Sika

Luc, mille excuses, Yam a raison, me suis emmêlé les pinceaux dans mes com...

Seul un médiateur à même de trouver une issue au conflit chez Sika
(31.07.2016 / 13:52:04)

Berne (awp/ats) - Le conflit entre les dirigeants de Sika et Saint-Gobain pour le contrôle du groupe zougois de spécialités chimiques n'est pas près de trouver une issue. Seule la nomination d'un médiateur peut apporter une solution, estime l'ancien politicien Georg Stucky.

"Les juristes toucheront gros aussi longtemps que le conflit se prolongera", relève dimanche Georg Stucky, ancien administrateur de Sika et ancien conseiller national (PLR/ZG), lui-même juriste, dans une interview accordée à l'hebdomadaire alémanique Zentralschweiz am Sonntag.

Tant que la famille héritière comptera sur ses avocats elle aussi, il n'y aura pas de solution à même d'émerger rapidement, ajoute l'ancien politicien libéral-radical zougois âgé de 85 ans aujourd'hui. Pour mémoire, le feuilleton Sika dure depuis décembre 2014, soit bientôt deux ans.

Choisir un médiateur

Le conflit se trouve dans l'attente d'un jugement du tribunal cantonal de Zoug. L'échéance a longtemps été placée pour cet été par les observateurs. Mais Georg Stucky n'y croit guère. Il faudra un médiateur pour sortir de l'ornière, avance celui qui a siégé au Conseil national entre 1979 et 1999.

La structure particulière de l'actionnariat de Sika est au centre du problème. La famille héritière a conclu un contrat de cession de ses titres avec le géant industriel français Saint-Gobain, un paquet d'actions minoritaires certes, mais qui en vertu des statuts confère une majorité des voix.

Le conseil d'administration et la direction générale s'obstinent pour leur part maintenant depuis 20 mois à vouloir empêcher une opération se montant à 2,75 milliards de francs. Ils motivent leur blocage par des motifs se référant à la logique industrielle.

Georg Stucky, par ailleurs ancien conseiller d'Etat zougois, siégeait au conseil d'administration de Sika en 1993, lorsque la clause qui pose problème aujourd'hui a été instituée.

Sika: résultats en nette hausse sur neuf mois, objectifs confirmés
(27.10.2016 / 17:45:37)

Zurich (awp) - Le chimiste du bâtiment Sika a enregistré des résultats en hausse tous azimuts sur les neuf premiers mois de 2016. La direction a confirmé jeudi les objectifs de croissance pour l'année en cours, mais a averti que la tentative de prise de contrôle par Saint-Gobain restait un facteur d'incertitude.

Le chiffre d'affaires net du groupe zougois a progressé de 5,8% à 4,3 mrd CHF. Au niveau de la rentabilité, le résultat d'exploitation (Ebit) a gonflé de 20,6% à 591,2 mio, tandis que le bénéfice net s'est adjugé 22,9% à 415,5 mio, a indiqué Sika dans un communiqué. La marge opérationnelle a pris 1,9 point à 15,6%.

Ces chiffres sont conformes, voire dépassent les prévisions des analystes interrogés par AWP.

La progression a été particulièrement solide en Amérique du Nord avec une croissance des ventes de 12,5% (+9,9% en monnaies locales). Cette région a profité d'un renforcement du réseau de distribution avec 21 sites de production et de deux acquisitions.

L'Amérique latine a sous-performé avec une évolution négative des recettes de 7,2%. Cette tendance est cependant essentiellement due aux variation de change, car hors cet élément le chiffre d'affaires a progressé de 5,6% dans cette région. Le Mexique, l'Argentine et le Chili ont enregistré de solides performances, tandis que les tensions politique ont affecté l'activité au Brésil.

En Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea), les ventes ont crû de 5,4% (+5,3%), profitant d'une solide demande dans les marchés clés d'Europe de l'ouest et d'une accélération en Afrique, tandis qu'elles ont pris 6,1% (+3,8%) en Asie-Pacifique. Après six trimestres consécutifs de baisse, la Chine a renoué avec la croissance au 3e trimestre.

La direction a confirmé ses objectifs pour l'exercice en cours, à savoir un chiffre d'affaires d'environ 5,8 mrd CHF et un Ebit entre 780 mio et 800 mio.

La reprise par le groupe de construction français Saint-Gobain, qui se retrouve emmêlée dans un bras de fer juridique entre la direction et les héritiers regroupés au sein de la holding SWH, "continue de rester un facteur d'incertitude", a estimé la société.

ACTION EN BERNE

Une décision du tribunal cantonal zougois sur ce dossier pourrait intervenir d'ici la fin de l'année, mais comme les parties pourront faire appel du verdict, le litige pourrait encore se prolonger de plusieurs mois.

SWH et la famille fondatrice Burkhard veulent vendre leur participation privilégiée au groupe français Saint-Gobain, alors qu'une partie du conseil d'administration et de la direction de Sika s'y opposent. Depuis décembre 2014, ils tentent de céder leurs actions pour 2,75 mrd CHF. Les héritiers de Sika détiennent actuellement 16,4% du capital et 52,6% des droits de vote.

Les analystes de Credit Suisse ont applaudi des résultats "solides", mais pointé du doigt le ralentissement de la croissance dans la région Emea ainsi qu'en Amérique du Nord pendant la période sous revue.

Les spécialistes d'UBS ont affiché une position attentiste avant la décision de justice zougoise. Vu que les parties pourront faire appel du verdict, "la fin du tunnel n'est pas en vue (...) à court terme", ont-ils estimé. La performance opérationnelle de Sika sera donc le principal moteur de l'action d'ici 2018.

A la Bourse suisse, le titre Sika ne profitait pas de chiffres pourtant jugés solides. Après un bref sursaut à l'ouverture, l'action a clôturé à -1,5% à 4433 CHF dans un SLI à l'équilibre (+0,04%).

al/rp/jh/fah

La justice zougoise donne raison à la direction de Sika
(28.10.2016 / 21:59:28)

Berne (awp/ats) - Le tribunal cantonal de Zoug a rejeté vendredi la plainte déposée par les héritiers du fondateur de Sika. La limitation à 5% de ses droits de vote est légale. Cette décision, saluée par plusieurs représentants d'actionnaires, permet à la direction du groupe zougois de gagner une étape importante.

Les trois points litigieux soumis par la holding SWH, qui regroupe la famille Burkard-Schenker, ont été "massivement" rejetés, a indiqué le porte-parole de Sika en marge d'une conférence de presse à Zurich.

Pour rappel, l'affaire remonte à la fin de l'année 2014. En décembre, Saint-Gobain a conclu un contrat proposant 2,75 milliards de francs aux membres de la famille Burkard-Schenker pour racheter leur participation. Détenue via SWH celle-ci se monte à 16,4% du capital-actions, mais représente 52,6% des droits de vote.

Droits de vote limités à 5%

Jugeant la transaction infondée économiquement et stratégiquement, la direction et les représentants indépendants du conseil d'administration de Sika s'y sont toujours opposés.

Afin d'empêcher l'actionnaire majoritaire d'élire des administrateurs acquis à sa cause, l'organe de surveillance de Sika a limité les droits de vote de SWH lors des deux assemblées générales de 2015. Le conseil d'administration s'est basé sur les statuts de la firme pour procéder à ce plafonnement.

Saisie par la holding familiale SWH, la justice zougoise devait trancher si l'organe de surveillance était en droit de limiter ces droits de vote. SWH a aussi fait recours contre plusieurs décisions adoptées lors de l'assemblée générale du 12 avril dernier. Les héritiers ont principalement contesté l'élection du conseil d'administration pour lequel leur candidat Jacques Bischoff n'a pas été élu.

Recours annoncé

Le verdict du tribunal cantonal ne clôt pas pour autant cette affaire. La famille héritière a d'ores et déjà annoncé son intention de faire appel. Elle estime que la limitation "sélective" de leurs droits de vote est "contraire à la loi", selon un communiqué.

Le racheteur Saint-Gobain est quant à lui toujours prêt à poursuivre son projet d'acquisition, qu'il estime "créateur de valeur pour toutes les parties prenantes", selon un communiqué du groupe français.

Ce dernier "fait confiance à la justice suisse pour rétablir, en appel, les droits de propriété de SWH". Saint-Gobain précise que l'accord intervenu avec la famille Burkard est valable jusqu'en juin 2017 et peut être prorogé jusqu'en décembre 2018.

Offre à la famille

Vendredi soir, le président du conseil d'administration de Sika, Paul Hälg, s'est réjoui de la décision de justice. Il a indiqué avoir préparé "une offre" à la famille du fondateur, qui "est au bénéfice de toutes les parties". Aucun détail sur le contenu de cette offre n'a été divulgué. La volonté de dialogue a également été soutenue par le directeur de la société Jan Jenisch.

Le fonds d'investissement Cascade, contrôlé par Bill Gates, le fondateur de Microsoft, et sa femme Melinda, a aussi salué le verdict. Ils sont également favorables à une discussion avec la famille pour leur offrir des options permettant de vendre leurs actions, tout en protégeant les droits des autres actionnaires.

La fondation Ethos s'est également montrée satisfaite. Selon elle, ce jugement ne se concerne pas seulement Sika, mais vaut pour de nombreuses autres entreprises suisses. Elle indique qu'elle continuera de suivre de près cette procédure judiciaire.

Avant le verdict de vendredi soir, la frilosité semblait avoir gagné les investisseurs. Après avoir modestement reculé en début d'après-midi, l'action Sika a clôturé en baisse de 4,20%, dans un SLI en hausse marginale de 0,02%.

Sika s'envole après la confirmation de la limitation des droits de vote
(31.10.2016 / 09:53:45)

Zurich (awp) - Le titre Sika bondissait lundi matin à la Bourse suisse, après la décision du Tribunal cantonal de Zoug en faveur de la limitation des droits de vote de la holding SWH, bloquant de facto la prise de contrôle par le français Saint-Gobain.

A 09h43, l'action Sika progressait de 13,7% à 4829,00 CHF, affichant la meilleure performance du SLI (-0,45%). Avec plus de 7800 titres échangés, les volumes ont déjà dépassé la moyenne journalière.

La justice zougoise a rejeté vendredi soir la plainte déposée par les héritiers du fondateur de Sika, regroupés au sein de la familiale Schenker-Winkler (SWH), contre les décisions prises à l'assemblée générale d'avril 2015.

Les juges ont estimé valide la limitation des droits de vote de SWH à 5% sur certains points à l'ordre du jour, alors que la holding détient 16,1% du capital et 52,4% des droits de vote de Sika, empêchant ainsi une prise de contrôle par Saint-Gobain.

Les héritiers ont réagi dans la foulée, annonçant qu'ils allaient contester la décision du tribunal cantonal, estimant que la limitation "sélective" de leurs droits de vote est "contraire à la loi", selon un communiqué.

Dans la presse dominicale, le président de Sika, Paul Hälg, a indiqué que le groupe allait proposer aux héritiers de racheter leur paquet d'actions, dans l'espoir de mettre un terme au conflit.

VERS UN NOUVEAU ROUND JURIDIQUE

Selon les analystes de Vontobel, un accord entre la direction de Sika et la famille ou avec Saint-Gobain, ainsi que la performance opérationnelle du groupe, vont porter le prix de l'action. La banque a relevé son objectif de cours à 5550 CHF, contre 4600 CHF précédemment, et recommandé le titre à l'achat, après "hold".

Vontobel estime que Sika pourrait offrir 2,25 mrd CHF aux héritiers pour leur participation et payer un dédommagement de 250 mio à Saint-Gobain pour clore le dossier. En décembre 2014, Saint-Gobain avait proposé 2,75 mrd aux cinq héritiers pour reprendre leurs parts.

Les spécialistes d'UBS ont noté qu'un appel devant le Tribunal fédéral reportait le verdict final à fin 2018. Le contrat de vente entre la famille Burkard et Saint-Gobain reste en vigueur jusqu'en juin 2017 et peut être prolongé jusqu'à fin 2018.

Selon les calculs d'UBS, un rachat des actions détenues par SWH, représentant 6% de la capitalisation boursière, et leur placement en Bourse rapporterait 740 mio CHF à Sika.

Baader Helvea a cependant souligné que SWH ne s'est pas montré intéressé jusqu'à présent par une cession de sa part et Saint-Gobain a réitéré son intérêt dans la concrétisation de l'opération.

al/jh/buc