Sujet : Demain, je me lance en bourse !
Pourquoi pas ? Problème : je n'y connais pas grand chose et mon espoir est de gagner, pas de perdre.
Dès lors, comment m'y prendre ?
Voilà une question que bon nombre d'épargnants se posent lorsqu'ils envisagent de se lancer en bourse.
La première notion dont ils doivent s'imprégner en investissant sur les marchés en actions est la suivante : le risque est un facteur fondamental dans ce domaine et il est prudent de n'investir dans ce type de placement que de l'argent dont on n'a pas réellement besoin pour vivre décemment. La bourse n'est pas un casino où on se lance librement pour en ressortir rapidement et, avec un peu de chance, plus riche qu'en y entrant. Car le facteur chance doit en être exclu, autant que possible.
Il est donc nécessaire de s'informer et d'étudier le mieux possible les entreprises et/ou secteurs d'activité où on désire investir afin d'éviter les déboires que beaucoup d'apprentis-boursicoteurs subissent à leurs débuts.
Les deux piliers de l'information boursière sont l'analyse fondamentale et l'analyse technique.
La première consiste à étudier les chiffres comptables publiés de manière régulière par les entreprises, d'apprendre à connaître leur secteur d'activité afin de savoir s'il est porteur ou non au moment de l'investissement et d'en dégager les éléments essentiels : valeur comptable nette des actifs (une certaine garantie contre la faillite), niveaux d'endettement et de trésorerie, ratio bénéfice/capitalisation, rendement sur chiffre d'affaires, actionnariat, type de clientèle, ouverture aux marchés nationaux et internationaux, etc.
La seconde permet de déterminer aussi précisément que possible le bon moment pour acheter ou vendre une action.
Si la première demande un minimum de connaissances comptables et un maximum de lectures spécialisées, la seconde sera un apprentissage où l'investisseur choisira les différentes méthodes existant dans ce domaine particulier.
Rassurez-vous, un certain nombre de courtiers et de banquiers publient régulièrement sur Internet les éléments essentiels nécessaires pour juger de la valeur financière des entreprises cotées en bourse. Ces entreprises le font aussi, c'est une obligation, mais éplucher un bilan et ses annexes est autrement plus ardu pour le profane que de se limiter aux chiffres-clés. D'un autre côté, ils permettent tout de même de dénicher des infos qui ne sont pas toujours relevées par les publications résumant celles des entreprises.
L'analyse technique demande, quant à elle, d'apprendre à jongler avec les courbes et les indices. Il existe quelques ouvrages sur Internet ou en librairie pour s'y initier sans trop se casser les méninges. Le tout est de faire un choix raisonné, sachant que l'approche d'une technique de ce genre ne nécessite pas de connaître toutes les méthodes. Il suffit de choisir la sienne parmi celles qui ont la réputation d'être éprouvées ... même si elles ne garantissent pas pour autant de ne jamais se tromper.
En effet, toutes les analyses qu'on peut faire n'ont qu'une base : l'expérience du passé. Les fondamentaux sont les éléments d'information arrêtés à une date précise (celle du la publication des bilans, arrivant déjà à une date ultérieure à leur clôture) et l'analyse technique se fonde essentiellement sur l'observation de l'évolution boursière des entreprises en général, de celle qu'on étudie en particulier, pour en dégager des constantes (ou supposées telles) passées qui vont permettre de dresser des graphiques "parlants" dont le but est, en quelque sorte, de prédire l'avenir immédiat.
Mais en aucun cas, ces études ne peuvent préjuger à coup sûr de l'avenir et c'est précisément là que se situe le risque de l'investissement en actions. Il y a d'une part les impondérables pouvant survenir dans l'existence d'une entreprise et de l'autre, la plus fréquente, ceux qu'induisent les analystes financiers dont les avis viennent souvent perturber les cours. Et force est de constater que, parfois, ces avis ne sont pas vraiment objectifs, probablement guidés par la volonté de manipuler des marchés soit à leur profit, soit au profit de leurs clients.
Il faut savoir, les statistiques des dernières années le démontrent, que 2 avis d'analystes sur 3 s'avèrent totalement ou partiellement inexacts dans le temps !
Ce constat mène à une réflexion de bon sens : il ne faut pas se baser sur les analyses et avis des courtiers pour investir en bourse et il est donc peu rentable voire dangereux de suivre à la lettre les éléments d'information que vendent ces "spécialistes" sous forme d'abonnements à diverses publications sur papier ou sur la Grande Toile.
Néanmoins, la tenue d'un "journal de bord" intégrant notamment l'avis de tous les analystes du marché permet de dégager une tendance qui s'affinera en fonction du nombre de ceux-ci. Un avis unanime ou un titre plébiscité aura certainement plus de chance de s'avérer profitable que le conseil d'une feuille de choux publiée par une banque dont le but ultime se résume en deux mots : son profit.
N'est pas Madame Soleil qui veut.
Reste à savoir comment placer son capital pour dégager un rapport risque/profit optimal.
Une répartition judicieuse (une diversification par secteurs d'activité) raisonnable sur 15 à 20 actions permet de suivre celles-ci d'assez près pour maîtriser les risques. Dans certains cas, il peut arriver de n'investir dans un titre que par petites touches si la tendance à la reprise n'est pas franchement marquée au moment où l'investisseur veut se lancer mais en même temps éviter de louper le train si celui-ci n'est pas tout-à-fait à l'arrêt et qu'il est encore à même, à tout moment, de changer de voie. Ainsi, il peut arriver d'investir dans une société par 2 ou 3 lignes achetées à des dates différentes en fonction de l'évolution de son cours, le plus souvent en suivant celui-ci à la baisse.
Dans un portefeuille d'investissement limité aux marchés boursiers, il est également conseillé de détenir en permanence une proportion de liquidités de 20 à 30 % de manière à pouvoir réagir aux opportunités. Par ailleurs et pour certains audacieux qui ont le coeur solide, il peut être intéressant d'ajouter à ce panier une portion de 5 à 10 % de titres (sur plusieurs sociétés, bien entendu !) à haute volatilité afin de tenter de faire des PV à CT ou TCT sur des produits à plus haut risque, ce qui ajoute une dose de piment au "jeu" de la Bourse. Cette petite partie du portefeuille peut ainsi amener de fort belles PV quand tout va bien et que les choix sont bons ... mais aussi parfois de sérieux déboires si on se prend un peu trop à un jeu qui reste, malgré tout, dangereux.
Là, les titres recherchés sont le plus souvent ceux représentant des sociétés de recherches biologiques destinées au secteur de la santé et de l'agriculture, parfois aussi celles du domaine de la technologie de pointe.
En somme, on peut considérer ce genre de portefeuille comme étant celui d'un "bon père de famille" agrémenté d'une touche plus ou moins prononcée d'adrénaline.
Evidemment, la notion de "bon père de famille" est devenue assez illusoire depuis la crise financière.
Les plus prudents se satisfairont d'un portefeuille de base diversifié et équilibré.
Dernier point : une répartition judicieuse signifie également qu'il ne faut pas qu'un titre prenne des proportions trop importantes dans le portefeuille ! Il induirait ainsi un déséquilibre qui romprait toute notion de diversification, base sur laquelle il est nécessaire de s'appuyer pour limiter les risques.
Un titre constituant 10 % de la valeur totale d'un portefeuille me paraît être une limite à ne pas franchir.
Docanski