L’activité des domaines skiables résiste mieux que les parcs de loisirs. L’ouverture du capital à un groupe d’envergure paraît imminent.
Le contexte actuel commence à peser sur la fréquentation du numéro quatre européen des sites de loisirs (parc Astérix, musée Grévin, Walibi, Futuroscope) et champion mondial des remontées mécaniques. Sur les neuf premiers mois de l’exercice qui sera clos le 30 septembre prochain, le chiffre d’affaires a certes progressé de 2,7%, à 572,1 millions d’euros.
Mais la croissance avait atteint 5,4% au premier semestre. Effet calendaire défavorable, mauvaise météo, grèves en France, climat anxiogène lié aux attentats, c’est surtout l’activité de parcs de loisirs qui semble souffrir avec des ventes en baisse de 0,9% sur la période.
Résilience du ski
Les domaines skiables résistent bien mieux (+4% sur les neuf premiers mois de l’exercice). Deux types de domaines tirent ainsi leur épingle du jeu : les stations d’altitude et ceux ayant pu fabriquer suffisamment de neige artificielle pendant les périodes où il en a un peu manqué.
Des stations de ski largement représentées au sein du groupe avec Tignes, Val-d’Isère, les Deux Alpes et Méribel. La bonne tenue de ce pôle reste essentielle : cette branche représente 57% du chiffre d’affaires et 70% de l’excédent brut opérationnel avec des marges une fois et demie plus élevées que pour les parcs de loisirs.
Dupliquer son savoir-faire
D’ici fin 2018, l’entreprise prévoit d’afficher une marge brute d’exploitation supérieure à 35%pour l’activité domaines skiables et de 27% pour l’activité destinations de loisirs. Sur le dernier exercice, elle est ressortie respectivement à 34,9% et à 22%.
Pour atteindre cet objectif, Compagnie des Alpes a pour ambition de dupliquer son savoir-faire à l’international, véritable relais de croissance. Pour preuve : sur neuf mois, la croissance à l’international a bondi de 39,6%, à 5,2 millions d’euros.
Ouverture du capital
Pour se développer à l’international, le groupe français, détenu à 39,7% par la Caisse des dépôts, est à la recherche active d’un partenaire financier. Une nécessité pour s’implanter dans des zones à forte croissance comme la Chine. Déjà propriétaire du Club Med, le conglomérat asiatique Fosun discuterait actuellement avec les dirigeants. D’après le quotidien Le Monde, le géant chinois serait sur le point de prendre une participation de 10 à 15%.
Malgré la hausse récente de l’action (+15% en six mois), la valorisation boursière reste modeste. Le titre représente 13,1 fois le bénéfice net par action attendu pour l’exercice en cours, contre 16 lors des cinq dernières années. Les efforts d’investissements destinés à faire venir une clientèle plus lointaine risquent de peser sur les profits. Mais la dimension spéculative et la résilience de l’activité dans les domaines skiables restent des atouts.