Les 5 actions préférées de Arnaud Delaunay

1) AB InBev

AB InBev a pris ces dernières années des mesures importantes pour réduire sa montagne de dettes, héritée de la fusion avec SABMiller en 2016. Fin 2024, celle-ci ne représentait plus que trois fois l’excédent brut d’exploitation, son niveau le plus bas depuis 2015. Bien que l’objectif reste de ramener ce ratio à deux fois l’EBITDA, le groupe dispose déjà d’une marge de manœuvre suffisante pour envisager une hausse des dividendes et des rachats d’actions. Selon nous, l’ère des grandes acquisitions est révolue. Dans plusieurs marchés émergents, AB InBev détient déjà une part de marché supérieure à 65%.

2) EssilorLuxottica

Avec un chiffre d’affaires de 26,5 milliards d’euros et 200.000 employés, le géant de l’optique EssilorLuxottica domine un secteur encore très fragmenté. Cette taille lui confère un réel pouvoir de négociation: il impose ses conditions à ses fournisseurs et exploite un immense réseau de 18.000 magasins pour promouvoir ses 150 marques. Son envergure lui permet aussi de nouer des partenariats stratégiques: d’une part avec Meta Platforms pour développer et vendre des lunettes connectéeset d’autre part avec les maisons de couture les plus prestigieuses, telles Armani, Chanel ou Prada.

3) Gaztransport & Technigaz

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la dépendance aux gazoducs russes est devenue un enjeu stratégique. Le gaz naturel liquéfié (GNL) offre une alternative plus flexible, grâce à son transport par navire. Gaztransport & Technigaz détient une technologie de pointe pour transporter le GNL à très basse température, indispensable, car il ne se liquéfie qu’à -162°C. Plusieurs centaines de navires dans le monde sont déjà équipés de ce système de réfrigération. L’entreprise bénéficie d’une position quasi monopolistique, sans concurrence.

4) Berkshire Hathaway

Berkshire Hathaway est un holding qui regroupe un large portefeuille d’entreprises non cotées. Avec une exposition très limitée au secteur technologique (notamment par rapport aux indices américains), elle constitue une solution adaptée pour les investisseurs soucieux d’une éventuelle bulle de l’intelligence artificielle. Le groupe compte également plus de 70 filiales: une quinzaine d’assureurs, une compagnie ferroviaire, une dizaine de sociétés de services publics et une cinquantaine d’autres activités. Sa trésorerie ne cesse de croître, atteignant près de 350 milliards de dollars aujourd’hui.

5) Visa

Avec plus de 60% de part de marché aux États-Unis, Visa domine largement le secteur. Nous apprécions ses revenus récurrents et ses marges bénéficiaires élevées. Son modèle économique génère d’importants flux de trésorerie, au bénéfice direct des actionnaires, car il nécessite peu d’investissements et n’impose pas de lourds remboursements de dettes. La hausse des taux d’intérêt sur les cartes de crédit ne constitue pas une menace: les défauts de paiement concernent les banques partenaires de Visa, et non Visa elle-même.