Thyssenkrupp veut sortir de la crise de l'acier en 2017
(24.11.2016 / 13:46:54)
(développement après CP)
Berlin (awp/afp) - L'industriel et sidérurgiste allemand Thyssenkrupp a bouclé un exercice 2015/16 laborieux, continuant de souffrir des bas prix de l'acier, malgré sa restructuration, mais compte faire progresser ses bénéfices en 2017.
Sur l'exercice décalé 2016, achevé fin septembre, la part du bénéfice net revenant aux actionnaires du groupe a diminué de quelque 4% à 296 millions d'euros, tandis que les entrées de commandes et le chiffre d'affaires ont eux baissé de respectivement 9% à 37,4 milliards d'euros et 8% à 39,3 milliards d'euros.
Comme il l'avait déjà expliqué au printemps, obligé à revoir à la baisse ses objectifs financiers annuels, Thyssenkrupp a souffert surtout sur la première moitié de l'année écoulée de prix des matières premières particulièrement faibles, notamment pour l'acier, attaqué par la forte production chinoise.
"Spécialement en Europe, la reprise des prix est intervenue plus tardivement qu'attendu et à partir d'un niveau plus bas", explique le groupe. Cela ne fait que confirmer Thyssenkrupp dans son intention de poursuivre sa restructuration et de donner plus de poids à la fabrication de biens industriels et les activités de services, pour dépendre moins de la volatilité des marchés. Le groupe fabrique aussi des ascenseurs, sa plus importante source de bénéfices, des sous-marins, des composants automobiles et propose des installations industrielles clé en main.
Comptant sur la poursuite de sa transformation interne et une reprise des marchés, Thyssenkrupp se montre "prudemment optimiste" pour 2017, attendant "une amélioration nette" du bénéfice net. A la Bourse de Francfort, ces perspectives ne soulevaient guère d'enthousiasme. L'action Thyssenkrupp perdait 0,36% à 21,87 euros à 12H19 GMT dans un marché stable.
- Consolidation européenne -
Il faut dire que le groupe laisse encore des questions en suspens, la première étant l'avenir de son activité sidérurgique en Europe, dans un marché déprimé par l'afflux d'acier chinois.
"Nous ne savons aujourd'hui pas encore quels ajustements seront nécessaires, mais nous pensons que dans cet environnement européen de l'industrie sidérurgique, affirmer pouvoir continuer sur les 5 ou 6 prochaines années sans autre réduction, ce ne serait pas dire la vérité", a prévenu Heinrich Hiesinger, lors d'une conférence de presse.
Même s'il compte sur au moins une stabilisation des prix de l'acier, le patron de Thyssenkrupp reste persuadé qu'une consolidation au niveau européen "fait absolument sens".
"Mais nous ne savons pas encore aujourd'hui si ces discussions vont aboutir, quand et avec qui", a-t-il poursuivi. Il est connu que le groupe a entamé des discussions avec Tata Steel pour créer une coentreprise européenne. Mais les incertitudes entourant le Brexit et l'éviction récente du patron du conglomérat indien ne favorisent pas l'avancée des discussions.
Thyssenkrupp veut également que Tata Steel trouve une solution à son engagement coûteux concernant le régime de retraite des employés au Royaume-Uni.
Par ailleurs, Thyssenkrupp cherche toujours à vendre l'aciérie brésilienne CSA, qui fut longtemps un gros foyer de pertes, tout comme une autre aciérie en Alabama, aux Etats-Unis, cédée en 2013. Heinrich Hiesinger a mentionné des "options stratégiques" pour l'usine du Brésil, sans s'avancer plus, alors que le Wall Street Journal évoquait fin octobre des discussions avec Ternium.
Le nom de Thyssenkrupp est également connecté à une enquête ouverte mercredi en Israël sur une conduite irrégulière de la part d'un proche de Benjamin Netanyahu dans l'achat de trois sous-marins du groupe par l'Etat hébreu. Selon les médias israéliens, l'avocat personnel du Premier ministre est également le représentant en Israël de l'agent commercial de Thyssenkrupp Marine Systems, laissant planer un soupçon de "conflits d'intérêts".
"Nous faisons naturellement ce que nous faisons toujours quand il y a des cas de suspicion: nous avons lancé une enquête, travaillerons sur ce thème avec soin et prendrons une décision en nous basant sur les faits", s'est contenté d'affirmer le responsable juridique de Thyssenkrupp Donatus Kaufmann. Il a souligné que le groupe "n'avait aucune relation contractuelle directe avec cet avocat" et "allait évidemment coopérer à l'enquête".
afp/rp
Dernière modification par PhilM (24-11-2016 14:54:19)