Sujet : La ruée vers le graphite ... une nouvelle ruée vers l'or ... noir ?
Cette matière première est vouée a un bel avenir et les miniers ne s'y sont pas trompés : ils se sont lancés à fond dans la recherche de ce nouvel Eldorado qui, en 5 ans à peine, s'est trouvé au centre d'une nouvelle bataille du contrôle du marché.
Et là, comme avec les "terres rares", la Chine s'est hissée au 1er rang mondial et produit actuellement entre 70 et 80 % de ce minerai carboné. On comprend dès lors qu'elle contrôle les prix et qu'elle a trouvé là un nouveau moyen de dominer les marchés des matières premières.
En 2009, le graphite se négociait à 1000 $ la tonne, 3000 $ en 2011 ... et est redescendu à 1750 $ à la fin 2012.
Ce minerai d'avenir est particulièrement recherché pour la fabrication d'un produit devenu incontournable : la batterie lithium-ion. On voit les débouchés futurs : l'informatique, la téléphonie, la domotique, la voiture "propre", etc. La voiture électrique est probablement le principal débouché (les batteries sont composées à 90 % de graphite) et comme son avenir est lui aussi assuré, on peut imaginer les besoins mondiaux à près de 700.000 tonnes de graphite naturel dans les 10 ans à venir. Il a cependant un concurrent de taille : le graphite synthétique issu des dérivés du pétrole et actuellement préféré par les fabricants pour ses propriétés physiques et sa fiabilité plus constantes que celle du graphite naturel. Inconvénient : il coûte 2 à 3 fois plus cher. C'est pourquoi les fabricants utilisent actuellement un alliage composé de ces deux produits. La bataille des prix est donc l'enjeu essentiel et les fabricants de batteries sont tentés d'augmenter la proportion du graphite naturel pour des raisons de prix de revient.
Un autre débouché du graphite a fait son apparition et excite l'intérêt des grands fabricants d'informatique et de téléphonie : le graphène issu du graphite naturel. Ce matériau va sans doute révolutionner le monde du photovoltaïque, des microprocesseurs, des capteurs électroniques, des écrans tactiles, etc. Les ténors de la haute technologie cherchent évidemment à augmenter les applications possibles, le graphène possédant des caractéristiques potentiellement inépuisables : 200 fois plus résistant que l'acier et excellent conducteur électrique et thermique, il allie toutes ces qualités dans un volume dérisoire : une feuille de carbone d'un épaisseur d'à peine un atome.
Bref, il ne fait que commencer à faire parler de lui, même s'il a été découvert en 2004 et fait l'objet d'un prix nobel de physique en 2010 seulement. C'est sans doute LE matériau de l'avenir ... mais un avenir reporté à une dizaine d'années car entre la mise au point de la technologie et son application à l'échelle industrielle, il faudra encore pas mal de temps.
Les investisseurs se tourneront donc entretemps vers la production "de base" : le graphite et ses déjà nombreuses applications.
La base de recherche sera donc le secteur des minières engagées dans la bataille. Sachant que plus de 70 % de la production est chinoise, il faut aller chercher ailleurs les entreprises qui se sont lancées dans la recherche, l'exploration et la production.
Ici comme pour beaucoup de minières d'or et d'argent, le Canada se distingue par un nombre déjà assez impressionnant d'engagés dans cette course, déjà cotés sur le marché de Toronto.
Comme il s'agit ici d'un article de fond, je le publie dans la rubrique destinée à ce genre de messages mais propose d'en poursuivre l'évolution dans la rubrique "Matières premières et minières" sous le titre "Graphite et graphène, matériaux d'avenir" ici : http://docanski.free.fr/boursomania/vie php?id=420
Voici la liste des minières canadiennes de ce secteur :
Docanski