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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Et comme je le disais plus haut, impossible que cette taxe illégale doivent être payée ni soit irrécupérable... Il y a une logique juridique quand même, nonobstant les avis des imbéciles s'improvisant juristes...


Pourquoi la taxe sur les comptes-titres est récupérable
Guy Kleynen dans l'Echo
Aujourd'hui à 08:34

Une analyse du prescrit légal et de l’arrêt qualifié d’annulation montrent que la taxe sur les comptes-titres payée jusqu’au 30 septembre 2019 est bien récupérable, contrairement à ce que disent les commentateurs.

D’après les commentateurs, la taxe sur les comptes-titres payée jusqu’au 30 septembre 2019 ne serait pas récupérable. Cela ne correspond toutefois pas à une analyse en profondeur du prescrit légal ainsi que de l’arrêt qualifié d’annulation.

En effet, selon l’article 9 de la loi sur la Cour constitutionnelle: "§ 1 Les arrêts d’annulation rendus par la Cour constitutionnelle ont l’autorité absolue de la chose jugée à partir de leur publication au Moniteur belge. §2. Les arrêts rendus par la Cour constitutionnelle portant rejet des recours en annulation sont obligatoires pour les juridictions en ce qui concerne les questions de droit tranchées par ces arrêts."

Quant au dispositif de l’arrêt, il "annule la loi du 7 février 2018 instaurant une taxe sur les comptes-titres" et "maintient les effets des dispositions annulées pour la taxe qui est due pour les périodes de référence se terminant avant le 30 septembre 2019 ou à cette date."

Lire aussi | La Cour constitutionnelle annule la taxe sur les comptes-titres
Apparence trompeuse

L’arrêt est ainsi présenté comme un arrêt annulant la loi en sorte qu’il semble doté de l’autorité absolue de la chose jugée. Mais en réalité, il ne s’agit là que d’une apparence trompeuse.

En effet, il est juridiquement impossible que l’arrêt incriminé ait annulé la loi puisqu’il en a maintenu intégralement les effets pour le passé. Or, lorsqu’on annule une loi, "l’effet déclaratif" attaché à l’annulation signifie que celle-ci opère avec effet rétroactif.

Quant à la suppression d’une loi exclusivement pour l’avenir, juridiquement cela s’appelle une "abrogation".

Si Monsieur de La Palisse était parmi nous, il pourrait ainsi nous dire que cet arrêt est à la fois un arrêt de rejet dans la mesure où il a rejeté l’annulation pour le passé et un arrêt d’annulation dans la mesure où il a abrogé la loi pour l’avenir. Il en découle que:

1. Nonobstant la terminologie inappropriée et contradictoire de la Cour, on se trouve clairement en présence d’un arrêt mixte de rejet intégral pour le passé et d’abrogation intégrale pour le futur.
" Les personnes qui ont été privées illégalement des liquidités ayant servi au paiement de la taxe reconnue illégale, restent en droit d’en demander le remboursement (ainsi que les intérêts moratoires y afférents) par la voie administrative ou par la voie judiciaire. "

2. Conformément au § 1 de l’article 9 précité, l’autorité absolue de la chose jugée ne concerne donc que la partie de l’arrêt qui annule la taxe pour l’avenir tandis que, conformément au § 2, la partie qui rejette implicitement la demande d’annulation pour le passé n’est obligatoire pour les juridictions qu’en ce qui concerne les moyens de droit invoqués, lesquels sont inexistants;

3. Les personnes qui ont été privées illégalement des liquidités ayant servi au paiement de la taxe reconnue illégale, restent en droit d’en demander le remboursement (ainsi que les intérêts moratoires y afférents) par la voie administrative ou par la voie judiciaire.

Ceci est d’ailleurs tout à fait logique dès lors que si la loi avait été effectivement annulée, l’autorité absolue de la chose jugée n’aurait paradoxalement dérangé personne, à l’exception de l’État qui aurait été obligé de rembourser spontanément les taxes perçues illégalement.

Lire aussi | Les 10 conséquences de l'annulation de la taxe sur les comptes-titres
Quid de la rigueur de la Cour constitutionnelle?

Ce serait donc un comble que l’"autorité de la chose jugée" attachée à l’arrêt d’annulation se retourne paradoxalement contre les victimes de l’illégalité reconnue par la Cour.
" Notre Cour constitutionnelle nous avait habitué à davantage de rigueur juridique ainsi que de respect des principes qui doivent prévaloir dans un Etat de droit. "

Au surplus, pour les juridictions confrontées à une demande individuelle de remboursement de taxes perçues jusqu’au 30 septembre 2019, il ne fait aucun doute que, nonobstant le refus de la Cour de les annuler, celles-ci sont contraires à la constitution.

Qui plus est, cette interprétation est la seule qui évite de devoir conclure que, dans le seul but de permettre à l’État de conserver le bénéfice d’impôts reconnus illégaux, notre Cour constitutionnelle aurait délibérément privé les victimes d’une atteinte illégale à leurs droits de propriété, du droit de se défendre en justice, violant en cela à la fois l’article 6. 1 de la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que l’article 1er du protocole additionnel n° 1 à ladite Convention.

Sans oublier que la Cour a omis de tenir compte des problèmes relevant du droit européen et plus spécialement de la violation du principe de la libre circulation des capitaux dans le chef des ressortissants nationaux des autres États membre de l’Union européenne qui avaient placé des capitaux en Belgique ainsi que de la violation de la directive européenne interdisant le prélèvement d’impôts indirects sur les rassemblements de capitaux.

Force est ainsi de conclure que notre Cour constitutionnelle nous avait habitués à davantage de rigueur juridique ainsi que de respect des principes qui doivent prévaloir dans un État de droit.

Dernière modification par PhilM (07-11-2019 09:50:14)

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Berlin veut relancer la taxe sur les transactions financières
(10.12.2019 / 14:57:50)

Berlin (awp/afp) - Un nouveau projet de taxe européenne sur les transactions financières (TTF) a été transmis à neuf capitales par le gouvernement allemand, qui espère une décision rapide sur ce sujet en souffrance depuis plusieurs années.

Le ministre allemand des Finances Olaf Scholz a soumis "une proposition finale" pour taxer à hauteur de 0,2% les achats d'actions d'entreprises dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d'euros, a expliqué le ministère mardi.

Dix pays -- Allemagne, France, Belgique, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Autriche, Slovaquie, Slovénie -- font partie d'une coopération rapprochée sur le sujet et discutent depuis des années mais le projet est au point mort.

"Nous sommes pour la première fois depuis 2011 dans une position qui nous permet d'atteindre un accord dans le cadre de la coopération rapprochée", affirme M. Scholz dans une lettre à ses homologues.

Il espère que la procédure législative européenne pourra être "finalisée rapidement".

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a "salué la proposition", résultat selon lui d'un "travail étroit avec la France".

"Nous allons examiner le texte en détail pour garantir que l'accord final soit aussi ambitieux que la taxe française déjà en place", a-t-il déclaré. "C'est une bonne base pour clôturer ce dossier dans les plus brefs délais."

La taxe proposée par Berlin ne concernerait pas les obligations et produits financiers dérivés. Et un certain nombre d'opérations pourraient en être exemptées, notamment les entrées en Bourse ou les fonds de retraites.

'Farce'

De quoi contrarier Vienne, qui déplore que "la proposition prévoit une base de taxation réduite", excluant notamment les transactions à haute fréquence.

"Nous nous sommes toujours exprimé pour la plus large base possible" et "nous sommes toujours de cet avis" a indiqué le ministère des Finances.

En Allemagne, la TTF doit rapporter quelque 1,5 milliard d'euros dont une grande partie doit financer l'augmentation du minimum vieillesse décidée en novembre par la coalition gouvernementale.

L'idée de taxer les transactions financières remonte aux années 1970 et avait connu un nouveau souffle en 2011 alors que la crise financière faisait rage dans l'Union européenne.

La France, l'Italie et le Royaume Uni taxent déjà certaines opérations financières.

La nouvelle proposition du ministre social-démocrate allemand est toutefois déjà critiquée dans le pays, à la fois par l'opposition et le partenaire de coalition CDU (conservateurs).

Sven Giegold, des Verts, fustige auprès des journaux du groupe Funke "une farce" qui "n'est pas une réelle taxe sur les transactions financières" et qui "fait payer uniquement les petits actionnaires".

"La proposition est une attaque contre les petits actionnaires allemands", a dénoncé de son côté le député conservateur Christoph Ploss auprès du même média.

afp/rp

"Aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire"

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

En plus de la TOB si je comprend bien?

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Faire le plein au Grand-Duché, c'est bientôt fini? Une décision chez nos voisins va changer la donne

Le Grand-Duché de Luxembourg a annoncé ce lundi une augmentation des tarifs de ses carburants l'an prochain. Selon l'annonce, la décision a été prise afin d'atteindre ses objectifs en matière de réduction de CO2. Cette hausse pourrait porter un coup au "tourisme à la pompe" des frontaliers.

"Le Grand-Duché du Luxembourg atteindra ses objectifs en matière de climat et d'énergie uniquement par des mesures ciblées dans le domaine de la vente des carburants routiers", indique un communiqué des trois ministères impliqués dans la mesure.

Le diesel augmentera davantage

La hausse des accises est prévue "entre février et avril 2020". L'essence coûtera entre 1 et 3 centimes de plus et le diesel sera plus lourdement impacté avec une augmentation comprise entre 3 et 5 centimes.

Malgré cette augmentation, le prix des carburants luxembourgeois devrait rester plus avantageux qu'en Belgique, mais la situation pourrait changer au fil du temps. C'est en tout cas ce que laisse penser l'annonce des autorités luxembourgeoises.

"Les prix du diesel et de l'essence au Luxembourg se situant bien en-dessous de ceux des pays limitrophes, il est essentiel de diminuer progressivement les écarts de prix avec les pays voisins, afin de réduire les exportations de carburant", argumente le gouvernement luxembourgeois.

Les conducteurs étrangers représentent 80% des ventes

Le "tourisme à la pompe" représente en moyenne 80% des ventes de carburants dans le Grand-Duché depuis le début du siècle, selon l'institut de statistiques Statec. Mais depuis 2015 et la hausse de la TVA, le ratio est tombé à 77%.

Ce petit pays de 610.000 habitants compte 234 stations-services dont 60% à ses frontières.

Selon le Groupement Pétrolier Luxembourgeois, le secteur pétrolier génère des revenus fiscaux d'environ 2 milliards d'euros par an au Luxembourg soit environ 3% de son PIB.

Le gouvernement estime que le Luxembourg devrait rejeter cette année 9,3 millions de tonnes de CO2 alors qu'il est supposé atteindre 8,1 millions de tonnes l'an prochain.

D'autres mesures sont aussi annoncées pour réduire l'empreinte carbone du pays comme la gratuité de tous les transports publics, prévue dès le 1er mars 2020.


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Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Le droit n'a désormais plus droit de cité en matière fiscale en Belgique. L'Etat tout puissant au secours de l'administration fiscale est arrivé à un accord avec la France en matière de double imposition du précompte mobilier sur les dividendes.
Malgré les condamnations déjà prononcées par l'Europe ! Et celles prononcées par des tribunaux belges ! On peut légitimement considérer que l'Europe ne sert à rien en matière fiscale. Pire : en laissant faire, elle démontre qu'elle est parfaitement inutile. Dans ce domaine comme dans bien d'autres d'ailleurs.
En bref, l'investisseur verra l'administration fiscale belge ponctionner encore et encore l'investisseur et l'administration fiscale française en revenir aux mauvaises habitudes du passé : ponctionner encore et encore ce même investisseur. Haro sur celui qui est à la base de l'économie !
Plus de détails dans l'article de l'Echo : https://www.lecho.be/les-marches/actu/g … 13917.html

Cordialement,
Docanski

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Doc

Il faudrait d'abord faire une évaluation avec les autres pays européens ( voir aussi GB ) s'il y a des conventions de ce type et puis...boycotte française !!!!!

amicalement

fagnes ...le raleur!!!!

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

@Fagnes,
Pour GB, pas de problème le dividende est net.
Les entreprises d'outre manche paie directement le précompte de 10% à l'état.

Pour les Pays-bas, pas de précompte si le dividende est payé en action, sinon il est de 15%.

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Depuis quelques semaines, les USA se sont emparés du sujet de l’impôt mondial minimum, idée désintéressée ?

(ndlr : j'ai encore de la marge, cfr. dernier paragraphe)


Chaque pays garderait son droit souverain à fixer le taux de prélèvement qu’il souhaite, mais, si celui-ci est inférieur à l’impôt minimum mondial, d’autres se chargeront d’encaisser à sa place le manque à gagner fiscal : les États récupéreraient alors la différence entre l’impôt facturé à l’étranger par leurs entreprises nationales et celui qu’elles auraient dû acquitter sur leur sol.

Thierry Breton a salué la proposition américaine de fixer le plancher à 21 % mais le chiffre ne fait pas consensus. La France, dont le taux d’imposition doit être abaissé à 25 % à l’horizon 2022, plaidait jusque-là pour un taux minimum global d’impôt sur les bénéfices de 12,5 %, qui correspond par exemple à celui en place en Irlande.
Plus généralement, beaucoup de pays de l’Union européenne qui se présentent – plus ou moins ouvertement – comme des paradis fiscaux affichent des taux inférieurs à ces 21 % : Hongrie, Lituanie, Slovénie…
Cela conduirait « à rendre caduque le modèle de développement des paradis fiscaux. Le risque est que le taux minimum de 21 % proposé par les Etats-Unis soit finalement réduit à un taux beaucoup plus faible suite aux pressions des paradis fiscaux qui sont nombreux dans l’Union européenne et ailleurs dans le monde.

Ce projet de réforme est l’un des piliers du plan de rénovation des infrastructures américaine et Joe Biden souhaite relever le taux de son propre impôt national sur les sociétés à 28 % (contre 21 % actuellement). Craignant que ces mesures n’incitent les firmes américaines à délocaliser leurs profits pour éviter une taxation plus élevée, l’administration Biden propose donc une sorte de « compromis » aux autres pays.

Joe Biden aura surtout besoin du soutien de ses partenaires européens… ce qui est loin d’être gagné. Les pays qui, comme l’Irlande ou les Pays-Bas, profitent du système actuel vont immanquablement rechigner.

Dans son livre "Le Capital au XXIème siècle", l’économiste Thomas Piketty proposait ainsi d’aller beaucoup plus loin avec la création d’un «  impôt mondial minimum »… basé non plus sur les sociétés mais sur le capital. … avec un taux à 0 % au-dessous de 1 million d’euros de patrimoine, 1 % entre 1 et 5 millions d’euros et 2 % au-delà de 5 millions d’euros.

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Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Ci-dessous un article de la Libre de ce week-end en vue de la récupération de la QFIE sur les dividendes français (jusqu’en 2023 malheureusement).
Je suis surpris du code proposé pour déclarer le dividende après retenue française : 1444 et 2444. Ce code me semble concerner les revenus sue lesquels le précompte belge n’a pas été retenu.
J’aurais plutôt opté pour le 1160 et 2160.
Quelqu’un a-t-il l’expérience de cette récupération.
Je me demande aussi quelle démarche effectuer pour la récupération des années précédentes jusqu’en 2016.

Merci pour votre aide.

Jimmy



Bonne nouvelle pour les épargnants belges qui ont
investi dans des actions de sociétés françaises

Le ministre des Finances a enfin déposé les armes
en se ralliant à la jurisprudence de la Cour de cassation qui autorise l’imputation
de la retenue à la source française sur l’impôt belge frappant les dividendes de source
française. Voilà qui fera le bonheur des particuliers  qui ont placé leur épargne dans des actions de sociétés
françaises (cotées).
Une jurisprudence désormais établie de la Cour de cassation rappelle à la Belgique qu’elle est liée
par les traités internationaux qu’elle a signés, notamment  la convention de double imposition avec
la France de 1964. Dans ce traité, la Belgique s’est engagée à octroyer aux résidents belges recueillant
des dividendes de source française, le droit d’imputer la retenue à la source française sur l’impôt belge.
Ce crédit d’impôt est appelé QFIE (quotité forfaitaire d’impôt étranger). Le noeud du problème est
qu’en 1988, la Belgique a unilatéralement aboli l’imputation de la QFIE pour les investisseurs privés,
faisant fi de ses engagements internationaux.
S’en est suivie une bataille juridique acharnée, mettant en scène l’État belge et des épargnants
soucieux d’obtenir l’application de la QFIE sur leurs dividendes de source française. À trois reprises,
et récemment encore par un arrêt du 25 février  2021, la Cour de cassation a confirmé que les investisseurs
privés avaient droit à l’imputation de la QFIE, sur le fondement de la primauté du droit international
sur le droit interne. À l’occasion d’une question parlementaire du 20 janvier 2021, le ministre
des Finances a déclaré qu’il se ralliait à la jurisprudence de la Cour de cassation.
Moins imposés que les dividendes belges
Lorsqu’un investisseur privé belge recueille des dividendes d’une société belge, ces dividendes
sont, en principe, soumis au précompte mobilier libératoire de 30 %. La situation d’épargnants percevant
des dividendes de sociétés françaises était, en revanche, moins confortable. Ces dividendes subissaient
en effet une double imposition : dans un premier temps, le dividende était soumis à une retenue
à la source en France (depuis 2018 : 12,8 %) ;  dans un second temps, le dividende net subissait
l’impôt en Belgique au taux de 30 % (87,2 x 30 % = 26,16 %). Soit une imposition totale de 38,96 %
(12,8 % + 26,16 %).
En cas de distribution d’un dividende brut de 100 euros par une société française, l’épargnant
belge ne conservait donc qu’un montant net de 61,04 euros dans sa poche.
La nouvelle position administrative change la donne. La QFIE s’élève à au moins 15 % du montant
net du dividende. Si l’on reprend l’exemple précité, cela signifie que l’impôt belge de
26,16 euros est réduit à hauteur d’une QFIE de 15 %, soit de 13,08 euros (87,2 x 15 %). L’imposition
globale des dividendes français passe donc de 38,96 % à 25,88 % (12,8 + (26,16 – 13,08)).
Résultat des courses : la pression fiscale globale qui pèse sur les  dividendes de source française
devient plus faible que l’impôt frappant les dividendes d’origine belge !
Comment faire pour revendiquer cet allègement fiscal ?
Les particuliers ayant perçu des dividendes français en 2020 ont intérêt à revendiquer la QFIE dans
leur prochaine déclaration fiscale (relative à l’exercice d’imposition 2021), qui doit en principe être
déposée à la fin du mois de juin 2021. Concrètement, le montant net des dividendes (c’est-à-dire
le montant après déduction de la retenue à la source française) doit être enregistré sous le code
1444-11/2444-78 (case VII, A.2.b.1).
Ceux qui ont recueilli des dividendes français avant 2020 ont intérêt à explorer les différentes
voies de recours ouvertes pour revendiquer l’application de la QFIE : la réclamation
et la procédure de dégrèvement d’office. Avis au contribuable non averti : en introduisant une
demande de dégrèvement d’office cette année, vous seriez en droit d’obtenir un remboursement
d’impôt belge (grâce à la QFIE) pour les dividendes français reçus depuis… 2016 !
Nouvelle convention
La joie des épargnants face à cette nouvelle tournure des événements sera de courte durée. Début
2020, une nouvelle convention préventive de la double imposition, prévoyant la suppression pure
et simple de la possibilité d’imputer la QFIE, a été signée entre la Belgique et la France. L’État est, on le
voit, mauvais perdant…
La nouvelle convention devrait produire ses effets au plus tôt en 2023. D’ici là, il est donc encore possible
de revendiquer la QFIE. La chasse aux actions françaises productives de gros dividendes peut
donc commencer…

Denis-Emmanuel Philippe
Avocats-Associé Bloom Law
et maître de conférences à l’ULiège
D.R.

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Jimmy a écrit:

.... L’État est, on le voit, mauvais perdant …
....

C'est le résultat d'un Etat où il existe 5 gouvernements où les politiciens se gavent de mandats et pour ce faire les multiplient chaque année.
Ainsi, selon https://www.cumuleo.be/ , il existe aujourd'hui plus de 900.000 mandats politiques en Belgique.
Parmi les derniers, un véritable scandale quand on compare aux démocraties qui nous entourent, lors de la création de son dernier gouvernement, la Région Wallonne a inventé 3 nouveaux postes de vice-présidents ! Aucune démocratie au monde n'a jamais été jusque là. Aucun Etat bananier non plus ! c'est dire ! confus

Cordialement,
Docanski

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Le constat étant posé, il faut bien se défendre.  La Belgique ne respecte pas les traités qu’elle a signés, notamment la convention préventive à la double imposition.

La complexité des lois fiscales est telles qu’il est très difficile de trouver un interlocuteur qui domine le sujet de la QFIE.
J’ai téléphoné au « contact général » de taxonweb. Trente minutes d’attente, puis un transfert à mon bureau local (dont le numéro n’est pas disponible).
Et là, on me dit que la QFIE, c’est un sujet délicat que personne ne possède vraiment.
Après concertation avec des collègues, on me confirme que les dividendes d’actions françaises qui ont subi le PM belges peuvent être déclarés en 1160 et 2160 pour récupérer la QFIE, soit la moitié du précompte belge retenu.

J’ai introduit le montant en 1160. Après demande du calcul, je constate que je dois repayer davantage !
Mais on précise :

Attention ! Ce résultat peut éventuellement différer du résultat définitif communiqué dans votre avertissement-extrait de rôle, car :
    • Le programme de calcul ne tient pas compte du régime spécial d’imposition concernant la quotité forfaitaire d’impôt étranger sur les dividendes et les intérêts d’origine française. Il en sera bien tenu compte sur l’avertissement-extrait de rôle.
Si intérêt, je vous tiendrai au courant du suivi. Et je continue à rechercher la façon de récupérer le trop payé pour les années 2016-2019.

Cordialement.

Jimmy

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Quel montant déclarer pour récupérer le double précompte sur le dividende français?

Pour revendiquer la QFIE dans votre déclaration fiscale, vous devez mentionner les dividendes français perçus en 2020. Mais quel montant exactement?

Les dividendes français perçus par un contribuable belge sont frappés d'un double précompte mobilier: 12,8% en France et 30% en Belgique. Le fisc accepte désormais l'imputation de la QFIE (quotité forfaitaire d'impôt étranger) afin d'éviter ce double précompte. Mais que devez-vous exactement déclarer pour revendiquer la QFIE sur vos dividendes perçus en 2020?

1/ Dividendes perçus via un intermédiaire belge
Si les dividendes ont été recueillis sur un compte ouvert auprès d’une banque belge, laquelle a retenu le précompte mobilier, vous devez renseigner les dividendes de source française sous les rubriques du cadre VII dédiées aux revenus de capitaux dont la déclaration est facultative. "Le montant net du dividende (après prélèvement de la retenue à la source française et du précompte mobilier belge) doit être déclaré au code 1160-04. Il convient ensuite de compléter la rubrique F, en renseignant le pays, le code, le montant net des dividendes et la nature des revenus. Le remboursement du précompte sera ensuite pris en compte dans l’avertissement-extrait de rôle", explique l'avocat fiscaliste Denis-Emmanuel Philippe.

2/ Dividendes perçus via un intermédiaire étranger
Le précompte mobilier belge n'ayant pas été retenu dans ce cas, les dividendes français doivent être déclarés dans le cadre VII rubrique A, au code 1444 (revenus dont la déclaration est obligatoire). Dans ce cas, le montant net à déclarer correspond au montant du dividende après déduction de l'impôt étranger. Il faut également compléter la rubrique F, comme expliqué dans le point précédent.

Exonération des dividendes
Attention, comme le rappelle Denis-Emmanuel Philippe, "l’imputation de la QFIE sera refusée dans la mesure où les dividendes sont éligibles à l'exonération d'impôt des personnes physiques. Autrement dit, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre: le contribuable doit choisir entre l'exonération fiscale des dividendes (à concurrence d'un montant maximum de 800 euros) et l'application de la QFIE. Si un contribuable a perçu moins de 800 euros de dividendes imposables, mieux vaut privilégier l'exonération. Il récupérera l’impôt belge sur le dividende (30%), ce qui est mieux que de récupérer la QFIE (15%)".

EXEMPLE
Vous avez recueilli en 2020 un dividende français de 100 euros.

Via une banque belge
Vous déclarez 61,04 euros dans la rubrique A au code 1160. Ce montant correspond à 100 euros dont vous retirez 12,8 euros (12,8% d'impôt français) et encore 26,16 euros (30% de précompte belge). Vous reprenez ce montant également à la rubrique F.
Via une banque étrangère
Vous déclarez 87,2 euros dans la rubrique A au code 1444. Ce montant correspond à 100 euros dont vous retirez 12,8 euros (12,8% d'impôt français). Vous reprenez ce montant également à la rubrique F.

"Si un contribuable a perçu moins de 800 euros de dividendes imposables, mieux vaut privilégier l'exonération. Il récupérera l’impôt belge sur le dividende (30%), ce qui est mieux que de récupérer la QFIE (15%)."   Denis-Emmanuel Philippe , Avocat fiscaliste


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Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

Salaires, immobilier, pensions: les grandes mesures du "Big Bang fiscal"

Source : La Libre

Depuis son entrée en fonction à l'automne dernier, le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), planche sur un projet de réforme fiscale en profondeur. Son but : simplifier le système et le rendre plus juste.

Etat des lieux du groupe de travail chargé de la grande réforme de l'impôt des personnes physiques (IPP).
Voici en quoi pourrait consister ce qui est annoncé comme un véritable "big bang" fiscal qui fait sauter de nombreux tabous.

1. Simplification des tranches d'imposition
L'un des objectifs majeurs de cette réforme fiscale doit être la réduction des charges sur le travail. La Belgique étant la championne d'Europe dans ce domaine.

En vue d'une simplification du système, trois taux de taxation subsisteraient, contre quatre aujourd'hui (25, 40, 45 et 50 %). Entre 45 000 et 75 000 euros de revenu imposable, le taux d'imposition serait de 45 %, de 50 % au-delà de 75 000 euros, rapporte La Libre. "On élargit la base imposable, mais on taxe moins ", résumé la source interrogée par le quotidien. Les contribuables ayant des revenus plus modestes seraient ainsi gagnants. Le coefficient conjugal serait aussi supprimé.

2. Taxation des loyers réels
Comment taxer les investissements immobiliers ? La question a le don de susciter des frictions. Un autre tabou serait levé dans le cadre de cette grande réforme fiscale concernant la taxation des loyers réellement perçus: ils seraient taxés à hauteur de 30 % (comme pour le précompte mobilier - taxation des dividendes), à charge pour les banques de prélever l'impôt dû à la source.

En contrepartie les coûts réels devraient être déductibles. "Une déduction forfaire serait envisagée, qui ferait ainsi redescendre le taux réel de taxation aux alentours de 25 % ", explique l'une des sources proche du dossier mentionnées par La Libre.

Lire aussi: "Il n'y a qu'en Belgique que la situation d'il y a un demi-siècle détermine vos impôts actuels"

Ce changement mettrait fin à un régime de faveur pour les investisseurs immobiliers, actuellement, "uniquement" taxés sur la base des revenus cadastraux de leurs biens immeubles (partiellement indexés et majorés de 40 %, mais sur la base de RC datant de 1975).

Une particularité serait prévue pour les investisseurs " sous permis d'urbanisme " ; dans leur cas, une déduction de frais réels plus importante serait envisagée.

Les détenteurs de biens immobiliers (secondes résidences, kots, etc.) ne seraient pas épargnés, d'après les travaux du groupe d'experts qui planche sur la réforme. Même si les biens ne sont pas mis en location, ils seraient taxés sur la base d'un rendement présumé à hauteur de 25 %.

3. Taxation des plus-values immobilières
La réforme prévue lève un autre tabou : une taxation à hauteur de 25 % sur les plus-values immobilières. Actuellement, ces plus-values sont la plupart des temps exonérées d'impôt. Ce n'est que lorsqu'un bien est revendu endéans les cinq ans suivant son acquisition (taxation à 16,5 %), de spéculation (taxation à 33 %, suite à une revente très rapide) et lorsque cela concerne un terrain non bâti qu'une forme d'imposition peut être prévue.

4. Suppression progressive du 3e pilier des pensions
Le 3ème pilier des pensions est celui constitué individuellement. Il bénéficie d'avantages fiscaux. Les primes de ces pensions extralégales sont fiscalement déductibles (entre 30 et 40 % pendant près de quinze ans, à 30 % aujourd'hui sur la prime maximale de 990 euros par an). Une mesure qui coûte cher à l'Etat, soit près d'un milliard d'euros. Les experts recommandent au ministre de mettre fin progressivement au régime entre 2026 et 2030, avance La Libre.

5. Déduction réduite sur le 2ème pilier des pensions
Le second pilier des pensions, celui des pensions complémentaires (assurance groupes) offertes par les employeurs est aussi dans le viseur. Les déductions seront réduites.

6. Taxation des plus-values sur actions
Autre sujet qui fâche : la taxation des actions est proposée par le groupe d'experts qui planchent sur la réforme, par souci d'équité et d'uniformisation avec les autres régimes de placement. À quelques exceptions près, ces plus-values sont exonérées jusqu'à présent en Belgique. La taxe compte-titres (460 millions de recettes prévues) prévoit déjà une imposition des gros patrimoines (de plus de 1 million d'euros), rapelle La Libre. Le taux de taxation avoisinerait les 30 %, identique à celui frappant les dividendes, détaille encore le média.

7. Taxation plus transparente des sociétés unipersonnelles
Une autre proposition est de taxer de manière plus transparente les sociétés unipersonnelles, créées par un entrepreneur ou le titulaire d'une profession libérale (médecin, dentiste, etc.) pour des raisons fiscales qui "sur le plan éthique et économique ne sont pas toujours justifiées" rapporte une source du quotidien francophone. Le taux d'imposition de ces sociétés est en effet plus faible que l'IPP (25 %, voire 20 %, pour les petites sociétés), il y a la possibilité de s'attribuer des dividendes (taxés à 30 %), de réduire la base imposable ou l'impôt, etc. Une taxation par transparence signifie qu'elle se réaliserait "comme si "on était à l'IPP", résume cette source.


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Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend et ce qui est bien.    Bob Dylan
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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

La Belgique championne de la taxe: voici à combien s’élève votre charge fiscale

La charge fiscale sur le travail n’a jamais été si grande en Belgique, ressort-il du nouveau classement sur le sujet de l’OCDE. La charge fiscale a augmenté un peu partout en 2021, et également en Belgique, ce qui n’avait plus été le cas depuis plusieurs années.

L’OCDE publie ce classement sur le « coin fiscal », qui mesure la différence entre les coûts de main-d’œuvre pour l’employeur et la rémunération nette correspondante du salarié, depuis 21 ans.

   Notre pays trône en tête du classement depuis quelques années, et jamais la charge fiscale sur le travail n’y a été si importante. Pour un célibataire sans enfant avec un salaire moyen, elle s’élevait l’an dernier à 52,6%. L’Allemagne et l’Autriche complètent le podium avec respectivement 48,1% et 47,8%.

   Pour un ménage avec deux travailleurs et des enfants, la charge fiscale atteignait l’an dernier chez nous 45,2%. La Belgique était suivie de l’Allemagne (40,9%) et de la France (40,9%).

   En 2021, la charge a augmenté de 0,4% en Belgique pour les célibataires et de 0,6% pour les ménages.

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Re : La Fiscalité - nationale et internationale...

tiré de dernier test-achat invest :

Dois-je déclarer au fisc les dividendes que j’ai perçus chez DeGiro ?

Le courtier DeGiro, basé aux Pays- Bas, ne retient pas le précompte mobilier belge (30%) dû sur les dividendes. Les dividendes perçus en 2021 doivent dès lors être mentionnés au code 1444/2444 de votre déclaration fiscale. Mais…

Exceptions
Vous ne devez pas déclarer les dividendes d’actions belges, le précompte étant retenu à la source.
En ce qui concerne les dividendes d’actions étrangères, vous pouvez les exonérer à concurrence de 800 EUR (par contribuable), déduction faite des dividendes pour lesquels vous avez déjà demandé de récupérer le précompte mobilier au code 1437/2437 de votre déclaration fiscale. Tant que ce plafond n’est pas atteint, aucune déclaration n’est donc nécessaire. L’exonération porte sur les dividendes d’actions, pas sur les trackers ou les fonds de placement.

Que faire en cas d’oubli ?
Si vous avez déjà rempli votre déclaration fiscale, mais que vous avez oublié de déclarer vos dividendes, pas de panique. Si vous avez opté pour la déclaration en ligne, via Tax-on-web, vous pouvez encore la modifier, une seule fois, jusqu’au 15 juillet. Si vous avez opté pour la version papier, prenez rapidement contact avec votre bureau de taxation pour corriger votre erreur.


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