Sujet : Ubisoft
Ubisoft : un nouveau modèle convaincant
La bataille pour le capital de l’éditeur de jeux vidéo, qui opposait farouchement ces derniers mois la famille fondatrice et Vivendi, en avait presque fait oublier l’essentiel : la qualité de ses performances financières ! L’action s’envole de 8% après les semestriels !
En publiant des résultats semestriels supérieurs à toutes les attentes, Ubisoft a rappelé aux investisseurs la justesse de l’évolution de son modèle économique. Son cours de Bourse a effacé lors de la seule séance du 4 novembre (+8,7%) l’intégralité de la baisse enregistrée depuis l’AG d’il y a un peu plus d’un mois.
À fin septembre, le chiffre d’affaires de 281,4 millions d’euros a bondi de 37,1% à parités constantes et la marge brute a gagné 6,1 points, à 80,5%. La perte opérationnelle a été ramenée de 107,8 à 61,8 millions en un an. Au bilan, la dette nette de 155,5 millions est devenue une trésorerie nette de 37,7 millions sous l’effet de la forte baisse de 189,5 millions du besoin en fonds de roulement.
Fort de la qualité de ces résultats à mi-parcours, les dirigeants ont ajusté leurs objectifs financiers pour l’exercice. À fin mars prochain, le chiffre d’affaires devrait ressortir entre 1,61 et 1,67 milliard, en dessous de la prévision initiale de 1,70 milliard car l’éditeur craint un effet devise plus défavorable que prévu. En revanche, le résultat opérationnel annuel dépassera les 230 millions visés initialement et pourrait grimper jusqu’à 250 millions.
Effet de levier sur les marges
Mécaniquement, la marge opérationnelle devrait ressortir entre 13,8 et 15,5%, contre un taux de 13,5% anticipé précédemment. La forte progression du chiffre d’affaires du segment digital (+103% au premier semestre, à 202,6 millions d’euros) et l’engagement dans le long terme des joueurs avec les licences d’Ubisoft nourrissent ce renforcement des marges.
Cet effet de levier est en train de modifier en profondeur le profil financier de l’éditeur dont les résultats devraient désormais présenter une plus forte récurrence et une meilleure visibilité. D’ailleurs, fait rarissime pour un premier semestre dans ce secteur d’activité, le flux de trésorerie disponible d’Ubisoft est quasiment ressorti à l’équilibre cette année.
On peut acheter une action qui a reflué de 18% par rapport à son plus-haut historique de juillet dernier (en tenant compte de la hausse de ce 4 novembre). L’attrait spéculatif est moins présent mais devrait ressurgir au premier semestre de l’année prochaine.