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Sujet : Intesa Sanpaolo (Milano)

Forte hausse de son bénéfice en 2016 pour Intesa, qui étudie le cas Generali
(03.02.2017 / 15:42:38)

Milan (awp/afp) - La banque italienne Intesa Sanpaolo, objet d'une forte attention en raison de son intérêt pour l'assureur Generali, a annoncé vendredi viser une croissance de ses revenus en 2017 et a confirmé ses objectifs de dividende, après une forte hausse de son bénéfice net en 2016.

Celui-ci a progressé de 13,6%, à 3,1 milliards d'euros, un chiffre conforme aux attentes des analystes.

En excluant des charges --comme une dévaluation de sa participation dans le fonds Atlante-- et des contributions au Fonds de résolution bancaire, il atteint 3,67 milliards.

Sur le seul quatrième trimestre, il a bondi par rapport à 2015, atteignant 776 millions contre 13 millions.

Le bénéfice opérationnel (Ebit) a, lui, baissé de 1,5% sur l'année, à 16,9 milliards d'euros.

Le ratio de fonds propres durs (CET 1 fully-loaded) de la banque, qui mesure sa capacité à faire face à une crise, s'élevait à 12,9% fin décembre, contre 13% fin septembre, un niveau très élevé. Lors des tests de résistance menés sur 51 banques européennes par l'Autorité bancaire européenne (EBA), Intesa avait affiché fin juillet parmi les meilleurs résultats.

Son stock de créances douteuses, un des sujets d'inquiétudes autour des banques italiennes, a diminué de 6,3 milliards d'euros en 15 mois.

Le patron d'Intesa, Carlo Messina, a évoqué des "résultats robustes", et ce "dans un environnement économique beaucoup moins favorable que celui prévu dans le cadre du plan stratégique 2014-2017", avec "une forte turbulence sur les marchés financiers".

"Intesa Sanpaolo reste une des banques les plus efficaces en Europe avec un ratio coût/revenu de 51%, contre une moyenne du secteur à 65%", a-t-il insisté.

Pour 2017, Intesa vise une croissance de sa marge opérationnelle, grâce à une hausse de ses revenus et à une gestion continue des coûts.

La banque a confirmé le versement d'un dividende de 10 milliards d'euros de 2014 à 2017, dont 3 milliards en 2016. M. Messina a souligné qu'entre 2014 et 2016, le groupe avait distribué 600 millions d'euros de plus que prévu dans le plan.

- 'Pas de pirates' -

Ces déclarations interviennent alors que le marché s'inquiète des conséquences en terme de dividende d'un éventuel rapprochement avec l'assureur Generali.

Après des informations de presse indiquant une volonté de sa part de prendre le contrôle du groupe de Trieste, Intesa a confirmé le 24 janvier "examiner (...) de possibles combinaisons industrielles avec l'assureur".

Mais ceci est "seulement" une hypothèse de travail, "une étude de cas, parmi les différentes analyses que la direction de la banque mène régulièrement concernant (ses) options de croissance, tant interne qu'externe", a précisé Intesa vendredi.

Une porte-parole a "démenti vigoureusement que la banque soit en train d'étudier une offre publique d'échange sur Generali", alors que la presse se faisait jeudi l'écho du lancement imminent d'une telle opération.

"Nous sommes prêts à saisir des opportunités de croissance à condition de maintenir inchangées notre capacité à rémunérer de manière significative nos actionnaires ainsi que notre force patrimoniale, qui reste un facteur de compétitivité crucial", a affirmé M. Messina.

Lors des célébrations des 10 ans de la banque le 26 janvier, il avait souligné que les dirigeants de son groupe n'étaient "pas des pirates ou des corsaires" et qu'une éventuelle opération serait donc menée de façon "transparente".

Depuis le début des rumeurs le 21 janvier, le titre Intesa a perdu 12% à la Bourse de Milan. Vendredi, en milieu de journée, il prenait 0,46% à 2,19 euros, dans un marché en hausse de 0,69%.

Un rapprochement entre Intesa et Generali permettrait de construire un grand pôle de la banque et de l'assurance, avec une capitalisation boursière combinée de 60 milliards d'euros. Il s'agirait d'une des plus importantes opérations menées dans ce secteur en Europe.

Mais Generali a pris une mesure défensive en acquérant le 23 janvier via un prêt de titres l'équivalent de 3,01% des droits de vote d'Intesa. Cette manoeuvre lui permet de se prémunir d'une montée à son capital de la banque, sauf si celle-ci lance une OPA ou OPE sur au moins 60% de son capital. Selon les derniers chiffres publiés, Generali détient désormais 3,37% d'Intesa.

afp/rp