Sujet : COFACE (Compagnie Française d'Assurance-Crédit)
Voici une entreprise née en 1946, dont l'activité est très particulière : l'assurance contre l'insolvabilité.
Faisant partie de l'élite mondiale (3ème dans cette branche d'activité) dans le domaine de l'assurance-crédit, elle exerce son métier aussi bien en France qu'à l'exportation, protégeant ses clients des défauts de paiement de leurs débiteurs moyennant une commission sur le chiffre d'affaires.
Cette gestion du risque justifie des commissions rentables au point que la marge nette des profits est de l'ordre de près de 10 %.
Son chiffre d'affaires est constitué à 90 % pour l'assurance-crédit, 5 % pour l'affacturage (activité allant plus loin que la simple assurance-crédit puisqu'il s'agit là de la gestion non seulement du risque mais également de la facturation directe), 4 % pour l'assurance-caution et pour le reste de prestations de gestion des crédits telles que l'analyse commerciale et financière et le recouvrement de créances.
68 % du chiffre d'affaires proviennent des clients européens, 10 % environ de clients africains, 13 % d'Amérique du nord et Centrale et un peu moins de 7 % d'Asie-Pacifique.
Natixis est le principal actionnaire avec plus de 41 %, Allianz est à près de 10 %, Amundi 4 % et quelques fonds d'investissement complètent l'actionnariat institutionnel. Le "flottant" est de 40 % environ.
La capitalisation au cours boursier actuel est d'environ 1,2 milliard d'euros, le total des capitaux propres s'élevant à 1,724 milliard d'euros.
Chiffre d'affaires en 2014 : 1,717 milliard d'euros pour un résultat net de 140 millions d'euros soit 0,80 €/action.
Au cours actuel, le PER ressort à 8 (et même un peu moins) et les actifs nets sont actuellement estimés à près de 12 euros par action. L'entreprise est généreuse en matière de dividendes, distribuant environ 60 % de ses bénéfices. Le dernier dividende brut distribué en mai 2015 a été de 0,48 €/action.
Son existence sur le marché parisien (SRD) est récente puisqu'elle date du 27/06/2014 où elle a été introduite à un prix nettement supérieur à sa cote actuelle, à 11 euros par action. Culminant à 11,73 en juillet 2015, elle a souffert ensuite de la décision de l'Etat français de reprendre son activité d'assurance-crédit publique à l'exportation pour la confier à BPIFrance.
Valorisée à 90 millions d'euros, cette activité a été "rachetée" (décision purement politique !) par l'Etat français contre un remboursement de 77 millions € environ après déduction de l'impôt sur les passifs transférés. Cette opération a déjà fait l'objet d'une dépréciation et le cours a séreusement pâti de cette perte imposée (la valorisation de l'Etat a été préjudiciable), des chiffres qui en ont évidemment souffert au cours des mois suivants, ajoutés à une hausse de la sinistralité dans certains pays émergents.
Le cours actuel ne reflète pas la valeur réelle de l'entreprise dont le potentiel de valorisation à ce jour est estimé à une moyenne de 50 %. Et comme, de plus, elle distribue un dividende généreux, on peut considérer qu'il s'agit d'un bon investissement à réaliser pour un portefeuille MT/LT.
Le secteur d'assurances publiques "nationalisé" par l'Etat français soulève chez les analystes des interrogations à propos de la visibilité à court terme de l'entreprise et leurs avis sont assez divergents, la prudence prédominant pour les prochains mois.
Le titre a plongé aujourd'hui de plus de 2 % après avoir végété depuis 2 mois dans une fourchette de 7,5 à 8 euros environ.
Ce n'est donc pas à proprement parler un "couteau qui tombe", il est tombé dans le courant de cet été et affiche depuis lors une certaine stabilité.
La chute de ce jour était probablement une opportunité d'entrée car aucun élément nouveau ne la justifiait ... sauf éventuel allègement de la part d'un gros investisseur.
Docanski