Bonjour,
Je vois que vous parlez des minières depuis quelques jours, c'est vrai qu'elles ont fortement chutées.
Voici un avis récent de l'INV, il mérite votre lecture.
Aucun secteur n’est plus sensible à la conjoncture que les matières premières. Ces dernières semaines, la plupart des actions minières ont reculé de façon impressionnante. Il est clair que le ralentissement conjoncturel mondial y contribue largement. On le remarque aussi au cours du pétrole : le cours du brent a perdu 10% en deux mois. Mais pour que les cours des matières premières remontent, il faut d’abord une croissance économique plus soutenue (plus de demande). Ce n’est hélàs pas le seul facteur en cause : suite aux investissements à coup de milliards USD, l’augmentation des volumes offerts a aussi fait baisser leur prix. La crainte que la demande et l’offre ne reviendront pas de sitôt à l’équilibre se reflète dans les cours des actions concernées.
Sur des charbons ardents
Pour le charbon thermique (destiné aux centrales électriques), qui pour la plupart des groupes miniers contribue pour une part importante au chiffre d’affaires, l’augmentation de l’offre combinée à une diminution de la demande a fait baisser son cours de 18%. Après un rebond ponctuel, le cours s’est à nouveau replié de 8%. La demande en provenance de Chine reprend certes mais non suffisamment que pour compenser l’augmentation des volumes exportés par l’Australie, la Colombie et l’Indonésie. Il faudra probablement que le cours baisse encore plus pour que se ferme quelque peu le robinet de la production. Pour 2013, il est toujours question d’une extraction supplémentaire de 20 mio. de tonnes. Le cours du charbon ne devrait donc pas remonter de sitôt. D’autant qu’il y a encore beaucoup de mines à exploiter en projet. Les Etats-Unis qui, grâce au gaz de schiste bon marché, sont passés du charbon au gaz, commencent à ralentir leurs exportations de charbon. Un autre espoir vient de l’Inde.Ce pays à l’appétit croissant en énergie importe de plus en plus de charbon.
‘Dr. Copper’
Le cours du cuivre, un poids lourd aussi pour la plupart des sociétés minières, est resté ces dernières années à niveau élevé (hormis l’année de crise de 2009). Mais depuis peu, il commence à s’éroder.
Le cuivre est appelé ‘Doctor Copper’ parce que l’évolution de son cours aurait une valeur prédictive pour l’économie mondiale. Le cuivre a des applications dans divers secteurs. Aussi, une demande à la hausse peut-elle directement booster le cours. La récente dégradation du cours de cette matière première n’est donc pas un bon signe pour l’évolution de l’économie mondiale. Mais ici aussi, la faute majeure incombe à l’augmentation de l’offre combinée à des stocks qui s’accumulent chez ses clients. Pour revenir à l’équilibre, il faut donc que l’économie reparte de l’avant. Les problèmes dans la Zone euro et les économies aux Etats-Unis rendent hélas un rebond rapide du cours improbable, au contraire !
sélection
Le marché des matières premières est bien sûr très vaste. Voici en bref cependant quelques remarques portant sur les principales matières. L’aluminium souffre aussi d’une offre excédentaire. Les fondeurs ont pourtant sérieusement sabré dans leurs capacités ces dernières années, tandis que certains débouchés accélèrent sa demande (aéronautique e.a.) Pour ces raisons, nous conseillons Alcoa à l’achat. Pour le minerai de fer, nous craignons qu’une hausse de la production vienne encore plomber son cours. La production d’acier n’est du reste pas en grande forme. La sensibilité saisonnière et le niveau des stocks des grossistes peuvent entraîner de fortes fluctuations du cours. L’offre de zinc est, depuis quelques années déjà, en surplus, au point que son cours frôle peu à peu son prix d’exploitation. Ce marché est de plus encore très fragmenté. Contrairement aux autres matières premières, les producteurs de zinc sont dès lors moins solidaires. Mais vu le niveau bas du cours, le risque d’un nouveau creux est moindre. En tant que fondeur de zinc, Nyrstar peut grâce à l’offre excédentaire exiger des tarifs de traitement plus élevés. Mais le revers de la médaille, c’est sa diversifcation verticale (vers les mines). Comme entreprise de zinc bien balancée au niveau des activités, Nyrstar est une opportunité d’achat.
Conseil
Dans le secteur matières premières, Alcoa et Nyrstar mértient donc un achat. Mais il faut savoir qu’elles présentent un risque supérieur à la moyenne (investissement donc limité). Pour les géants miniers, Anglo American et Rio Tinto, nous conseillons depuis certain temps de ‘conserver’. Vu le net repli de leur cours ces dernières semaines, nous relevons notre conseil sur ces deux valeurs à ‘C+’. Ces deux actions entrent progressivement sur notre liste ‘actions à surveiller’. Mais pour acheter, c’est encore prématuré. Les variations de cours des sociétés minières prennent en général des proportions extrêmes. Il est dès lors préférable d’attendre la formation d’un plancher avant de se lancer à l’achat.
Transport des matières premières ‘sèches’
En rapport avec les cours des matières premières, on retrouve le transport de denrées sèches (minerai, charbon,…). Le repli des cours de ces matières n’empêche pas leur négoce mondial de s’intensifier. Pour le minerai de fer, les échanges devraient croître de respectivement 8 et 16% en 2013 et 2014. A l’origine du repli des cours : une demande de matières premières qui croît moins vite que leur extraction (offre). Mais en valeur absolue, les volumes à livrer augmentent. D’autant que la Chine reste la championne des besoins en matières premières et importe de pays toujours plus lointains (Amérique du Sud). L’allongement des distances permet dès lors d’absorber une partie de l’offre excédentaire de navires sur le marché. La surcapacité reste critique mais se résorbe. La navigation à vitesse réduite (‘slow steaming’) et la mise à la casse des vieux navires commencent à produire leurs fruits. D’autant que les commandes de nouveaux bateaux sont en rade. L’offre et la demande finiront donc par s’équilibrer.
Les tarifs de transport restent actuellement déficitaires mais le vent tourne visiblement. Un constat qui se reflète aussi dans la tendance de l’indice du ‘vrac sec’, un indice regroupant les tarifs maritimes. Voilà donc bien des nouvelles encourageantes pour CMB, qui via sa filiale Bocimar, est spécialisé dans le transport du vrac sec.
Donc en résumé pour l'INV à part NYR et Alcoa, les autres minières sont au moins à conserver.
Bonne journée,
Lio