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Sujet : Chine

La nouvelle route de la soie, le nouvel eldorado ?

Norbert Gaillard, Economiste Et Consultant Indépendant (l'Echo, de ce 28/09/2016)

Il y a exactement trois ans, le président chinois Xi Jinping lançait la "nouvelle route de la Soie" (également appelée "Initiative de la Ceinture et de la Route"). Il s'agit d'une série d'ambitieux projets visant à construire, entre autres, des voies de chemins de fer, des autoroutes, des pipelines, des barrages, des ports, des ponts et des centrales électriques.

Les pays bénéficiaires seraient nombreux: la Chine, la Mongolie, la Russie, le Caucase, les États d'Asie du Sud et du Moyen-Orient et l'Europe de l'Est. Le montant global des investissements pourrait atteindre les 4 000 milliards de dollars! Ce plan a connu une véritable accélération cet été avec l'officialisation de plusieurs projets au Bangladesh, au Kazakhstan, au Pakistan et au Tadjikistan.

Cette "nouvelle route de la Soie" offre au moins cinq avantages pour la Chine et ses partenaires. Elle permettrait de réduire les coûts de transport. Pékin importe traditionnellement pétrole et matières premières par voie maritime, via la Mer de Chine. Si ces marchandises étaient acheminées par voie terrestre à partir du port pakistanais de Gwadar, la distance parcourue serait réduite de plus de 80%.

Les retombées économiques sont difficiles à chiffrer mais les pays de la région qui ont les PIB par habitant les plus faibles (Inde, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pakistan et Tadjikistan) peuvent y trouver un bon relais de croissance.
Consolider le yuan

Pour la Chine, ces multiples projets sont autant de débouchés pour ses entreprises et sont susceptibles de consolider le statut de devise internationale du yuan. Ils constituent également une démonstration de force économique et diplomatique de la part de la Chine. Par exemple, la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), créée en 2015 pour financer une partie de cette "nouvelle route de la Soie", regroupe 57 Etats-membres représentant 55% du PIB mondial et 68% de la population mondiale.

Ces grands travaux présentent cependant plusieurs risques. Le premier d'entre eux est le risque politique. Bien qu'ils ne soient ni directement impliqués dans l'initiative chinoise, ni membres de la BAII, l'Afghanistan, l'Irak et la Syrie compliquent certains projets en raison des guerres qui règnent sur leur sol.

Par ailleurs, les tensions récurrentes dans le Cachemire et les menaces terroristes au Moyen-Orient et dans le Caucase ont de quoi inquiéter les investisseurs. Le poids de la bureaucratie est un autre défi. Selon le rapport Doing Business 2016 de la Banque mondiale, obtenir un permis de construire est un parcours du combattant en Chine, en Inde, au Kazakhstan et en Russie.

Une troisième difficulté tient à l'hétérogénéité économique des territoires traversés par la "nouvelle route de la Soie". La Chine, notée AA - par les grandes agences de notation, est jugée aussi compétitive que la Corée du Sud par le World Economic Forum.

L'Azerbaïdjan, l'Inde, le Kazakhstan, la Russie et la Turquie sont dans une situation intermédiaire. En revanche, la Mongolie et le Pakistan sont considérés comme fragiles et peu solvables. À l'évidence, le risque souverain et le risque pays mériteront une attention particulière. Dernier écueil: les banques devront se tenir à l'écart des pressions politiques destinées à financer des éléphants blancs.
Pax Sinensis

La pleine réussite de ces grands projets semble en fait suspendue à un certain nombre d'engagements. Tout d'abord, Pékin a un rôle crucial à jouer pour réduire les incertitudes politiques. Si l'Europe a pu s'industrialiser et croître tout au long du XIXe siècle, c'est grâce à la Pax Britannica qui a perduré jusqu'en 1914.

La "nouvelle route de la soie" requiert donc une Pax Sinensis pour les décennies à venir. Ensuite, les pays d'Asie du Sud et d'Asie centrale doivent progressivement simplifier leurs démarches administratives et harmoniser leurs réglementations douanières. Enfin, les divers projets qui auront été sélectionnés devront être suivis de près au fil de leur réalisation et également après leur achèvement.

Des analystes de crédit contrôleront la bonne marche comptable et financière des entreprises tandis que des ingénieurs s'assureront que la maintenance et l'entretien des infrastructures sont satisfaisants. Les exemples de voies de communication ou de bâtiments en situation de sous-investissement chronique ou laissés à l'abandon sont en effet légion dans les économies émergentes.

À l'heure où les tentations protectionnistes sont de plus en plus fortes des deux côtés de l'Atlantique, la "nouvelle route de la Soie" constitue une formidable opportunité pour stimuler les échanges internationaux et la croissance économique mondiale. On ne peut que souhaiter son succès.

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Re : Chine

Postal Savings Bank of China timide pour ses premiers pas en Bourse
(28.09.2016 / 09:57:43)

Hong Kong (awp/afp) - Le titre de la banque postale chinoise ne soulevait pas l'enthousiasme mercredi, lors de son premier jour de cotation à Hong Kong, bien que l'établissement ait réalisé la plus grosse introduction en Bourse au monde depuis 2014.

Postal Savings Bank of China (PSBC), plus grand établissement financier de Chine en nombre d'antennes et de clients, a levé 7,4 milliards de dollars américains lors de cette opération. Le magazine financier Caixin rapporte qu'un fonds lié au financier américain George Soros figurerait aux rangs des premiers investisseurs.

Même si PSBC n'a pas atteint les 8,1 milliards initialement espérés, elle a toutefois réalisé la plus grosse introduction en Bourse depuis celle en 2014 du numéro un chinois de la vente sur internet Alibaba, qui avait levé 25 milliards en se lançant à New York.

Mais l'action n'a que peu bougé au premier jour de sa cotation, le peu d'enthousiasme des investisseurs s'expliquant notamment selon les analystes par le nombre de valeurs bancaires chinoises disponibles sur le marché.

"Il y a déjà beaucoup de banques chinoises sur le marché. Celles qui sont cotées sont moins chères", a observé Jackson Wong, directeur associé du groupe Simsen Financial, basé à Hong Kong.

D'où le peu d'intérêt selon lui des nouvelles valeurs bancaires. D'autant que les actions des banques ne sont pas celles qui changent le plus rapidement de mains.

'JALON IMPORTANT'

En milieu de journée, le titre PSBC se négociait 4,77 dollars hongkongais, soit un cent de plus que sa valeur de cotation. La banque postale demeurait toutefois dans le vert dans un contexte baissier, l'indice composite Hang Seng abandonnant dans le même temps 0,64%.

Le président de la banque, Li Guohua, a qualifié ce lancement de "jalon important" pour son groupe.

"La réussite de cette introduction en Bourse montre clairement que les investisseurs adhèrent aux valeurs intrinsèques de Postal Savings Bank", a-t-il dit lors d'une cérémonie à Central, principal quartier financier de l'ex-colonie britannique.

Sa cotation à Hong Kong doit permettre à la banque postale de moderniser son modèle économique fragilisé par une concurrence plus acérée et l'essor de la finance en ligne.

Cinquième établissement de prêts du pays, PSBC comptait fin mars 505 millions de clients individuels, plus du tiers de la population chinoise, et bénéficie d'une implantation exceptionnelle.

Elle possède un réseau de 40.000 antennes dans le pays, notamment dans les petites villes et régions rurales --où c'est parfois le seul établissement financier disponible. Mais ces antennes multiples s'avèrent parfois dures à rentabiliser.

PSBC a été créée en 2007 au sein de la Poste chinoise, un puissant conglomérat étatique, pour améliorer les services financiers des zones rurales.

La banque postale propose des fonctions basiques, en se concentrant sur l'épargne, aux agriculteurs et entrepreneurs. Environ 70% de ses antennes sont dans des régions rurales.

L'établissement était fin mars à la tête de 7.700 milliards de yuans d'actifs (1.160 milliard de dollars).

PSBC a désormais l'intention d'utiliser les fonds levés à Hong Kong pour devenir une banque commerciale plus compétitive.

"Nous comptons utiliser les fonds levés (...) pour renforcer notre assise financière pour soutenir la croissance de notre activité", peut-on lire dans le prospectus mis à disposition des investisseurs pour l'entrée en Bourse.

A l'origine complètement étatique, PSBC avait cédé fin 2015 environ 17% de ses parts à des investisseurs privés pour lever l'équivalent de 7 milliards de dollars, ce qui valorisait le groupe à 40,6 milliards de dollars.

A titre de comparaison, Deutsche Bank AG vaut 16 milliards de dollars, Goldman Sachs 69 milliards et ICBC (Industrial and Commercial Bank of China), la plus grande banque mondiale en termes d'actifs, 235 milliards, selon Bloomberg.

afp/jh

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Re : Chine

L'ami Yam sera content de lire ça...

FMI: le yuan chinois entre dans la cour des grandes monnaies mondiales
(30.09.2016 / 17:15:00)

Washington (awp/afp) - Le yuan chinois fait son entrée dans la cour des monnaies de référence aux côtés du dollar et de l'euro, scellant une importante victoire des autorités de Pékin dans leur quête de reconnaissance sur la scène économique.

A partir de samedi, la devise chinoise sera officiellement partie intégrante de l'unité de compte du Fonds monétaire international, baptisée droits de tirage spéciaux (DTS), où elle rejoindra les monnaies américaine et européenne mais également la livre britannique et le yen japonais.

Concrètement, le changement ne devrait pas bousculer le rapport de forces sur le globe où le billet vert reste de loin le plus utilisé (41% des transactions mondiales) devant l'euro (30,8%) ou la livre (8,7%), selon la société financière Swift.

Le renminbi, autre nom de la devise chinoise, devrait toutefois en profiter pour poursuivre son internationalisation naissante et pourra désormais atterrir dans les caisses des pays placés sous assistance financière du FMI.

Mais la charge symbolique est en revanche bien plus significative.

Depuis plusieurs années, Pékin cherche à consolider son rang de deuxième puissance économique mondiale et ne ménage pas ses efforts pour faire du yuan une monnaie de réserve internationale sur fond d'ouverture graduelle de son marché.

Ce sont ainsi les autorités chinoises qui ont frappé à la porte du FMI pour soumettre l'inclusion de leur renminbi dans le panier de devises de l'institution.

Après un long examen, l'organe de direction du Fonds, qui représente ses 189 Etats membres, a donné son feu vert en novembre 2015 en assurant que le yuan remplissait deux grands critères: être massivement présent dans les transactions internationales et être "librement utilisable".

L'institution s'était donné près d'un an de délai, jusqu'à ce samedi, pour assurer une transition en douceur. La dernière modification de son panier de devises remontait à 2000 quand l'euro avait remplacé le franc et le deutsche mark.

L'onction du FMI avait toutefois fait froncer quelques sourcils, certains y voyant une décision politique pour donner des gages à Pékin qui se plaint d'être sous-représenté dans les instances économiques et a commencé à bâtir ses propres institutions avec d'autres pays émergents.

Fin 2015, la banque centrale chinoise (PBOC) avait d'ailleurs salué le feu vert du FMI y voyant "le résultat du développement économique et des réformes d'ouverture de la Chine" et affirmant que cela allait "améliorer le système monétaire international" en rendant les DTS "plus représentatifs".

- Accusations de manipulation -

Le FMI a, lui, toujours réfuté avoir cédé à la moindre pression en donnant ses lettre de noblesse au renminbi. "Il n'y a eu aucun maquillage des indicateurs", a récemment déclaré un des cadres du Fonds, Siddharth Tiwari. "C'est un processus incroyablement transparent", a-t-il soutenu.

L'évolution du yuan reste toutefois strictement encadrée par les autorités chinoises et l'idée qu'il soit reconnu "librement utilisable" ne fait pas l'unanimité.

En effet, contrairement aux autres monnaies parties prenantes des DTS, le yuan n'est pas pleinement convertible, et le rapatriement de capitaux investis en Chine par des étrangers reste difficile.

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump ne manque par ailleurs jamais une occasion d'accuser les Chinois de "manipuler" leur monnaie pour doper leurs exportations. "Ils dévaluent leur monnaie et il n'y a personne dans le gouvernement (américain) pour les combattre", a-t-il affirmé lundi lors du débat avec sa rivale démocrate Hillary Clinton.

Le FMI espère, au contraire, que la reconnaissance accordée au yuan va inciter les autorités chinoises à poursuivre leur récent mouvement de libéralisation de leur monnaie. A l'heure actuelle, le renminbi ne peut fluctuer face au dollar que dans une fourchette de 2% de part et d'autre d'un cours-pivot fixé quotidiennement.

La banque centrale chinoise a, elle, soufflé le chaud et le froid en s'autorisant des interventions surprise sur le marché des changes pour faire retomber sa monnaie, notamment en janvier dernier, sur fond de ralentissement de la croissance dans le pays.

Sur l'année écoulée, le renminbi a enregistré une forte dépréciation: en septembre 2015, il s'échangeait à 6,36 yuans pour un dollar. Il est désormais tombé à 6,68, un niveau plus vu depuis six ans.

"On a vu des mesures concrètes (...) pour renforcer l'usage du renminbi à l'international, mais il y a encore du chemin avant que le pays n'ouvre grand ses portes", résume à l'AFP Mitul Kotech, analyste changes pour Barclays à Singapour.

afp/rp

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Re : Chine

Chine: l'activité manufacturière conforte son rebond en septembre
(01.10.2016 / 11:20:20)

Pékin (awp/afp) - L'activité manufacturière en Chine a continué de croître en septembre, confortant son net rebond d'août sur fond de boom immobilier et d'embardée du crédit, mais ce sursaut --signe d'une fragile stabilisation pour la deuxième économie mondiale-- pourrait s'avérer très précaire.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) publié samedi par le Bureau national des statistiques (BNS), un organisme gouvernemental, s'est établi à 50,4 le mois dernier, exactement au même niveau qu'août, contre 49,9 en juillet.

Le secteur manufacturier du géant asiatique a donc enregistré en août puis en septembre sa plus forte progression mensuelle depuis octobre 2014. Les experts sondés par Bloomberg attendaient pour septembre une très légère accélération.

Un chiffre du PMI supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière et un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. Ce baromètre, fondé entre autres sur les carnets de commandes des entreprises, est très suivi: l'industrie manufacturière --même sinistrée-- reste un secteur crucial de l'économie chinoise.

Pour autant, les petites firmes du secteur continuent de boire la tasse, tandis que l'emploi se détériore, signe que les entreprises sabrent encore leurs effectifs, selon le BNS.

Celui-ci rappelle dans un communiqué que "les facteurs de la croissance manufacturière restent fragiles", face au défi des "réductions de capacités".

"Le PMI officiel apporte de nouvelles preuves d'une amélioration de la conjoncture", mais le sursis devrait s'avérer "de courte durée", approuvait Yang Zhao, analyste de Nomura.

- Boom immobilier -

Le cabinet de recherche Caixin Insight Group, lié au groupe de médias Caixin et qui publie ses propres statistiques, avait fait état vendredi d'un indice PMI de 50,1 seulement, en légère progression par rapport au niveau d'août (50) mais confirmant un rebond durable après de nombreuses contractions depuis mi-2015.

Cependant, "la perspective du ralentissement économique à long terme de la Chine n'a pas changé, étant donné le déséquilibre persistant des structures économiques", avertissait Yang Zhao, avec des surcapacités de production colossales et une demande internationale toujours en berne, comme en témoigne l'effondrement continu des exportations.

Par ailleurs, des facteurs conjoncturels expliquent la récente embellie, "largement alimentée par les chantiers de reconstruction qui ont suivi les inondations" de la fin du printemps, notait M. Zhao.

Les pluies diluviennes et inondations dévastatrices qui ont frappé en juin le centre et le sud de la Chine avaient conduit à relancer la demande durant l'été.

Surtout, le secteur manufacturier reste soutenu par la nouvelle euphorie du marché immobilier, les prix des appartements s'envolant de près de 40% sur un an dans certaines métropoles et entraînant dans leur sillage une vague d'investissements des promoteurs.

Ce boom renforce la demande en matériaux de construction, meubles et électroménager, mais les restrictions imposées par les autorités pourraient faire bientôt s'essouffler la bulle.

Enfin, l'activité est fortement aidée par le crédit bon marché, suite aux assouplissements monétaires et baisses de taux répétées depuis fin 2014 par la banque centrale, ce qui continue d'alimenter une envolée des prêts bancaires --ils ont doublé sur un mois en août.

- Embardée du crédit -

"Il y a lieu de croire que l'accélération du crédit au cours de l'année écoulée va continuer à pousser (le secteur manufacturier) jusqu'au début de l'année prochaine", observait Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics.

Mais "cela pourrait ne pas se poursuivre au-delà, étant donné que la banque centrale (PBOC) s'est abstenue d'approfondir ses coups de pouce monétaires ces derniers trimestres", tempérait-il.

Et l'institution ne montre guère d'appétit pour des assouplissements supplémentaires: alors que la folle fièvre immobilière inquiète et que la conjoncture s'améliore, "le risque que la PBOC maintienne sa politique inchangée jusqu'à fin 2016 se renforce", abondait Yang Zhao.

Le sursaut inattendu de l'activité manufacturière pourrait néanmoins dans l'immédiat permettre à la croissance du PIB chinois d'accélérer au 3e trimestre, pour la première fois depuis 2014.

Elle s'était stabilisée à 6,7% au 2e trimestre, après avoir glissé en 2015 à son plus bas niveau depuis un quart de siècle. De l'avis général, le gouvernement --qui a déjà musclé ses mesures de relance budgétaire-- pourrait s'attacher à soutenir le secteur.

Les grosses entreprises contribuent largement à la stabilisation, mais "les indicateurs sur l'emploi ne sont pas encourageants et le gouvernement devra régler les tensions" à ce niveau-là, insistait Raymond Yeung, économiste d'ANZ cité par Bloomberg.

afp/rp

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Re : Chine

PetroChina: le bénéfice plonge de 77% au troisième trimestre
(28.10.2016 / 16:25:04)

Shanghai (awp/afp) - PetroChina, entité cotée du géant pétrolier chinois CNPC, a vu son bénéfice net dégringoler de 77% au troisième trimestre en raison de l'affaiblissement persistant des cours de l'or noir sur les marchés mondiaux.

Le groupe basé à Pékin a indiqué, dans un communiqué transmis aux autorités de la Bourse de Hong Kong, que son bénéfice net a reculé à 1,2 milliard de yuans (162,27 millions d'euros) sur la période allant de juillet à septembre.

Le résultat de PetroChina a été également affecté par des prix de gaz naturel plus bas sur le marché intérieur.

Le chiffre d'affaires de PetroChina a reculé de 3,8% à 411,4 milliards de yuans (55,6 milliards d'euros).

PetroChina avait déjà vu son bénéfice net dégringoler de 97,9% sur un an au premier semestre, plombé par la morosité de l'activité économique en Chine, principal marché de l'entreprise.

La société mère de PetroChina, China National Petroleum Corporation (CNPC), fait partie de ces géants publics que Pékin entend réformer et adapter partiellement à des règles du marché, dans le cadre d'une vaste restructuration des groupes étatiques.

afp/al

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Re : Chine

Boom des bénéfices des compagnies aériennes chinoises au 3e trimestre
(28.10.2016 / 15:34:21)

Shanghai (awp/afp) - Les trois plus grandes compagnies aériennes chinoises ont toutes fait état de profits en très nette hausse pour le troisième trimestre, sur fond de stabilisation de l'économie nationale.

Les bénéfices nets de China Southern, la plus grosse compagnie aérienne d'Asie par la flotte, ont bondi à 3,31 milliards de yuans (447 millions d'euros) sur la période juillet-septembre. Un résultat multiplié par près de trois par rapport aux 1,18 milliard de yuans de l'an dernier sur la même période, selon un communiqué publié vendredi à la Bourse de Hong Kong.

La demande croissante de voyages des Chinois, alimentée par l'expansion de la classe moyenne, devrait faire de la Chine le plus important marché mondial de l'aviation dans les prochaines années. Les compagnies nationales ont également bénéficié récemment des bas cours du pétrole.

La croissance du PIB chinois était stable à 6,7% sur un an au troisième trimestre, au même niveau que lors des deux précédents, selon les statistiques officielles.

Les deux autres plus grosses compagnies aériennes chinoises ont également annoncé une explosion de leurs profits durant la même période.

China Eastern Airlines, basée à Shanghai, a indiqué dans un communiqué que son bénéfice net a pratiquement doublé sur un an, à 3,46 milliards de yuans.

La compagnie nationale Air China a, elle, annoncé un profit net en hausse de 61,69% sur un an, à 3,77 milliards de yuans.

afp/rp

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Re : Chine

@PhilM,
A mettre sous sujet Chine?
Les branches banques privées de Crédit Suisse (sous la houlette du très controversé M. Thiam), UBS et Julius Baer font une grande offensive client dans toute l'Asie, cela dit ils ne sont pas les seuls, et certains commencent même à s'en aller car il y aurait "trop" de banques privées, difficile de juger de l'échelle
Par exemple:
The collective wealth in the room  (à Singapour) at the event in mid October — about $500bn — could have bought and sold Mr Thiam’s bank 16 times over.

On dit aussi que 2018 ne sera pas aussi bon que 2016 etc.

Néanmoins, je pense qu'une exposition du pf à L'Asie est inévitable pour survivre.

Pour l'instant, j'ai Ali Baba, et rien d'autre.

Amicalement

Birdie

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Re : Chine

Le problème c'est d'avoir l'info a temps, et surtout l'info fiable et compréhensible de ce qui se passe la bas...

Je ne suis pas disposé à investir le moindre cent la bas en direct, perso. Je préfère me limiter - et ce n'est déjà pas si mal - à l'exposition de mes actions européennes choisies, à leur part de marché en extrême orient... Cette "pondération" me suffit et au moins je ne suis pas un acteur passif en faisant ainsi... enfin pas autant lol... Je constate d'ailleurs que ceux qui s'y risquent passent de tout manière soit par des fonds, soit par des trakers, s'offrant ainsi un (semblant) de sécurité supplémentaire...

Encore une fois, pour moi, le rating de risque envisagé est un élément majeur de mes choix....

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Re : Chine

En un mot, comme en cent, les chiffres sont bons et montrent une certaine stabilisation de l'économie chinoise...


Chine: nouveau rebond de l'activité manufacturière en octobre
(01.11.2016 / 06:25:00)

Pékin (awp/afp) - L'activité manufacturière en Chine a continué de croître en octobre, confortant son net rebond de septembre et maintenant son rythme de progression le plus rapide depuis plus de deux ans, selon un indicateur officiel publié mardi, de bon augure pour la deuxième économie mondiale.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) publié par le Bureau national des statistiques (BNS) s'est établi à 51,2 le mois dernier. Son niveau le plus haut depuis juillet 2014 (51,7).

L'indice s'affichait à 50,4 en septembre.

Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière du géant asiatique alors qu'un indice inférieur à ce seuil signalerait une contraction du secteur.

Ce baromètre, fondé entre autres sur les carnets de commandes des entreprises et jugé annonciateur de la conjoncture à venir, est très suivi par les marchés: l'industrie manufacturière, même sinistrée, reste l'un des secteurs cruciaux de l'économie chinoise.

"La production et la demande du marché se reprennent", a indiqué dans un communiqué Zhao Qinghe, du BNS.

Selon l'analyste, des pressions baissières subsistent cependant sur les importations et exportations, en raison de la lente reprise de la croissance mondiale.

"Globalement, les chiffres d'aujourd'hui sont sans équivoque optimistes et conformes aux indices plus larges montrant que l'économie (chinoise) est actuellement en pleine reprise cyclique", a estimé Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics.

"Nous nous attendons à ce que l'activité résiste bien jusqu'au début de l'an prochain", souligne-t-il. "Au-delà, cependant, la reprise est susceptible de caler, car l'impulsion donnée par les mesures de relance pourrait s'effacer."

Le redressement du marché immobilier et de la construction ont alimenté ces derniers mois le rebond de l'activité manufacturière.

Mais les firmes manufacturières restent minées par la baisse de la demande internationale, que reflète la chute des exportations chinoises, ce qui alimente un gonflement des capacités excédentaires de production.

De son côté, le cabinet de recherche Caixin Insight Group, qui publie ses propres statistiques, a annoncé mardi un PMI identique à l'indice gouvernemental, à 51,2, en légère progression par rapport au niveau de septembre (50,1).

afp/rp

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Re : Chine

USA: amende de 215 millions de dollars pour Agricultural Bank of China
(04.11.2016 / 19:17:52)

New York (awp/afp) - La banque chinoise Agricultural Bank of China s'est vu infliger vendredi une amende de 215 millions de dollars par les autorités de régulation financières de l'Etat de New York pour ne pas avoir mis en place des mesures adéquates contre le blanchiment d'argent.

Dans un communiqué, le DFS (Department of Financial Services) a ajouté que la banque, la 3e au monde en termes d'actifs, devra également accepter la nomination d'un inspecteur indépendant. Il lui est reproché d'avoir augmenté rapidement à partir de 2013 ses opérations de compensations en dollars avec des comptes ouverts à l'étranger sans être capable de s'assurer du respect des règles sur la lutte contre le blanchiment.

afp/rp

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Re : Chine

Chine: nouvelle dégringolade des exportations en octobre
(08.11.2016 / 08:00:00)

(synthèse)

Pékin (awp/afp) - Les exportations chinoises ont plongé en octobre pour le septième mois consécutif, pénalisées par une conjoncture internationale sans éclat et par la détérioration de la compétitivité du pays --un signal alarmant pour la deuxième économie mondiale.

Le géant asiatique, principale puissance commerciale de la planète, a vu ses exportations fondre le mois dernier de 7,3% sur un an à 178,2 milliards de dollars, a annoncé mardi l'administration des Douanes.

Elles s'étaient déjà effondrées de 10% en septembre, et les experts sondés par l'agence financière Bloomberg s'attendaient à une baisse plus modérée en octobre (-6%).

Aucune embellie non plus du côté des importations, qui ont reculé de 1,4% sur un an, à 129,1 milliards de dollars, plus fortement qu'escompté: signe que la demande intérieure demeure précaire, sur fond de ralentissement de l'activité manufacturière. Leur remontée en août, après presque deux ans de reculs consécutifs, se sera donc avérée éphémère.

Les statistiques des Douanes sont attentivement scrutées pour jauger la santé de la deuxième économie mondiale: le commerce extérieur reste un pilier du PIB de la Chine et un moteur traditionnel de sa croissance.

Or, ce moteur semble se gripper, face à une croissance économique fragile voire atone chez les principaux partenaires commerciaux du pays (Etats-Unis et Union européenne).

"Comme il est improbable que la croissance économique mondiale accélère beaucoup davantage (...) la marge pour une amélioration significative de la demande mondiale --et par conséquent des exportations chinoises-- est probablement très limitée", commente Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics.

L'affaiblissement du yuan à ses plus bas niveaux depuis six ans n'a pas suffi à inverser la tendance: les exportations souffrent également du renchérissement des coûts de production et des salaires en Chine même, qui font apparaître les nations d'Asie du sud-est plus compétitives.

Ce à quoi s'ajoutent les multiples sanctions antidumping adoptées à l'encontre de Pékin.

"Les élections américaines sont un autre facteur d'incertitude: si (le candidat républicain Donald) Trump l'emporte, les échanges commerciaux seront sévèrement pénalisés, et pas seulement ceux de la Chine", avertit Iris Pang, analyste de Natixis citée par Bloomberg.

- Délicat rééquilibrage -

Lesté par le repli des exportations, l'excédent commercial chinois s'est établi à 49,1 milliards de dollars en octobre, en petit recul sur un an, mais mieux que les 42 milliards enregistrés en septembre.

Dans le détail, l'ogre asiatique semble avoir un peu perdu de son appétit pour les matières premières: reflet d'une activité défaillante comme du renchérissement des cours, "les importations de matières premières ont reculé très fortement en volume", observe Yang Zhao, expert de Nomura.

Les importations de cuivre ont dégringolé de 15% par rapport à septembre, tandis que celles de minerai de fer et de pétrole s'enfonçaient de 13%.

Certes, le gonflement des investissements dans les infrastructures --dans le cadre des mesures de relance adoptées par Pékin-- pourrait contribuer à enrayer ce déclin des importations "sur encore un trimestre ou deux", souligne M. Evans-Pritchard.

"Mais cela ne devrait pas durer bien longtemps, étant donné que l'effet sur la croissance devrait s'estomper rapidement", tempère-t-il.

La Chine, engagée dans une douloureuse transition vers un modèle de croissance privilégiant les services et la consommation intérieure, est confrontée à une conjoncture terne.

Son industrie est plombée par de colossales surcapacités et un essoufflement de la production; l'envolée de l'endettement inquiète; et sa croissance n'a résisté au troisième trimestre que grâce à une bulle alarmante du secteur immobilier.

Or, avec l'effondrement persistant de son commerce extérieur, en particulier des exportations à faible valeur ajoutée, "l'économie du pays est de plus en plus suspendue à la demande intérieure", prévient Zhu Qibing, analyste du cabinet BOCI, cité par Bloomberg. De quoi conforter Pékin dans le délicat rééquilibrage de son modèle économique.

afp/rp

Dernière modification par PhilM (08-11-2016 09:04:43)

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Re : Chine

La hausse du dollar affaiblit les réserves de change chinoises

Les réserves de devises étrangères de la Chine ont chuté de presque 46 milliards de dollars en octobre, selon des chiffres officiels, face à un dollar renchéri qui encourage les fuites de capitaux et incite Pékin à intervenir sur le marché.

Les colossales réserves de change chinoises, les plus importantes du monde, sont tombées à 3.120 milliards de dollars fin octobre, a indiqué la banque centrale (PBOC) sur son site internet. Ces réserves avaient déjà plongé de 16 milliards de dollars en août, puis de nouveau de 19 milliards en septembre, glissant à leur plus bas niveau depuis cinq ans.

La valorisation de ces réserves pâtit des effets de change et du récent renforcement du dollar, qui diminue mécaniquement la valeur de la partie des réserves constituée d'autres monnaies, expliquent les experts de Capital Economics.
Interventions

Mais pour d'autres analystes, cette chute est surtout le signe que la banque centrale intensifie ses interventions sur le marché, en rachetant des yuans avec ses dollars pour renforcer le cours vacillant de la monnaie chinoise.

Le yuan n'est pas pleinement convertible, ne pouvant fluctuer face au dollar que dans une fourchette de 2% autour d'un cours-pivot fixé par la PBOC. Mais celle-ci n'en subit pas moins les pressions du marché et des fluctuations du dollar. Le yuan a ainsi récemment glissé à son plus bas niveau depuis six ans face au billet vert.

La Chine soutiendrait donc sa monnaie, qui a été intégrée en septembre dans les droits de tirage spéciaux, l'unité de compte du Fonds monétaire international. afp

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Re : Chine

Les marchés rebondissent en Asie, oubliant leurs peurs d'une présidence Trump

Tokyo (awp/afp) - Les marchés asiatiques rebondissaient jeudi en Asie, Tokyo en tête, rassurés par la résistance des places occidentales après la victoire de Donald Trump, la stupeur initiale cédant la place à l'espoir d'un impact positif sur l'économie américaine.

Dans les premières minutes des échanges, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo bondissait de 6%, une avance qu'il maintenait à la mi-journée (+5,8%), tandis que le dollar se situait au-dessus des 105 yens, approchant même 106 yens à un point, contre 101,20 yens au plus bas la veille. Hong Kong gagnait 2%, Sydney 2,8% et Séoul 1,8%.

Affolés sur le coup par la victoire d'un candidat républicain imprévisible et novice en politique face à Hillary Clinton, leur favorite, les marchés se sont étonnamment vite ressaisis mercredi, Wall Street, Paris ou encore Francfort finissant sur un gain confortable.

Le discours rassembleur de Donald Trump a contribué à "calmer les marchés", a estimé dans une note Stephen Innes, courtier chez Oanda. D'autant que Barack Obama et Hillary Clinton ont eux aussi appelé à l'unité.

"Après avoir envisagé un scénario catastrophe, les investisseurs se sont alors recentrés sur ce qu'une présidence Trump signifie pour l'économie mondiale et américaine", a-t-il poursuivi.

Et finalement le tableau ne leur est pas apparu aussi noir. "Ils se disent qu'une présidence Trump est peut-être une bonne nouvelle pour le monde des affaires américain, avec de moindres taxes et un fardeau réglementaire allégé", souligne Nariman Behravesh, chef-économiste chez IHS Markit.


- 'Soubresauts' -

Le milliardaire de 70 ans a promis de "rendre à l'Amérique sa grandeur", promettant de revigorer la première économie mondiale. Dans son programme, figure l'adoption d'un plan économique créant 25 millions d'emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d'impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l'objectif d'une croissance de 4% par an.

Il projette aussi 1.000 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures dans les dix ans, grâce à des partenariats public-privé et des investissements privés encouragés par des abattements fiscaux.

Au-delà des Etats-Unis, les analystes se montraient sereins quant aux répercussions de la politique de Donald Trump sur le reste de la planète. "Il ne va certainement pas faire dérailler la croissance mondiale", estime Florian Ielpo, responsable du département de recherches macroéconomiques chez Unigestion SA à Genève, cité par l'agence Bloomberg News.

En première ligne du fait des menaces du républicain de renégocier les accords de libre-échange, le Mexique s'est aussi voulu rassurant, son président Enrique Peña Nieto parlant même d'"une grande opportunité" pour le développement des relations entre les deux pays. Le peso, qui avait plongé mercredi, se redressait: le dollar s'échangeait à 19,7800 pesos vers 03H30 GMT, contre 20,7818 yens, un record de faiblesse historique, la veille.

En revanche, "cela va prendre du temps de mesurer les implications, en particulier dans les domaines du commerce, de la mondialisation et de la Réserve fédérale", précise l'analyste d'Oanda.

Il faut donc s'attendre à "des soubresauts pour un certain temps", prévient Toshihiko Matsuno, de SMBC Friend Securities, interrogé par l'AFP à Tokyo.

"Le marché va surveiller avec beaucoup d'attention la manière dont il va mettre en place sa politique", confirmait plus tôt Alexandre Baradez, un analyste de IG France, se préparant à une "phase d'attente et d'observation".

Tandis que les indices boursiers renouaient avec l'enthousiasme, l'or et les marchés obligataires, refuge traditionnel sur lesquels les investisseurs s'étaient précipités à la nouvelle de l'élection de Donald Trump, perdaient de leur attrait jeudi matin en Asie.


afp/rp

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Re : Chine

Le yuan au plus bas depuis 6 ans face au dollar

La Chine a fixé vendredi le cours de référence de sa monnaie au-dessus de 6,8 yuans pour un dollar pour la première fois depuis six ans, un affaiblissement qui reflète le très fort rebond du billet vert après l'élection américaine. La banque centrale (PBOC) a fixé à 6,8115 yuans pour un dollar le taux-pivot autour duquel le renminbi, autre nom du yuan, est autorisé à fluctuer face au billet vert, dans une marge de plus ou moins 2%.

C'est la première fois depuis septembre 2010 que ce taux dépasse 6,8 yuans pour un dollar, ce qui témoigne de la dépréciation accélérée de la devise. Il y a peine un mois, ce cours pivot s'établissait à 6,7 yuans.

Si la monnaie pâtit des colossales fuites de capitaux hors de Chine et de la conjoncture morose du géant asiatique, le récent plongeon du yuan s'explique avant tout par le vigoureux rebond du dollar au lendemain de la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine. Le premier discours rassembleur du milliardaire élu a contribué à rassurer. Le billet vert reste de surcroît porté par les spéculations sur un prochain relèvement des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui rendrait le dollar plus attractif.

Face à un dollar revigoré, le yuan était tombé jeudi dans les échanges à des niveaux plus vus depuis six ans, et de l'avis général il pourrait continuer de s'enfoncer - en dépit des assurances de Pékin. Le cap de 7 yuans pour un dollar est en vue selon des analystes.AFP

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Re : Chine

Chine: la surchauffe immobilière continue mais la consommation s'essouffle
(14.11.2016 / 07:20:00)

(développement)

Pékin (awp/afp) - La surchauffe du secteur immobilier chinois s'est poursuivie en octobre, mais les ventes de détail, autre moteur de croissance du géant asiatique, se sont essoufflées, illustrant les déséquilibres et la conjoncture toujours précaire de la deuxième économie mondiale.

Les ventes de détail, baromètre de la consommation des ménages, ont progressé le mois dernier de 10% sur un an, contre une hausse de 10,7% en septembre, a indiqué lundi le Bureau national des statistiques (BNS).

C'est en-deçà de la prévision médiane de 10,7% des analystes sondés par l'agence Bloomberg.

Cet essoufflement est alarmant à l'heure où le pays est engagé dans un rééquilibrage compliqué en faveur de la consommation intérieure. Les services constituent désormais plus de la moitié du PIB chinois, tandis que les piliers traditionnels de l'activité (industrie, commerce extérieur) patinent.

Ainsi, la production industrielle a gonflé en octobre de 6,1% sur un an, au même rythme que le mois précédent mais moins qu'anticipé, le secteur restant plombé par une demande terne - comme en témoigne le plongeon des exportations - et par de colossales surcapacités.

"Il faudra attendre les statistiques (des ventes de détail) des prochains mois, mais cela pourrait signifier que la part de la consommation intérieure dans la croissance diminue", observe Andrew Collier, analyste indépendant basé à Hong Kong.

"Il est bien plus compliqué pour le gouvernement de contrôler les ventes de détail que les investissements en capital fixe ou la production industrielle, qui dépendent largement de l'Etat", insiste-t-il, cité par Bloomberg.

- Fièvre immobilière -

Ce ralentissement significatif peut cependant s'expliquer "par une base de comparaison défavorable: il y a un an, les ventes de détail étaient dopées par des rabais fiscaux sur les ventes automobiles", tempère Yang Zhao, analyste de Nomura, dans un courriel transmis à l'AFP.

D'autre part, selon lui, la croissance économique chinoise devrait rester soutenue d'ici à la fin de l'année par la robustesse du marché immobilier et du secteur de la construction, où la fièvre persiste.

Les investissements dans l'immobilier ont gonflé de 6,6% sur les 10 premiers mois de l'année, contre 5,8% sur la période janvier-septembre, ce qui suggère une vigoureuse poussée sur le seul mois d'octobre.

Les ventes de logements ont bondi de plus de 40% sur les 10 premiers mois de 2016. En octobre, la surface totale vendue était en hausse de quasiment 27% sur un an, nourrissant la flambée les prix.

Ce boom, principalement financé par l'endettement sur fond de crédit bon marché, inquiète les autorités.

Les principales villes ont ainsi durci les mesures pour encadrer les prêts immobiliers et achats d'appartements. "Mais il faudra du temps avant que cela ne fasse effet sur les investissements dans la pierre", souligne M. Zhao.

Les investissements immobiliers devraient finir par fléchir début 2017, mais "la croissance des investissements (publics) dans les infrastructures pourrait prendre le relais, le gouvernement gardant une marge de manoeuvre en termes de relance budgétaire", ajoutait-il.

- Muscler les investissements -

Pékin s'y efforce déjà: les investissements en capital fixe, qui concernent notamment les projets d'infrastructures, ont gonflé en Chine de 8,3% sur les 10 premiers mois de 2016, contre 8,2% sur l'ensemble des trois premiers trimestres.

Avec un effet d'entraînement: "Les investissements étatiques restent les plus importants, mais la récente accélération provient pour bonne part d'un rebond marqué des investissements privés, après leur stagnation du début d'année", observe Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

Le régime communiste dit viser un modèle de croissance plus durable, mais la transition s'avère douloureuse: après être tombée à son plus bas niveau depuis un quart de siècle en 2015 (+6,9%), la croissance chinoise n'a résisté cette année que grâce à l'envolée du crédit et à une inquiétante bulle immobilière... soit de vieilles recettes.

Or cette relance par l'endettement pourrait finir par dérailler: la dette publique et privée chinoise avoisine désormais 250% du PIB et alimente le spectre d'une crise financière.

"La croissance devrait encore résister pendant un trimestre ou deux. Mais comme le gonflement du crédit se modère et que le marché immobilier va refroidir, les moteurs de la récente reprise devraient se gripper au début de l'année prochaine", avertit M. Evans-Pritchard.

afp/al

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