Sujet : Suez Environnement
Suez Environnement : Spécialiste du traitement des eaux et déchets
On ne peut évidemment dresser un dossier sur l’investissement durable sans évoquer le secteur de l’environnement. Ce dernier regroupe toutes les activités de collecte et de traitements des eaux usées et des déchets. Les principaux acteurs mondiaux du secteur sont européens, Veolia s’étant même ménagé un confortable leadership. Le groupe français, bâti à coups de reprises au cours de la décennie écoulée, doit toutefois procéder à une importante cure d’amaigrissement afin de reprendre le contrôle de son endettement. Nous privilégions pour cela son principal challenger et compatriote : Suez Environnement qui fait par ailleurs partie de l’Ethibel Sustainability Excellence Index. L’ex-filiale du géant de l’énergie GDF Suez est bien positionnée pour profiter des perspectives favorables du secteur de l’environnement. Le marché devrait en effet croître 2% plus rapidement que l’économie mondiale dans les années à venir.
Suez Environnement est encore très concentré sur l’Europe où il a réalisé 71% de son chiffre d’affaires l’année dernière. Evidemment, la croissance n’y est pas si forte que dans les pays émergents même si elle est soutenue par la privatisation du secteur. Les pouvoirs publics sous-traitent en effet de plus en plus souvent la collecte et le traitement de leurs eaux usées et déchets. Ce phénomène s’est encore renforcé avec la crise des dettes souveraines étant donné que la privatisation permet aux pouvoirs publics de réaliser des économies structurelles et d’éviter de lourds investissements (de l’achat d’un camion-poubelle à la construction d’une station d’épuration). L’an dernier, la division Eau Europe de Suez Environnement a ainsi enregistré une croissance organique de 2,9% combinée à une nette amélioration de sa rentabilité. Le département Déchets Europe est parvenu à atteindre une croissance organique de 9,0%. Finalement, seule la division Internationale (28% du chiffre d’affaires) a déçu avec une croissance organique de 1,6% et un repli de 1,4% de son résultat d’exploitation. Cette déconvenue s’explique toutefois par la provision de 185 millions d’euros due au retard dans la construction d’une unité de dessalement à Melbourne. Hors cet élément exceptionnel, le bénéfice d’exploitation de la division Internationale a bondi de 15,9% en 2011, témoignant notamment de l’expansion de Suez Environnement dans les pays émergents.
Sur le plan durable, le groupe améliore année après année son taux de valorisation des déchets sous forme de recyclage ou de récupération d’énergie. L’ex-filiale de GDF Suez, qui en détient toujours 34%, affiche ainsi un taux de valorisation supérieur à Veolia, un argument environnemental mais également financier. La vente de matières premières secondaires et la production d’énergie améliorent la rentabilité de l’activité, un domaine dans lequel Suez Environnement domine largement Veolia. Au niveau du bilan, Suez Environnement affiche une dette nette tout à fait maîtrisable et maitrisée de 7,6 milliards d’euros, soit trois fois le résultat d’exploitation. Le groupe versera ainsi un dividende de 0,65 euro brut par action pour 2011. En termes de valorisation également, les ratios sont raisonnables malgré l’envolée de plus de 30% depuis le début de l’année.