Re : Erytech
CercleFinance.com) - En 2015, Erytech Pharma a creusé sa perte nette de l'ordre de 70% à 15 millions d'euros en raison des coûts de développement précliniques, la direction évoquant ?des frais opérationnels, aussi bien liés aux dépenses de R&D qu'aux frais de structure et administratifs.' L'actualité clinique de cette 'biotech' qui ne manque pas de cash s'annonce cependant soutenue en 2016.
A la Bourse de Paris ce matin où le CAC 40 perd plus de 1%, l'action Erytech Pharma perd 3,3% à 20 euros. Notons que le titre a perdu 40% de sa valeur en six mois.
Sur l'année, la produits des activités courantes de cette 'biotech' qui développe notamment des traitements visant à 'affamer' les tumeurs de certains cancers a augmenté 44,6% à 2,9 millions d'euros, mais les frais opérationnels ont progressé bien plus rapidement (+ 68,7% à 18,5 millions d'euros).
L'an dernier, Erytech a consommé 14,1 millions d'euros de trésorerie, dont 1,4 million pour un projet d'introduction en Bourse aux Etats-Unis. Après un placement privé de 25,4 millions d'euros réalisé en décembre dernier, le cash disponible à fin décembre 2015 se montait à 45,6 millions d'euros.
PDG du groupe, Gil Beyen commente ainsi cette publication : 'Nous avons (...)accompli des progrès significatifs dans le développement clinique de GRASPA pour d'autres indications comme la leucémie aiguë myéloïde et le cancer du pancréas, et poursuivi nos efforts en préclinique pour développer notre portefeuille de produits. Les douze prochains mois seront portés par la poursuite des études en cours, le lancement de nouveaux essais cliniques, les résultats de notre étude de Phase II dans le cancer du pancréas et potentiellement notre première autorisation de mise sur le marché en Europe.'
Le groupe rappelle qu'il a notamment déposé, au 3e trimestre 2015, une demande de mise sur le marché européen de son candidat-médicament GRASPA contre la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL).
En guise de perspectives pour 2016, Erytech Pharma suivra de près le dossier du GRASPA déposé devant l'Autorité européenne du médicament. Il compte aussi terminer l'étude américaine de phase I pour les patients atteints de LAL et attend les résultats de celle de phase II contre le cancer du pancréas.
Et du côté de la Bourse ? Pour mémoire, depuis janvier 2015, un titre Erytech est coté à Wall Street : il s'agit d'un American Depositary Receipt (ADR, sorte de titre-miroir couramment utilisé aux Etats-Unis par les sociétés étrangères en quête de notoriété et de liquidité) de niveau 1 répliquant la valeur d'une action Erytech par unité. L'ADR est échangé sur le marché de gré à gré ('over the counter', ou OTC).
Ce n'est pas tout : 'Erytech continue à évaluer différentes options de financement selon les conditions du marché, y compris une introduction en Bourse aux États-Unis dont la date et les conditions n'ont pas encore été déterminées', indique enfin la société.
Toujours à l'achat sur la valeur en visant rien de moins que 51 euros, les analystes de Bryan, Garnier & Co. écrivent ce matin qu'aux cours actuels de l'action, 'le marché valorise implicitement le vaste 'pipeline' de la société aux environs de 100 millions (soit sa capitalisation actuelle moins la trésorerie, ndlr). Ce qui semble plutôt injuste comparé aux 900 millions de dollars que Baxalta a payé l'an dernier pour acquérir Oncaspar', indique une note de recherche.
Les analystes estiment de plus que la future arrivée du GRASPA en Europe n'est pas pleinement valorisée, 'et que tous les autres projets en cours sont purement et simplement ignorés'.