Lu dans Investir.fr
CGG dans les starting-blocks pour profiter d'un marché pétrolier porteur.
Grâce à sa dernière acquisition, le groupe va en bénéficier dès 2014, de la demande croissante des grandes compagnies.
CROISSANCE La valeur a chuté à la publication des comptes annuels, car 2013 sera une année de transition.
Une échographie du sous- sol aussi précise que possible (comme pour un bébé dans le ventre de sa mère), assortie d’une analyse fiable des données disponibles presque en temps réel, tel est le défi que CGG essaie de relever pour ses clients, les grands groupes pétroliers.
A terre ou en mer, la technologie des ondes sismiques, inventée par les frèresSchlumbergeren1912(la«boîte magique »), permet de mieux comprendre le sous-sol et de savoir si, par exemple, c’est bien du pétrole et non de l’eau qui se cache sous des couches de sel à 4.000 mètres de profondeur.
Localiser le meilleur emplacement pour un forage est en effet essentiel, tant pour le pétrole que pour le gaz de schiste (CGG est très présent aux Etats-Unis). Les enjeux financiers sont énormes, car les groupes pétroliers sont tous à la recherche des plus juteux gisements dans de nouvelles zones de plus en plus complexes, par exemple la mer de Barents, l’Arctique, le sud de l’Angola ou de l’Australie, l’Afrique de l’Est, la Guyane, etc.
Des trésors encore à découvrir
Ils souhaitent aussi améliorer le rendement de leurs plus anciens gisements, sachant qu’un champ n’est jamais exploité à 100 %. Le taux de récupération dépasse rarement 60 %. Tout pourcentage supplémentaire gagné représente des centaines de millions de dollars de profits supplémentaires.
Enfin, grâce aux avancées technologiques, un sous-sol déjà visionné peut très bien révéler des trésors jusque-là non découverts. Les anciennes librairies (ensemble de données sur une zone géographique) doivent donc être renouvelées, offrant ainsi de nouveaux horizons à CGG. Sur ce marché de la sismique, qui ne connaît pas la crise (il dépend des investissements mondiaux en exploration production attendus en hausse de 13 % en 2013, comme en 2012), mais qui est très concurrentiel (Schlumberger est un concurrent féroce), CGG se devait d’investir afin de maintenir au plus haut les barrières à l’entrée et défendre ses parts de marché et ses marges. Le groupe a donc saisi sa chance quand une opportunité d’acquisition s’est présentée : en reprenant pour 975 millions d’euros (coût net de la transaction) les activités de géoscience du néerlandais Fugro (intégrées depuis le 31 janvier 2013), CGG a élargi son offre : à côté des géophysiciens, des géologues vont aider à mieux visualiser et à analyser les réservoirs, le tout dans une modélisation dynamique permettant une meilleure instantanéité des connaissances.Le groupe, très présent dans l’exploration, va maintenant offrir ses services dans la phase suivante : identifier le meilleur endroit où forer les puits d’injection et de production. De plus, grâce à cette opération, CGG a aussi mis la main sur quatre navires haut de gamme, capables de tirer plus de 16 streamers (câbles flottants permettant d’émettre les ondes sismiques et de récupérer les données du sous-sol).
L’année 2013 devrait être pour la société une année de transition, où elle va intégrer les équipes de Fugro et peaufiner sa nouvelle organisation, afin d’en dégager des synergies à la fois technologiques et commerciales. « Nous souhaitons être pleinement opéra- tionnels à la fin du premier semestre », a déclaré Jean-Georges Malcor, président de la société. Son objectif est de rehausser la rentabilité des capitaux engagés, sachant que l’activité de géo- logie et d’analyse des réservoirs est peu gourmande en capitaux. Il a aussi pro- mis pour cette année une hausse de 25 % de son chiffre d’affaires et une amélioration de sa marge opération- nelle. Enfin, la dette, un peu gonflée à 45 % des fonds propres par la croissance externe, devrait progressivement se réduire. SYLVIE AUBERT