, Martin Lück privilégie les titres dits de «qualité», c’est-à-dire de sociétés dont les bénéfices sont résistants aux cycliques et capables d’offrir un dividende élevé et si possible en hausse (consommation, santé et services aux collectivités). Mais à court terme, les technologiques, certes assez chères, pourraient continuer à bien se comporter. Khaled Louhichi favorise les actions cycliques et la technologie, même si le marché commence à se porter sur des actions plus défensives.

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

17

Re : Economie et marchés : infos diverses

Comment se protéger en cas de guerre commerciale (Le Temps, de ce jour)

Les marchés boursiers pourraient baisser de 20 à 25% selon les régions, mais certains secteurs pourraient surperformer en cas de guerre commerciale globale

Les dommages potentiels d’une guerre commerciale globale sont difficiles à évaluer précisément. Tout d’abord parce qu’il existe peu de précédents historiques, et ensuite parce que l’impact dépendra largement de la nature du conflit. En effet, la situation est bien différente selon que l’on en reste aux niveaux actuels ou que le conflit escalade, voire qu’il dégénère en une guerre commerciale totale, avec une hausse massive des droits de douane.

Même sans aller jusqu’à la guerre commerciale totale, de nouveaux tarifs douaniers américains sur les automobiles étrangères et une taxation de 10% sur 200 milliards de dollars d’importations en provenance de Chine feraient perdre plus de 1% à la croissance économique mondiale et plus du double en Chine et aux Etats-Unis. De plus, l’inflation mondiale augmenterait de 15 à 30 points de base, voire 70 pour les Etats-unis et la Chine en cas de guerre totale.

Lire aussi: Menaces sur la croissance mondiale
Suppressions d’emploi

La baisse de la demande pourrait faire chuter le prix du baril à 50-60 dollars, avec un impact négatif net de 35 points de base sur la croissance américaine. Des suppressions d’emploi auraient lieu dans les mines et le secteur manufacturier aux Etats-Unis et en Chine, ainsi que dans l’automobile, au niveau mondial. Enfin, la hausse des droits de douane réduisant les marges et les ventes, des licenciements importants seraient certainement à craindre dans la distribution.


Naturellement, une guerre commerciale de grande ampleur pèserait lourdement sur les marchés boursiers, qui pourraient baisser de 20 à 25% selon les régions, notamment en Europe, où l’automobile et les matériaux seraient particulièrement touchés. Sur le Vieux-Continent, c’est d’ailleurs la Suisse qui est le pays le plus dépendant de la demande américaine, avec une exposition d’environ 25%, principalement à travers la pharma, qui représente près du tiers de la capitalisation boursière du SMI. Viennent ensuite le Royaume-Uni et l’Allemagne, où les automobiles et les matériaux seraient touchés. A eux trois, ces marchés ont une plus grande exposition aux Etats-Unis que le marché européen dans son ensemble.
L’industrie et l’énergie touchées

Pour savoir quels secteurs seraient touchés, on peut regarder ce qui s’est passé au moment des inquiétudes commerciales de cet été. Pendant les journées les plus volatiles, ce sont ainsi les matériaux, l’industrie et l’énergie qui ont le plus souffert. A l’inverse, les secteurs qui se sont le mieux comportés ont été les biens de consommation, l’immobilier et les services publics, les seuls à avoir gagné du terrain.

Du point de vue géographique, les pires résultats sont à mettre au compte du Brésil, de la Chine et de la Russie. Dans l’ensemble, les entreprises industrielles et les fabricants de biens d’équipement américains seraient particulièrement affectés, étant déjà en baisse cette année à cause des incertitudes commerciales, mais la distribution et l’habillement souffriraient également.

Aux Etats-Unis, les représailles chinoises nuiraient par ailleurs aux secteurs des semi-conducteurs, de la technologie, de l’automobile et des pièces détachées, ainsi qu’aux marques de consommation. A l’inverse, ce sont les domaines de la santé, de l’immobilier, des financières, des biens de consommation courante et de l’infrastructure qui devraient s’en sortir le mieux dans le cas d’une crise commerciale totale au niveau mondial.
L’infrastructure, un abri sûr?

Même si une baisse de la demande et un recul du PIB mondial auraient un impact légèrement négatif sur les producteurs d’électricité et les compagnies des eaux, une hausse des droits de douane n’aurait toutefois pas d’effet direct, car la production d’électricité est principalement de nature domestique. Les énergies renouvelables seraient moins affectées que l’énergie fossile ou nucléaire, tandis que le transport de gaz souffrirait avec l’ensemble du secteur. Le traitement des déchets étant lié au PIB et aux prix des matériaux, il devrait sous-performer.

A l’inverse, grâce à leurs formules de fixation des tarifs, les services publics les plus réglementés sont corrélés positivement avec l’inflation et devraient donc profiter d’une hausse du niveau des prix. Par ailleurs, plusieurs d’entre eux se traitent en fonction de l’écart entre leur rendement du dividende et les taux des obligations gouvernementales, et un environnement de baisse des taux devrait ainsi leur être favorable.

Lire aussi: Juncker-Trump: un sommet sous haute tension

Pour leur part, les actions de ports et de logistique dans des pays comme Hongkong, pour qui le commerce international représente une part importante du PIB, pourraient reculer. En revanche, l’infrastructure des télécommunications, comprenant les tours téléphoniques, les câbles souterrains et sous-marins, les satellites et le stockage de données, devrait rester largement à l’abri.
Le secteur du transport, une image contrastée

De son côté, le secteur du transport présente une image contrastée. Semblables aux services publics, les autoroutes à péage pourraient ainsi bénéficier de taux d’intérêt en baisse et d’une hausse de l’inflation. Dépendant du trafic des poids lourds, elles sont toutefois sensibles à un ralentissement économique. Les aéroports profitent globalement de vents favorables, avec une augmentation de la capacité des compagnies aériennes, et ils ne devraient pas trop souffrir, car leurs tarifs sont liés à l’inflation et parce que la plupart couvrent en totalité leur exposition aux taux d’intérêt.

Lire aussi: Thomas Cottier: «Cessons d’être fascinés par Donald Trump, nous pouvons avancer sans lui»

En ce qui concerne les chemins de fer, les entreprises japonaises, essentiellement concentrées sur le transport de passagers, ne devraient pas être trop affectées. En revanche, les compagnies australiennes, principalement actives dans les matières premières, devraient sous-performer. Malgré la forte croissance de leurs revenus, de leurs tarifs de fret et de leurs marges, les entreprises américaines sont fragiles, car leur progression est liée au très fort développement du transport de pétrole par rail et de matériaux utilisés pour le «fracking», la fracturation hydraulique. De plus, le transport de produits forestiers et agricoles destinés à l’exportation pourrait aussi être affecté, mais cela pourrait être compensé par une baisse des coûts du carburant et elles pourraient donc surperformer malgré tout.

On le voit, si la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump devait prendre de l’ampleur, de nombreux segments de l’infrastructure pourraient mieux résister que les autres secteurs et pourraient même sortir gagnants. Voici donc, outre ses avantages intrinsèques en termes de visibilité et de stabilité, une raison de plus de s’intéresser de plus près à ce domaine d’activité.

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

18

Re : Economie et marchés : infos diverses

Sanctions contre l'Iran: les entreprises européennes touchées
(05.08.2018 / 06:45:58)

PARIS (awp/afp) - Le retrait américain de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien et le rétablissement prévu de dures sanctions économiques compromet les activités des multinationales européennes en Iran. Tour d'horizon des principaux secteurs concernés.

Automobile

Face à la réinstauration annoncée à la mi-mai de sanctions américaines, les constructeurs français Renault et PSA, qui écoulent près de la moitié des voitures neuves immatriculées en Iran, ont communiqué de façon très différente.

PSA a annoncé début juin qu'il préparait la suspension de ses activités sur ce qui est son principal marché étranger en volume, minimisant toutefois l'ampleur de son retrait, "moins de 1% de son chiffre d'affaires".

Renault a pour sa part assuré ne pas vouloir abandonner ses activités en Iran, quitte à "réduire la voilure très fortement" mais sans mettre en danger les "intérêts" de l'entreprise. Le 16 juillet, le constructeur annonçait une baisse de 10,3% de ses ventes en Iran au premier semestre, à 61.354 unités.

Même s'ils restent très discrets, les poids lourds allemands seront également pénalisés. En particulier, Daimler, signataire en 2016 de protocoles d'accord avec deux groupes iraniens pour produire et commercialiser des camions Mercedes-Benz. Et Volkswagen, qui avait annoncé en 2017 son intention de recommencer à vendre des voitures en Iran, après 17 ans d'absence. Fortement implanté aux Etats-Unis, le constructeur sera probablement contraint de renoncer au marché iranien.

Aéronautique

Les plus gros contrats signés après l'accord sur le nucléaire concernaient l'industrie aéronautique, l'Iran souhaitant moderniser une flotte vieillissante.

Airbus avait enregistré des commandes de compagnies iraniennes pour 100 avions. Seuls trois appareils ont été livrés à ce jour, tous munis de licences américaines, rendues nécessaires par l'utilisation de pièces fabriquées aux Etats-Unis. Mais la perte du marché iranien ne serait pas trop lourde pour Airbus. Avec 7.168 avions en carnet de commandes au 30 juin, l'avionneur européen a de quoi voir venir.

La compagnie Iran Air a annoncé samedi qu'elle va recevoir 5 nouveaux avions du constructeur français ATR dimanche sur une commande totale de 20 appareils, dont 8 ont déjà été livrés. Ils sont fabriqués près de Toulouse par cette coentreprise entre l'européen Airbus et l'italien Leonardo mais 10% des pièces viennent des Etats-Unis. Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire avait dit cette semaine espérer obtenir un feu vert américain pour la livraison de 8 avions avant l'entrée en vigueur des sanctions.

Industrie pétrolière

Après l'accord de 2015, le groupe pétrolier et gazier français Total s'était associé au chinois CNPC pour investir 5 milliards de dollars dans l'exploitation du gisement gazier South Pars, dans le Golfe Persique.

Un projet dont Total, qui n'a pas pu obtenir de dérogation américaine, va probablement se désengager.

Toutefois, le groupe n'a pas investi plus de 100 millions de dollars dans cette opération, ce qui limitera ses pertes. L'Iran a prévenu que Total serait remplacé par CNPC, une compagnie d'Etat chinoise.

Le géant gazier italien ENI, dont le contrat d'achat de 2 millions de barils de pétrole chaque mois expire fin 2018, a préféré rester prudent et n'a pas resigné d'accord avec l'Iran.

Industrie ferroviaire et navale

L'industrie ferroviaire italienne pourrait pâtir des sanctions. Le groupe public des chemins de fer Ferrovie dello Stato a en effet signé en juillet 2017 un accord pour la construction d'une ligne à grande vitesse entre Qom et Arak, dans le nord de l'Iran.

Plusieurs accords de coopération avaient également été conclus entre l'Iran et le groupe de construction navale Fincantieri en 2016.

L'Italie est en outre redevenue le premier partenaire commercial européen de l'Iran, ses exportations vers ce pays ayant augmenté de 12,5% en 2017, atteignant 1,7 milliard d'euros.

Tourisme

Les compagnies britannique British Airways et allemande Lufthansa, qui avaient repris des vols directs vers Téhéran, vont devoir cesser cette activité si elles veulent continuer à opérer librement des vols transatlantiques.

Le français AccorHotels, qui a ouvert deux hôtels à l'aéroport de Téhéran en 2015, pourrait être pénalisé, tout comme le groupe émirati Rotana Hotels qui disait vouloir s'implanter en Iran.

L'espagnol Melia Hotels International, qui a signé un accord en avril 2016 pour gérer un hôtel de luxe cinq étoiles en Iran, le Gran Melia Ghoo, a indiqué qu'il est en cours de construction et qu'il ne souhaite pas se prononcer sur "ces questions politiques", surtout dans cette phase "tellement prématurée."

Industrie

L'allemand Siemens s'était relancé en Iran en mars 2016, dans la foulée de l'accord sur le nucléaire, en s'associant à l'iranien Mapna dans les turbines à gaz et les générateurs pour centrales électriques. En janvier, il avait signé un contrat portant sur 12 compresseurs pour deux usines de traitement du gaz naturel.

Un porte-parole du groupe, joint par l'AFP, a assuré vendredi que le groupe voulait "rester en stricte conformité" avec les réglementations en cours sur les exportations, y compris les sanctions américaines, sans toutefois annoncer son retrait.

Le groupe de gaz industriels français Air Liquide "a décidé de cesser toute activité commerciale" dans ce pays, a indiqué à l'AFP une porte-parole qui a précisé que la firme n'a en revanche "pas d'investissements en Iran".

Selon l'organisation patronale Institute of Directors, certaines firmes britanniques ont des contrats en Iran dans les infrastructures, le solaire, l'ingénierie ou encore la santé.

Pharmaceutique

Le français Sanofi, présent en Iran depuis une douzaine d'années, "continue" ses activités "en plein accord avec les règles internationales", selon un porte-parole, pour qui "il est encore trop tôt pour commenter les impacts potentiels sur les opérations de notre entreprise en Iran".

Secteur bancaire

Des banques allemandes, telles que l'établissement régional Helaba et l'institut de Francfort DZ Bank, ont décidé de se retirer à la suite de l'annonce des sanctions par Donald Trump à la mi-mai.

bur-pba/fka/mz

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

19

Re : Economie et marchés : infos diverses

Banque de Luxembourg Investments a publié sa dernière analyse mensuelle des marchés (une page) :

https://www.banquedeluxembourg.com/BLPo … wmDocName=


qq extraits :


Dans la zone euro, la croissance du PIB a légèrement ralenti au second trimestre.
La dynamique moins forte en Europe par rapport aux Etats-Unis s’explique surtout par une plus grande rigueur budgétaire.

Aux Etats-Unis, l’inflation se situe dorénavant dans le haut de sa fourchette des dernières années.

Dans la zone euro, l’inflation a également augmenté quelque peu, passant de 2% à 2,1% en juillet. Hors énergie et alimentation, elle reste toutefois à un niveau largement plus bas, s’établissant à 1,1% contre 0,9% le mois précédent.

La FED a qualifie la croissance économique désormais de « forte » (contre « solide » précédemment), suggérant une augmentation de son principal taux directeur lors de la prochaine réunion à la fin du mois de septembre.

La BCE a également laissé inchangée sa politique monétaire et mettra fin au programme d’assouplissement monétaire quantitatif le 31 décembre 2018. Les taux directeurs devraient rester inchangés au moins jusqu’à l’été 2019.

En juillet, les marchés boursiers ont évolué favorablement, l’indice MSCI All Country World Index net total return exprimé en euros ayant augmenté de 2,8%. Sur l’ensemble du mois, le S&P 500 aux Etats-Unis, le Stoxx 600 en Europe, le Topix au Japon et le MSCI Emerging Markets ont progressé de 3,6% (en USD), 3,1% (en EUR), 1,3% (en JPY) et 1,7% (en USD) respectivement.

Les perspectives boursières à court terme dépendent principalement de l’évolution du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine sur les nouveaux tarifs douaniers.

Malgré  une dynamique de croissance plus favorable aux Etats-Unis qu’en Europe, l’euro n’a pas perdu de terrain supplémentaire par rapport au billet vert. Depuis le début de l’année, le recul de l’euro par rapport au dollar s’élève à 2,6%.

.

Dernière modification par MarcG (09-08-2018 12:17:42)


.
Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
.

20

Re : Economie et marchés : infos diverses

voici qq extraits d'un article du dernier DB Insights :

3 risques potentiels pour les bourses dans les prochains mois

Après des mois de hausses consécutives, qui ont vu les bourses atteindre en janvier 2018 de nouveaux sommets historiques, la volatilité s’est rappelée au bon souvenir des investisseurs.
Naviguant entre tensions politiques et guerre commerciale, les marchés d’actions ont jusqu’à présent trouvé du soutien dans les fondamentaux économiques. Certains risques restent cependant bien présents, et pourraient faire tanguer les marchés dans les prochains mois. En voici trois.

Guerre commerciale
Il ne se passe pas un jour sur la planète boursière sans que Donald Trump ne soit cité, et associé au terme « protectionnisme ».
Même si cela ne débouche pas sur une « guerre commerciale », Pékin ne se laisse pas intimider et des rebondissements pourront encore provoquer des remous au niveau des bourses.

Ralentissement économique mondial
La croissance mondiale est toujours bien orientée et devrait atteindre 3,9% cette année, tirée par ses deux grandes locomotives que sont les Etats-Unis et
la Chine. Cependant, après près de 10 ans d’expansion, l’économie américaine arrive tout doucement en fin de cycle.
L’un dans l’autre, la croissance mondiale évolue toujours dans un environnement favorable, propice pour les marchés d’actions. Cependant, les investisseurs guetteront de plus en plus des signes de ralentissement économique, qui pourrait arriver plus vite que prévu si les tensions commerciales gagnaient en intensité.

Risques (géo) politiques
La politique migratoire en Europe tourne au casse-tête. A terme, outre l’aspect humain, cette crise pourrait avoir des répercussions néfastes sur l’économie du Vieux continent.
Les élections de mi-mandat (novembre 2018) aux Etats-Unis seront cruciales pour Donald Trump. Le résultat de ces dernières devrait, ou non, confirmer la mainmise des républicains au Congrès.  Un changement de majorité pourrait signifier un coup d’arrêt dans les réformes voulues par l’homme fort de Washington, et potentiellement avoir un impact négatif pour les bourses américaines.
Enfin, la Commission européenne a mis en garde l’Italie contre tout dérapage budgétaire, alors que le pays a l’endettement public le plus élevé en Europe, après celui de la Grèce.


.
Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
.

21

Re : Economie et marchés : infos diverses

L’impact des ETF sur la volatilité des marchés
15.08.2018

Cela commence par une nouvelle étude académique et se termine en théorie du grand complot. Sauf que c'est la réalité.
Introduction

L’étude de novembre 2017 parue sous le titre «Do ETFs Increase Volatility?», par Itzhak Ben-David (The Ohio State University, NBER), Francesco Franzoni (USI Lugano, Swiss Finance Institute) et Rabih Moussawi (Villanova University, WRDS, University of Pennsylvania) se base sur des données relatives au marché des actions américaines constituant l’indice S&P 500 pour la période allant de 2000 à 2015 et démontre que l’activité des arbitrageurs influence les prix des titres sous-jacents aux ETF.

Alors que les ETF connaissent depuis quelques années un succès croissant de par le monde auprès de tous types d’investisseurs, leurs détracteurs leur ont souvent reproché d’être à la base de mouvements d’achat et de vente indiscriminés puisque les investisseurs agissent simultanément sur l’ensemble des titres détenus par l’ETF. A l’inverse, les partisans de ce type de produit soutiennent qu’ils offrent une liquidité accrue dans les marchés ainsi qu’une large diversification à bas coût sur de nombreuses classes d’actifs. La présente étude irait plutôt dans le sens des détracteurs puisqu’elle se penche sur les effets néfastes de ce type d’instrument sur la volatilité des marchés financiers.

Notons que le débat n’est pas nouveau, même s’il s’étend dorénavant aux ETF. Depuis la fin des années ’80, de nombreuses études se sont penchées sur les impacts positifs ou négatifs des marchés de futurs et autres dérivés sur les titres sous-jacents. La présente étude n’analyse que des ETF à réplication physique mais les auteurs estiment que les mécanismes décrits amèneront à des conclusions similaires dans le cas d’ETF synthétiques.
Le mécanisme d’arbitrage

Les ETF sont des instruments financiers qui s’échangent en temps réel directement sur les marchés (d’où leur nom, mais c’est néanmoins trompeur comme on le verra plus loin). Comme tout actif, son prix sera déterminé par l’offre et la demande. Mais contrairement à une action dont le prix «exact» n’existe pas et dépend des résultats futurs de l’entreprise, du contexte économique, ainsi que d’un tas d’autres facteurs plus ou moins facilement estimables, l’ETF doit théoriquement représenter à chaque instant le prix des titres qui le composent, sans prime ni décote.

Dès lors, si par les mécanismes du marché le prix de l’ETF devait diverger du prix de ses sous-jacents, il y aurait une opportunité d’arbitrage. Ce dernier s’effectue en prenant simultanément des positions opposées dans l’ETF et dans l’ensemble de ses sous-jacents et en attendant que les prix convergent afin d’encaisser la prime. Notons en passant que ce type d’arbitrage permet de réduire la tracking error de l’ETF et participe donc à l’efficience du marché. Evidemment, ce n’est pas à la portée de n’importe qui vu que les primes se chiffrant à seulement quelques points de base réservent ce segment de marché à de gros acteurs spécialisés, mais l’on estime que la moitié du volume sur les ETF répliquant l’indice S&P 500 serait générée par de telles stratégies d’arbitrage. Les données de l’étude démontrent ainsi que les titres les plus détenus au travers d’ETF voient leur volatilité non fondamentale augmenter de manière significative comparativement aux titres moins détenus, résultats corroborés par les modifications de régime de la volatilité des titres entrant ou sortant de l’indice répliqué par l’ETF.

L’approche retenue se base donc sur une décomposition de la volatilité en 2 composantes, avec d’une part la volatilité fondamentale qui représente les mouvements de prix résultant de l’arrivée de nouvelles informations (p.ex. un profit warning), et d’autre part une composante «bruit» n’ayant pas de cause fondamentale et provenant donc du comportement des acteurs de marché, typiquement l’augmentation des volumes d’achats et ventes par les arbitrageurs. Il est donc important de comprendre que la volatilité non fondamentale peut aussi augmenter durant des périodes de baisse de la volatilité totale observée, comme ce fût typiquement le cas ces dernières années.
Les implications

Alors que l’étude portait exclusivement sur les titres du S&P 500, considéré comme le marché le plus liquide, il semble raisonnable d’envisager un impact similaire sur n’importe quel autre marché investissable au travers d’instruments passifs, voire amplifié si la liquidité y est moindre. Par ailleurs, l’étude estime que le risque pour l’investisseur provenant de cette hausse de volatilité n’est pas diversifiable et impactera plus fortement les investisseurs ayant un horizon de court terme.

Ce type d’opportunités d’arbitrage et leurs conséquences sur les marchés sous-jacents pourraient potentiellement provoquer des mouvements de prix beaucoup plus importants dans le cas de produits à levier ou plus exotiques, aujourd’hui largement détenus par les investisseurs, à l’instar des ETF sur la volatilité et de certains produits de type smart beta qui connaissent un succès croissant et sont malheureusement souvent mal compris par leurs détenteurs.
En pratique : ils sont déjà parmi nous

Evidemment nombreux sont ceux qui rétorqueront que tout ceci n’est que pur délire académique, sans aucune chance de le voir un jour dans le monde réel. Qu’ils se détrompent, certains acteurs sont très actifs sur ce segment de marché depuis quelques années déjà, à l’instar de Flow Traders basé à Amsterdam et plus gros acteur européen sur ce type de stratégie. La société a traité depuis le début de l’année un volume mensuel en ETF de 140 milliards de dollars, ce n’est pas rien (et oui, il s’agit bien de milliards mensuels, ce qui fait que les 2 à 3 points de base encaissés en moyenne représentent tout de même un profit substantiel).

C’est d’ailleurs la nouvelle réglementation MiFID II qui a permis de lever un coin de voile sur les pratiques de ces traders à haute fréquence (les flash boys) qui opèrent souvent via d’autres canaux que ceux visibles des places de bourse officielles, à savoir les nouveaux systematic internalizers régulés par MiFID et semble-t-il moins opaques que les dark pools. Ces places de marché «secrètes» sont évidemment en compétition avec les places de bourse officielles et ont l’avantage d’offrir des règles plus souples et des frais moins élevés, ce qui ne fait évidemment pas le bonheur d’Euronext et consorts. D’après Bloomberg, on retrouve parmi les candidats désirant mettre sur pied leur systematic internalizer des sociétés comme Virtu Financial Inc., Citadel Securities LLC, JPMorgan Chase & Co., Deutsche Bank AG, UBS Group AG, Goldman Sachs Group Inc., BNP Paribas SA, Bank of New York Mellon Corp., Flow Traders NV, ou encore Bloomberg LP. Rien que du beau monde… et comme écrit plus haut, tous sont bien entendu très motivés de contribuer ainsi à l’amélioration de l’efficience des marchés.

Dorénavant, la réglementation européenne oblige donc à divulguer les volumes traités au travers de ces plateformes hors-marché. Toujours d’après Bloomberg les volumes échangés en mai 2018 sur les 2 plus importantes de ces plateformes ont atteint 65 milliards d’euros, dépassant les 61 milliards traités sur les places de bourse officielles. Les experts estiment cependant qu’une part importante des volumes traités hors bourses le sont encore de manière non visible. Comme quoi, efficience et transparence ne vont pas forcément de pair.
Pistes de réflexion

La finance évolue de manière radicale grâce aux avancées technologiques et ce type d’étude académique permet de comprendre l’apparition de nouveaux risques pour les investisseurs. La question – actuellement sans réponse et suscitant de gros débats – est de savoir si les autorités de contrôle des marchés financiers devraient intervenir, et de quelle manière, afin d’éviter la propagation de chocs au travers de ce type de mécanisme.

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

22

Re : Economie et marchés : infos diverses

Quelles perspectives pour le dollar américain ? (source : DB)

L’économie américaine a repris du poil de la bête grâce à une demande intérieure solide et aux mesures de relance fiscales.

Alors que la Fed poursuit son cycle de resserrement monétaire, une 1ère hausse de taux de la BCE reste encore très éloignée.

Billet vert : prévision pour le taux de change euro/dollar est de 1,15 sur un horizon de 12 mois.

Regain de forme pour l’économie américaine
Soutenue par la vigueur de la demande intérieure, un marché de l’emploi robuste et les mesures de relance fiscales, l’économie américaine a retrouvé de l’allant. La croissance du PIB a atteint 4,1% en rythme annualisé au 2ème trimestre 2018, son meilleur niveau depuis 2014, et elle devrait rester solide à l’avenir. Nous tablons aussi sur une poursuite de l’expansion économique en zone euro mais la modération des indices de conjoncture avancés ces derniers mois (par exemple les indices PMI) montre que ce sera à un rythme moins soutenu qu’en 2017. En outre, la région doit aussi composer avec le retour à l’avant-plan du risque politique suite notamment à la formation d’un gouvernement populiste en Italie. La croissance aux Etats-Unis devrait atteindre 2,7% en 2018 et 2,4% en 2019. Prévisions de croissance pour la zone euro : 2,2% et 1,9%.

Hausse de taux de la BCE envisageable pour 2019 ?
Dans ce contexte, la divergence entre les politiques monétaires menées des deux côtés de l’Atlantique reste notable. La Réserve fédérale américaine (Fed), qui est proche du but pour ses objectifs de plein-emploi et d’une inflation à 2%, va continuer le resserrement monétaire entamé fin 2015. Le taux directeur de la Fed pourrait se trouver dans une fourchette comprise entre 2,50% et 2,75% d’ici mi-2019 (contre une fourchette de 1,75% - 2% actuellement) et une poursuite de la réduction de la taille de son bilan à un rythme régulier. De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) maintient une politique monétaire très souple pour favoriser un retour durable de l’inflation vers son objectif d’un peu moins de 2%. La BCE a annoncé qu’elle arrêterait son programme d’achats d’obligations (QE) fin 2018 mais a également précisé qu’elle réinvestira les obligations arrivant à échéance pendant une période prolongée après la fin du QE. De plus, elle s’est engagée à laisser ses taux directeurs aux niveaux planchers actuels au moins jusqu’à l’été 2019. Une hausse de taux de la BCE avant le 3ème trimestre 2019 est peu probable.

Quid pour le billet vert ?
L’accentuation de l’écart de croissance et de taux d’intérêt en faveur des Etats-Unis devrait continuer à soutenir le dollar US. Les turbulences de marché induites par la crise en Turquie pourraient aussi lui être bénéfiques à court terme (mouvement de fuite vers la qualité profitant entre autres au dollar US). Malgré ces vents cycliques favorables, des déficits courant et budgétaire américains importants et appelés à se creuser sont toutefois susceptibles de limiter son potentiel de hausse. Au vu de ces différents éléments, des gains supplémentaires modérés pour le billet vert sont envisagés. Prévision pour le taux de change euro/dollar : 1,15 sur un horizon de 12 mois.


.
Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
.

23

Re : Economie et marchés : infos diverses

La BLI vient de publier son dernier "HIGHLIGHTS" (analyse mensuelle des marchés) - 1 page

https://www.banquedeluxembourg.com/BLPo … wmDocName=


Extraits:

Les  tensions  commerciales  montrent  de  premiers  effets  négatifs sur  la  croissance  des  échanges internationaux.  Le pays  le  moins  touché  sont  les  Etats-Unis,  dont  les investissements  des  entreprises  et  la  consommation  des  ménages (bénéficiant  toujours  de  la  réforme fiscale de décembre 2017) ont nettement plus d'impact que les exportations, ne représentant que 12% du PIB.

Dans la zone euro, la dépendance plus grande à l'égard de la demande externe se traduit par un début de ralentissement de la production industrielle.

Aux Etats-Unis, l’inflation se situe dorénavant dans le haut de sa fourchette des dernières années.  En juillet, le  taux  d’inflation  global est resté inchangé à  2,9%,  alors  que l’inflation hors énergie et alimentation est passée de 2,3% à 2,4%. 
Dans la zone euro, l’inflation a très légèrement reculé, passant de 2,1% à 2% en août. Hors énergie et alimentation, elle a baissé de 0,1%, s’établissant à 1%. 

En août, les bourses mondiales ont enregistré des évolutions divergentes. Sur l’ensemble du mois, seul le S&P 500 aux Etats-Unis a continué à progresser (+3,0% en USD), alors que le Stoxx 600 en Europe (-2,4% en EUR), le Topix au Japon (-1% en JPY) et le MSCI Emerging Markets (-2,9% en USD) ont enregistré des performances négatives.

La  montée progressive de tendances protectionnistes depuis l'introduction des droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis et les risques économiques qui en résultent pour le reste du monde incitent les investisseurs américains à privilégier leurs marchés des capitaux domestiques, d'autant  plus que la réforme fiscale de décembre 2017 soutient aussi bien l'activité économique que les bénéfices des entreprises aux Etats-Unis. 

En août, le billet vert s'est légèrement apprécié par rapport à la monnaie européenne, le taux de change euro dollar passant de 1,17 à 1,16.


.
Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
.

24

Re : Economie et marchés : infos diverses

Budget italien: Bruxelles affiche son pessimisme sur le déficit de Rome
Indicateurs économiquesIl y a 2 heures (08/11/2018 13:31)

Le déficit public italien devrait considérablement s'accroître au cours des deux prochaines années si Rome met en oeuvre les mesures prévues dans son budget 2019, rejeté par Bruxelles, a mis en garde jeudi la Commission européenne.

Dans ses prévisions d'automne, l'exécutif européen estime que le déficit de l'Italie atteindra 2,9% de son produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, puis 3,1% en 2020, soit bien au-delà des prévisions de Rome, qui table sur 2,4% en 2019 et 2,1% l'année suivante.

Bruxelles avait rejeté le 23 octobre le projet de budget italien pour 2019, une première dans son histoire, jugeant largement en dehors des clous européens les chiffres présentés par la coalition populiste au pouvoir, formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème).

Dans ses prévisions de jeudi, la Commission franchit un pas de plus en estimant donc que ces chiffres sont loin de la réalité et insuffisants pour réduire l'énorme dette italienne, qui devrait selon elle se stabiliser autour de 131% du PIB au cours des deux prochaines années.

"Nos projections diffèrent quelque peu de celles du gouvernement" italien, a euphémisé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse.

L'Italie a jusqu'au 13 novembre pour présenter un budget révisé, sans quoi elle s'expose à l’ouverture d'une "procédure pour déficit excessif", susceptible d'aboutir à des sanctions financières.

Lundi, les ministres des Finances de la zone euro avaient sans succès pressé l'Italie de revenir sur son projet de budget. Le budget "ne change pas", avait répondu le ministre italien des Finances, Giovanni Tria, promettant cependant "un dialogue constructif avec la Commission".

- "Environnement incertain" -

L'inflexibilité italienne fait craindre, outre ce bras de fer avec la Commission, des turbulences du marché, voire un retour d'une crise de la dette.

Le budget italien a été bâti sur une prévision de croissance très optimiste de 1,5% en 2019, alors que la Commission a anticipé jeudi une croissance de 1,2% pour l'an prochain, puis 1,3% en 2020.

"Nos prévisions de croissance (sont) plus prudentes et nos prévisions en matière de dépenses plus élevées" que celles de Rome, a résumé Pierre Moscovici pour expliquer l'écart constaté sur le déficit.

A l'échelle des 19 pays de la zone euro, Bruxelles a légèrement revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2019, mais maintenu celle de 2018, mettant en garde contre "une incertitude croissante au niveau mondial".

L'exécutif européen table sur une croissance maintenue à 2,1% cette année, mais en légère perte de vitesse à 1,9% en 2019, contre 2,0% lors de sa dernière évaluation en juillet dernier. La croissance devrait continuer de ralentir en 2020, pour atteindre 1,7%.

"L'incertitude et les risques, tant externes qu'internes, progressent et commencent à peser sur le rythme de l'activité économique", a souligné le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.

Parmi ces risques sont pointées du doigt les tensions commerciales internationales, la hausse des prix du pétrole, mais aussi "la perspective d'un ralentissement de l'amélioration du marché du travail", ainsi que l'issue des négociations du Brexit.

"Dans un environnement international de plus en plus incertain, les décideurs politiques, tant à Bruxelles que dans les capitales nationales, doivent veiller à ce que la zone euro soit suffisamment forte pour faire face à ce que l'avenir nous réserve", a pour sa part commenté Pierre Moscovici.

25

Re : Economie et marchés : infos diverses

Ci-joint un tableau publié il y a peu par JPMorgan reflétant la performance du marché des actions mondial entre 2008 et 2017 (+ YTD 2018 + T3 2018 + moyenne à 10 ans)

Les meilleures performances pour chaque année sont les premières lignes du tableau (chaque colonne est présentée selon la performance décroissante)

On constate que sur 10 ans, le SP500 n'est jamais dernier et pour cause, il rafle la palme du meilleur gain moyen sur 10 ans, alors que l'Europe est bon dernier sur 10 ans.  A noter que les Small Caps (monde) font presque aussi bien que le SP500 sur cette période et que les actions à dividendes élevés (monde) font mieux que l'Asie et le reste des marchés émergents.

Ce qu'il manque à ce tableau c'est l'indication du degré de volatilité (risk) de chaque catégorie.

Remarque : leur portefeuille de comparaison est = 30% EU + 20% SP500 + 15% EM + 20% Asie + 10% HighYield + 5% SmallCaps

Je vous laisse examiner les colonnes des performances depuis janvier ou le T3 (où les Small Caps ont l'air d'être à la traine et Topix fait bien mieux que le reste de l'Asie) et si vous avez d'autres commentaires ...

.

Dernière modification par MarcG (14-11-2018 22:42:21)

Post's attachments

PerfActionsGlob-min-min.JPG 210.42 kb, file has never been downloaded. 

You don't have the permssions to download the attachments of this post.

.
Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
.

26

Re : Economie et marchés : infos diverses

parce qu'une image vaut mieux que des mots : un petit visuel pour montrer l'évolution ... SP est en gras noir, alors que EU est en trait-tillé.

.

Dernière modification par MarcG (15-11-2018 19:12:11)

Post's attachments

PerfGlo-Illustration.jpg
PerfGlo-Illustration.jpg 44.79 kb, 1 downloads since 2018-11-15 

You don't have the permssions to download the attachments of this post.

.
Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
.

27

Re : Economie et marchés : infos diverses

Bonjour à tous,

     

"Pour rouler en voiture verte, il faut rouvrir nos mines"

https://www.lecho.be/opinions/general/p … 82899.html

JeanG

28

Re : Economie et marchés : infos diverses

Bonjour à tous,

"Le marché baissier devrait se poursuivre dans la première moitié de 2019"

https://www.lecho.be/les-marches/actu/g … 84408.html

JeanG

29

Re : Economie et marchés : infos diverses

Un article du Temps (Suisse), excellent, comme à son habitude...
En 3 parties : Les Marchés - l'Europe - La Suisse


«2019 sera une année qui récompense le courage de l’investisseur»

Fin de cycle économique et nouveau régime de volatilité sur les marchés provoqué par le retrait de la «méthadone financière», les liquidités injectées par les banques centrales: l’année 2019 va pousser l’investisseur à prendre des paris

Aucun des économistes que Le Temps a interrogés en ce début d’année ne croit à une récession en 2019, même s’ils prévoient tous un ralentissement de l’économie mondiale. Après le recul des bourses internationales de l’an dernier, nos interlocuteurs voient des raisons d’être «constructifs» pour l’année qui débute. En particulier du côté des pays émergents, alors que le bilan de vingt ans de l’euro est jugé calamiteux.

Fabrizio Quirighetti (Banque Syz), Emmanuel Ferry (Banque Pâris Bertrand), Loïc Schmid (1875 Finance) et François Savary (Prime Partners). Eddy Mottaz pour Le Temps ©

Le Temps: Depuis la correction d’octobre, les marchés semblent prévoir une récession en 2019. Y croyez-vous?

François Savary, Prime Partners: Jusqu’en septembre, tout était beau. Les observateurs avaient l’impression que Donald Trump avait trouvé la recette miracle, alors que sa baisse d’impôts est en réalité insensée. Une cassure s’est produite début octobre, lorsque le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré qu’il pensait qu’une hausse des taux d’intérêt était nécessaire, malgré les pressions du président américain qui souhaite l’inverse. Une prise de conscience s’est faite: l’économie va ralentir. Et soudainement, fin octobre, les investisseurs se sont dit qu’ils devaient réfléchir à 2019. Ils constatent alors que tous les indices des directeurs d’achat (PMI) sont en baisse et qu’un ralentissement est déjà en cours. Or il n’était pas du tout pris en compte par les marchés. Ensuite, une vague de pessimisme s’est déclenchée, mais elle ne correspond pas à la réalité économique.

Le Temps: Pourquoi?

François Savary: Les indices PMI des directeurs d’achat demeurent supérieurs à 50, ce qui indique une croissance. La Chine a pris des mesures pour stabiliser la situation. Je pense qu’il est trop tôt pour envisager une récession. La fin du cycle approche, tout le monde en est maintenant conscient. La question clé est de savoir si elle provoquera un ralentissement ou si elle sera abrupte.

Fabrizio Quirighetti, Banque Syz: Ces dernières années, le marché a beaucoup progressé alors que les économies n’ont pas été très performantes. En ce début d’année, le marché semble prévoir une sévère récession, alors que les performances économiques ne devraient être au pire que maussades.

Emmanuel Ferry, Banque Pâris Bertrand: Une récession est toujours provoquée par un excès: un excès de resserrement monétaire face à des excès de capacités par exemple. Or ça n’a pas été le cas. Il n’y aura pas de récession. Néanmoins, les profits des entreprises pourraient reculer en 2019, à cause du ralentissement des ventes, des pressions sur les marges découlant des hausses de salaires, de la fin de la baisse des impôts et de l’effet de base.

Loïc Schmid, 1875 Finance: Je ne vois pas de récession non plus en 2019, même si l’économie mondiale devrait ralentir et les marchés devraient encore rester volatils, à cause du retrait important de la liquidité. Mais si le recul est trop fort, les banques centrales interviendront. On voit que dès que la «méthadone financière» est retirée, les actifs risqués sont à la peine.

Début 2018, on disait que 2018 serait une continuation de l’élan de 2017 et cet élan s’est subitement brisé cet automne. Allons-nous devoir passer 2019 sans moteur? Faut-il un ou des moteurs?

Fabrizio Quirighetti: Il y a vingt ans, on savait que lorsque les Etats-Unis se portaient bien, trois à six mois plus tard, l’Europe en bénéficiait. On avait un gros moteur et tout le monde suivait. Depuis, la Chine et les émergents ont pris de l’importance. Une sorte de bimoteur s’est mis en place: les Etats-Unis sont un peu un moteur indépendant et tout le reste – l’Europe, le Japon et les émergents – dépend beaucoup de la Chine. Cela a changé notre façon d’appréhender l’économie mondiale. Et cela explique aussi que la stabilisation de la Chine est un élément clé pour les actions européennes.

François Savary: Nous vivons dans un nouveau régime de volatilité. On a tendance à oublier qu’en mars 2009 l’indice S&P500 était proche de 600 points et qu’on se trouve actuellement autour de 2500 points. Pendant ces années, les investisseurs en ont profité. Mais on ne peut pas avoir un régime de volatilité aussi faible, amorcé par les banquiers centraux, et espérer que les actions gagnent 10 à 15% chaque année. C’est déraisonnable et irréaliste. Avec le nouveau régime et le cycle économique, est-il possible d’atteindre 5% de rendement annuel sur cinq ans? Ce qui signifie des années à +10% et d’autres à -10%.

Emmanuel Ferry: On sort d’un cycle qui a été dans l’excès sur les marchés. Nous avons vécu le marché haussier le plus détesté de l’histoire. En réalité, personne n’en a profité. On le voit grâce aux commissions des courtiers, qui n’ont pas progressé aussi vite que l’indice S&P500.

Loïc Schmid: La gestion systématique, effectuée par des ordinateurs, a créé des distorsions et découragé pas mal d’intervenants. On disait que les machines faisaient 60-70% du marché, mais je pense qu’elles font 90% du marché en ce moment, surtout aux Etats-Unis.

Quelle est votre stratégie d’investissement pour 2019?

Loïc Schmid: Une fois qu’une bonne nouvelle aura stabilisé le marché, on pourra repartir. Ma stratégie pour 2019 consiste à être flexible. Le paquebot qui suit le courant, c’est fini. Un changement de régime est en place. Il faudra privilégier les ventes sur rebonds, utiliser des dérivés dans la gestion et focaliser sur des sociétés solides, peu endettées.

Emmanuel Ferry: Lorsqu’on décompose la performance, on voit que le rendement des actions sera probablement la principale source de performances en 2019. L’effet de l’expansion des multiples est terminé, après la contraction assez marquée de 2018. Les bénéfices par action risquent plutôt d’être stables, voire de se contracter un peu.

Loïc Schmid: En 2019, on devra encore composer avec des rendements très faibles voire négatifs sur la partie obligataire de qualité et le cash en euros et en francs. Il faut donc réfléchir à d’autres stratégies sur ces actifs sans augmenter le risque global. Les émergents seront un des thèmes cette année. Cela dépendra du dollar, qui, dans mon scénario, va arrêter sa hausse, voire s’affaiblir un peu. Ce sera un élément stabilisateur et cela pourrait donner du vent arrière pour les actions américaines aussi. Ce qui m’inquiète le plus, c’est le sentiment. En fin d’année passée, j’ai eu des appels de gens qui paniquaient. Ça faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé.

François Savary: C’est plutôt bon signe! J’avoue que je n’arrive pas à paniquer et avoir l’envie de tout vendre. Nous avons investi très tôt sur les pays émergents, à tort. On a tenu, heureusement, et je ne sens pas de raison de tout lâcher. Mais le sentiment s’est vraiment tendu en fin d’année 2018, très rapidement, en l’espace de quelques semaines. Il y a peut-être eu aussi un sentiment de lassitude.

Vous attendez-vous à ce que les marchés soient orientés à la hausse en ce début d’année?

François Savary: La question est de savoir si la purge qu’on a eue depuis octobre a ramené les actions à des niveaux qui justifient de tenir bon, ou si on se trouve au début d’un processus qui, lié à une dégradation du sentiment, ferait qu’on n’est qu’à la moitié de la purge. Je pense qu’il faut tenir bon et qu’il est relativement intéressant pour quelqu’un de se positionner maintenant. Nous vivons une situation très particulière.

Emmanuel Ferry: La question est encore ouverte à mon avis. On ne peut pas exclure une baisse supplémentaire de 10% qui viendrait totalement nettoyer le marché et nous ramènerait sur un bas de la bande de fluctuation.

Loïc Schmid: Dans la deuxième partie de 2018, j’ai constaté que beaucoup d’intervenants ont refait les mêmes erreurs: placer 50% d’actions dans un portefeuille équilibré, puis ajouter des longs/shorts, des convertibles, des produits structurés. Ce qui équivaut à avoir quelque 75% d’exposition aux actions, directement ou indirectement. On arrive à une addition de risques dangereuse à mon avis pour ce type de profil.

Quelles classes d’actifs privilégiez-vous pour 2019?

François Savary: Très clairement, les actions que je préfère le moins sont les actions américaines. L’un des plus grands mensonges des deux dernières années a été l’idée qu’on a eu une réforme fiscale aux Etats-Unis. Or ça n’a été qu’une baisse d’impôts ahurissante. Les gens ont vécu avec ce mythe d’une réforme, qui pouvait justifier des attentes que les bénéfices par action augmenteraient de 20%, avant de se stabiliser à 10-15%, car il y aurait des investissements et des gains de productivité, dans une mécanique magnifique. Mais rien ne s’est matérialisé, à part le creusement du déficit budgétaire, qui n’a pas fini d’exploser, avec le ralentissement de l’activité économique. En outre, les systèmes sociaux comme Medicare et Medicaid vont commencer à vraiment coûter aux Etats-Unis, après avoir été accréditifs. La seule marge de manœuvre qu’il reste aux Etats-Unis est de faire baisser leur dollar. En revanche, je suis optimiste sur les émergents à un horizon de trois ans, car en Europe on ne commence pas à voir le début de la fin des problèmes politiques, du blocage, du vieillissement de la population. A trois ou cinq ans, les émergents doivent être plus présents dans un portefeuille.

Emmanuel Ferry: 2019 sera une année qui récompense le courage de l’investisseur. La fin de 2018 a provoqué une remise à zéro du sentiment, du positionnement et des valorisations. Le courage consiste à aller vers des choses contrariantes, par exemple du deep value [acheter les actions les moins chères avec une forte capacité de rebond, ndlr]. On en trouve sur les marchés émergents, la Chine, la dette locale émergente. L’or peut être une bonne alternative pour se diversifier du risque actions.

Fabrizio Quirighetti: Pour les investisseurs en francs suisses ou en euros, la situation est plus difficile, car même le cash a un coût. Mais une grande partie du monde financier réfléchit en dollars et peut trouver du rendement sans trop se casser la tête. Je souscris beaucoup à l’histoire des émergents. La correction des valorisations s’est déjà faite, il manque simplement un élément déclencheur. Cela pourrait être des chiffres chinois montrant que les mesures stabilisatrices ont un effet. Ou que le dollar n’est plus le dollar roi et qu’il se dirige plutôt vers 1,20 contre l’euro, et plus vers 1,10. Cette mécanique-là permettrait à des actifs qui ont connu de la volatilité et qui ont été dépréciés de retrouver de l’attrait vis-à-vis des investisseurs, car ils offrent de belles perspectives.

Loïc Schmid: En 2019, l’essentiel de la performance devrait venir des pays émergents, tant sur la devise que sur les solides perspectives de croissance. Le budget risque reste un élément clé, même si cette notion est encore complexe pour les clients. Il permet de se positionner sur un actif en mesurant au préalable son potentiel d’appréciation vis-à-vis de son risque de baisse. L’or reste un actif privilégié pour 2019, il pourrait bénéficier d’un potentiel revirement des banques centrales et d’une baisse du dollar. Toutefois, nous ne recommandons pas d’en mettre plus de 5% dans un portefeuille équilibré à cause d’un potentiel risque baissier d’environ 20% en cas de scénario contraire.
L’EUROPE

Quel regard portez-vous sur la situation de nos voisins européens, la France et l’Italie en particulier?

Fabrizio Quirighetti: La France est redevenue un pays périphérique au sein de l’Europe. Après l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017, je pensais que la France redeviendrait un pays du cœur de l’Europe et que cela créerait des problèmes pour l’Italie, qui se retrouvait seule puisque l’Espagne, le Portugal ou l’Irlande avaient mené des réformes. L’Italie s’est bien retrouvée seule et d’ailleurs, lors de la crise de l’été dernier, seuls les spreads italiens [les écarts entre les taux d’intérêt demandés à l’Italie et les taux de référence, ndlr] se sont écartés. Mais avec ce qui se passe en France, l’Italie se retrouve presque avec un allié. Les spreads de la France se sont écartés, tandis que les spreads italiens se sont resserrés. Mi-décembre, notamment suite au mouvement des «gilets jaunes», Emmanuel Macron a dû lâcher du lest sur la politique budgétaire. La croissance devient aussi molle qu’au Japon. Les incertitudes et le bruit politique en plus.

François Savary: C’est une mauvaise nouvelle pour l’Europe, puisque avec la France et l’Italie, ce sont les 2e et 3e économies de la zone qui sont en difficulté. Je n’arrive pas à être surpondéré sur les actions européennes.

Emmanuel Ferry: Par ailleurs, 2019 marquera les 20 ans de l’euro. Le bilan est assez calamiteux. L’Europe connaît des problèmes de gouvernance. Au niveau des entreprises, aucun champion paneuropéen n’a émergé; au contraire, chaque pays a toujours ses champions nationaux, notamment dans le secteur bancaire. Les grands secteurs régulés ou quasi régulés comme les banques ou les services publics ont toujours un poids prépondérant. Le virage numérique a été complètement raté, alors que l’Europe avait été l’un des leaders de la précédente révolution, celle des télécoms. Enfin, la gestion de la crise financière a été calamiteuse: la Banque centrale européenne (BCE) a réagi avec deux ans de retard. Ces deux ans de croissance perdue ne seront jamais rattrapés. Les politiques d’austérité ont créé des tensions politiques et sociales énormes, on en voit encore les conséquences en France. Si on enlève les beaux morceaux de l’Europe – la Suisse, les pays du Nord et l’UK –, la zone euro est devenue très marginale.

Fabrizio Quirighetti: La capitalisation boursière de l’Europe par rapport au reste du monde ne fait que diminuer depuis dix, quinze ans.

Emmanuel Ferry: Et la capitalisation boursière de la zone euro par rapport à son PIB a également diminué. Cela pose un problème au moment où les banques ne financent plus l’économie. L’Europe est une somme de problèmes.

François Savary: Les systèmes sociaux européens ont besoin d’être financés par des forces vives et les enfants. Les pays européens souhaitent conserver ces systèmes sociaux, tout en voulant se fermer à l’immigration. C’est une aberration. D’ici à dix ans, l’Europe ne pourra pas assurer la retraite aux âges prévus ni les montants promis. C’est écrit. Malheureusement, l’Europe souffre d’un système sclérosé, qui ne va pas beaucoup avancer. Notre constat très négatif sur l’euro sera probablement le même dans dix ans.

Loïc Schmid: On peut aussi avoir une contagion française vers d’autres pays européens. Le mal français est aussi un mal européen. Les écarts de richesse créent passablement de déséquilibres au sein de la population. La montée en puissance du populisme et des extrêmes le prouve.

François Savary: La «périphérisation» de la France est un problème, car c’est une économie pivot pour l’Europe. L’Espagne et le Portugal ont mené des réformes parfois très sévères, mais efficaces. Ce sont peut-être les futures France de demain. La France et l’Italie ont une capacité à se prendre pour le centre du monde alors qu’elles ne le sont plus depuis longtemps. Ces pays continuent à vivre en étant persuadés d’avoir la science infuse.

Emmanuel Ferry: Les forces de dislocation sont très fortes en Europe et Donald Trump appuie dessus. Je dirais même que c’est une très bonne nouvelle, car cela forcera les Européens à avoir un sursaut.

François Savary: Mais comment avoir un sursaut avec des partis qui sont fondamentalement anti-européens? Ce qui rassemble la majeure partie des partis dits populistes est la peur de l’autre. On ne peut pas construire l’Europe, principalement fondée sur l’idée de l’acceptation de l’autre, avec des partis qui mécaniquement n’aiment pas l’autre. Un sursaut me paraît naïf, il n’y a pas de valeurs communes en Europe. Les Français veulent un budget qui serait redistributif à outrance. Les Allemands ne veulent pas d’un budget commun. Les Italiens ne veulent pas d’une politique de défense commune qui leur coûterait de l’argent. Comment construire des valeurs communes dans une telle Europe?

Emmanuel Ferry: Dans l’adversité. Il faudrait une situation dramatique pour déclencher une réaction. L’Europe a toujours rebondi sur des crises importantes. Sans sursaut, la situation va continuer à se déliter.

François Savary: Je crois de moins en moins à la capacité de rebond de l’Europe. Une solution serait qu’elle évolue vers un fonctionnement par cercles, avec des participations sur des projets communs. Mais ce n’est pas possible aujourd’hui: les Européens de l’Est n’ont plus aucune envie de participer, car ils ont attiré des capitaux, leurs économies se développent, l’Allemagne investit dans toute la région. Pour eux, la vieille Europe doit vivre avec ses systèmes et gérer son passé. Je doute qu’un sursaut puisse provoquer quelque chose de commun.

Quelle analyse faites-vous de l’Italie en particulier?

Fabrizio Quirighetti: Dans le monstre à deux têtes qui gouverne l’Italie, le ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue [extrême droite, ndlr], Matteo Salvini, est en train de prendre l’ascendant. Comme son électorat est largement composé de chefs de PME, si les spreads italiens montent un peu trop haut, il calmera le jeu. L’Italie fait face aux mêmes problématiques et défis que les autres pays développés, mais de manière plus aiguë et urgente car la croissance est déjà structurellement plus faible.

François Savary: L’Italie doit investir dans l’éducation, améliorer la productivité, couper les salaires, ajuster les coûts réels. Matteo Salvini est-il capable de le faire? Je n’y crois pas du tout. Il s’intéresse seulement aux retraites. Il sera très difficile de mener des réformes avec quelqu’un comme lui au pouvoir pendant plusieurs années.

Loïc Schmid: Avec un endettement à plus de 130% de son PIB, un scénario à la grecque est possible pour l’Italie. Les mesures de relance doivent être menées avec prudence pour éviter de plonger le pays dans une spirale infernale.

Emmanuel Ferry: Historiquement, l’Italie a toujours été un laboratoire politique de l’Europe, pour le meilleur et pour le pire. Souvent pour le pire.
LA SUISSE

Dans ce monde que vous venez de décrire, à quoi vous attendez-vous pour la Suisse cette année? Le consensus des économistes s’attend à une croissance de 1,8%, après 2,6% en 2018, selon l’institut KOF.

François Savary: Je pense que 1,8% est assez crédible. Le troisième trimestre 2018 a démontré que les questions commerciales ont déjà impacté les pays les plus ouverts sur l’extérieur, Allemagne et Suisse. Cette année, il faudra surtout regarder si la faiblesse sur les exportations suisses est passagère. En 2018, le consensus avait été relativement bas en début d’année, alors que les chiffres économiques indiquaient que la situation était meilleure que ce que l’on pensait.

Fabrizio Quirighetti: Etant une petite économie très ouverte, la Suisse doit espérer que l’Europe ne rencontre pas trop de problèmes. Le Brexit – s’il a lieu – pourrait aussi avoir des répercussions sur la relation entre la Suisse et ses partenaires européens.

Loïc Schmid: Concernant la Suisse, ce qui m’inquiète le plus est le niveau des valorisations des actions. Certains titres sont encore sur des niveaux stratosphériques. Il n’y a pas d’alternative, oui, mais je suis très inquiet pour certaines actions. Par ailleurs, les trois grands – Nestlé, Novartis et Roche –, qui représentent à eux trois près de 60% de la cote, ont maintenant un potentiel haussier très limité malheureusement.

François Savary: Néanmoins, Nestlé et Novartis sont en phase de repositionnement très marquée. Sous l’impulsion de son nouveau directeur général, Novartis se réoriente vers les nouvelles technologies, les datas, la pharma de demain et se sépare des pans d’activité qui étaient recherchés il y a cinq ou dix ans, comme les génériques. Nestlé veut restructurer ses produits et peut-être céder sa participation dans L’Oréal, et peut-être procéder à des rachats d’actions. Ces histoires, en plus de leur caractère défensif, justifient que ces actions aient des valorisations un peu élevées. Dans l’environnement actuel avec des perspectives économiques mitigées, je ne vois pas pourquoi un investisseur devrait se séparer des défensives. Il faut avoir des défensives, mais il ne faut plus en ajouter. Et je ne crois pas qu’il faut les liquider.

Emmanuel Ferry: Sur le marché suisse, le segment des moyennes capitalisations a été surjoué par les investisseurs. Il s’agit de très bonnes entreprises, mais l’absence de liquidité fait que leurs actions ont beaucoup souffert depuis début octobre dernier. Quand ce marché est haussier, c’est fantastique. Mais quand il se retourne, la sanction peut être très forte. Le marché actions suisse a vécu un violent rééquilibrage vers les grandes actions défensives au printemps 2018. Ensuite, elles ont alimenté l’afflux vers les actions de qualité et peu risquées.

Dernière modification par PhilM (07-01-2019 10:23:05)

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

30

Re : Economie et marchés : infos diverses

La volatilité des marchés devrait fortement augmenter en octobre selon Goldman

Investing.com  24/09/2019 12:13

extraits choisis :


Goldman Sachs a mis en garde les investisseurs contre une possible forte hausse de la volatilité au mois d'octobre.

La volatilité des actions a augmenté de 25 % en octobre en moyenne depuis 1928.
Au cours des 30 dernières années, d'importantes fluctuations de prix ont été observées dans chacun des principaux indices de référence et secteurs boursiers en octobre, la technologie et les soins de santé étant les groupes les plus volatils.

L'indice VIX (volatilité implicite à 30 jours actions US) a chuté au mois de septembre alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine se sont atténuées et que les rendements du Trésor ont rebondi après leur creux historique.

Non seulement les mouvements suite à la publication de rapports trimestriels sont plus importants que la moyenne des mouvements quotidiens, mais le mois d'octobre a également tendance à être le trimestre où les mouvements suite à la publication de rapports trimestriels sont les plus importants dans l'absolu pour les actions américaines.


.
Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
.