Sujet : Vivendi
Bonjour à toutes et tous !
Chacun se souvient de l'époque Messier où ce frimeur mais surtout excellent communicateur ( enfin ... dans le genre camelot ) était arrivé à faire grimper ce titre à des sommets dont quelques-uns d'entre vous doivent encore se souvenir. Beaucoup d'investisseurs s'y sont fait prendre et, encore aujourd'hui, un âne à listes qui conseille les boursicoteurs par l'intermédiaire de sa publication (l'Investisseur, pour ne pas le citer) détient toujours 168 titres achetés à 47,40 !
L'ère Messier étant révolue, l'entreprise a été restructurée grâce à une équipe de direction qui a d'abord stabilisé puis relancé un Vivendi nouveau. Comme le Beaujolais du même nom, il doit être consommé avec modération mais les amateurs de jus de raisin lui trouveront certainement des atouts tels qu'ils en prendront 2 verres plutôt qu'un.
Il s'agit d'un des plus grands groupes mondiaux actifs dans les médias, la télécommunication et le divertissement. Plus de la moitié du portefeuille est constitué de la branche télécomunication où SFR, le 2ème opérateur français, intervient pour les 3/4 de son chiffre d'affaires. De plus, Vivendi détient 17 % du capital de Maroc Telecom, 1er opérateur de ce pays. Aux 37 % d'actions détenues dans le Groupe Canal+ il faut ajouter 36 % d'Universal Music et 27 % d'Activision Blizzard pour faire un tour rapide de sa pénétration dans le marché du divertissement.
Aujourd'hui encore peu tournée vers les pays émergents (le CA du groupe se répartit en 60 % sur la France, 10 % sur le reste de l'Europe et près de 12 % sur les USA pour ce qui est des pays occidentaux), elle n'a jusqu'à présent percé que timidement sur ces marchés ... sauf au Maroc où sa participation dans Maroc Telecom compte pour 7,9 % de ses avoirs. Le Brésil compte pour moins de 4 % et les autres pays se répartissent sur un peu moins de 7% du portefeuille. Après une assise bien solide sur ses marchés traditionnels elle peut donc envisager un potentiel sérieux vers les autres continents, passage sans doute obligé si elle veut poursuivre sa croissance et surtout répartir les risques dans le domaine des télécoms. En effet, le marché français qui est sa principale source de revenus actuels devient depuis quelques semaines un lieu de luttes féroces pour les opérateurs qui doivent revoir leurs tarifs à la baisse à la suite de l'arrivée de Free, une sorte de Ryanair des telecoms.
Les prix cassés expliquent d'ailleurs la chute d'hier, SFR ayant notamment annoncé la perte de 200.000 clients depuis l'introduction de l'offre Free. C'est beaucoup et le manque à gagner est d'ores et déjà estimé à 10-12 %.
Il faut probablement s'attendre à une réaction vigoureuse de Vivendi, certainement une restructuration, peut-être bien par des acquisitions sur les émergents afin de diversifier le portefeuille. Derrière elle, un actionnariat solide est à même de l'épauler pour assurer le développement attendu. On y trouve des noms connus comme BlackRock et, notamment, un consortium de banques telles Amundi (Société Générale et Crédit Agricole), BNP, CDC, Natixis, Bank of America, Merril Lynch et d'autres groupes financiers comme Capital Research, AllianceBernstein, Emirates International, CNP, etc... pour ne citer que les plus importants détenteurs de titres.
La chute d'hier me paraît être une belle opportunité pour entamer un investissement.
JP Morgan a abaissé sa recommandation aujourd'hui, relançant ainsi une nouvelle impulsion à la baisse, ce qui va probablement amener le titre sur son support majeur de 14,20 € en clôture.
A ce prix et en fonction du dividende promis auquel une "prime" de 1 action pour 30 actions détenues viendra s'ajouter, l'opération s'avère d'ores et déjà fructueuse : sur base d'un cours d'achat à 14,20 €, la prime assurée est dès lors de 1,0358 € net, soit l'équivalent d'un intérêt net de 7,3 % !
Chacun en déduira ce qu'il veut mais en ce qui me concerne je n'ai pas hésité longtemps : ce titre fait désormais bonne figure dans mon portefeuille.
Docanski