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Sujet : Brésil

Le Brésil voué à la faillite sans réformes économiques (Temer)
(30.09.2016 / 18:50:00)

Sao Paulo (awp/afp) - Le président conservateur du Brésil, Michel Temer, a prévenu vendredi que le Brésil était voué à la faillite si le parlement n'approuvait pas la proposition d'amendement à la Constitution (PEC) qui doit fixer un plafond pour les dépenses publiques, lors d'un séminaire à Sao Paulo.

"L'approbation (de la PEC) est fondamentale pour éviter la spirale inflationniste et la récession. La dette pourra atteindre 100% du PIB en 2024 ou même avant. Ce sera la faillite de l'Etat brésilien", a alerté M. Temer, cité par l'Agence Brasil (publique).

M. Temer, qui a remplacé fin août la dirigeante de gauche Dilma Rousseff, après une destitution controversée pour maquillage des comptes publics, s'est dit convaincu que la PEC passerait au Parlement.

"Le Congrès est aujourd'hui plus conscient du fait qu'il doit collaborer avec l'exécutif pour que nous puissions sortir de la crise", a-t-il souligné.

M. Temer a estimé que la proposition contribuerait à relancer une croissance économique durable dans le pays et éviterait la hausse des impôts.

"Nous ne voulons pas augmenter la charge des impôts, parce que, avouons-le, on a atteint la limite", a-il-déclaré.

D'après le président, qui a souligné vendredi ne pas craindre d'être "impopulaire", la PEC assurera des ressources pour les populations les plus vulnérables.

La proposition d'amendement à la Constitution, déjà transmise au Parlement, instaure un plafond dans les dépenses publiques pendant 20 ans : elles ne pourront pas augmenter plus que l'inflation annuelle même pour les secteurs de la santé et de l'éducation.

Devraient suivre la réforme des retraites et celle du droit du travail, deux thèmes très sensibles, avec la hausse prévue de l'âge du départ à la retraite (probablement de 5 ans) et l'augmentation du temps de travail légal.

M. Temer en a profité pour adresser des critiques à ses prédécesseurs : "le manque de rigueur dans les comptes publics ne se fait pas impunément : parmi ses victimes figurent l'emploi, la croissance, la poche du travailleur".

Selon le ministère de l'Economie, de 1991 à 2015, les dépenses primaires de l'Etat (avant le paiement des intérêts de la dette) sont passées de 10,8% à 19,5% du PIB.

En outre, celui-ci a reculé de 3,8% en 2015 et devrait chuter de 3% en 2016, tandis que la dette publique est passée de 52% du PIB en 2013 à plus de 70% en août.

afp/rp

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Re : Brésil

Brésil: Bourse et réal chutent avec les incertitudes sur Trump
(10.11.2016 / 18:10:00)

Sao Paulo (awp/afp) - La Bourse de Sao Paulo, la plus importante d'Amérique latine, chutait de plus de 3% jeudi et le réal dégringolait de près de 5% par rapport au dollar, en raison des incertitudes liées à l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.

Le principal indicateur de la bourse pauliste, l'Ibovespa, reculait de 2,76%, à 61.515 points à 13H40 (15H40 GMT) après avoir cédé plus de 3% dans la matinée.

Le dollar se négociait à la même heure à 3,36 réais, contre 3,21 reais à la clôture des marchés la veille, soit une chute de 4,49%.

Les analystes attribuent ces chutes aux incertitudes provoquées par les menaces protectionnistes de Trump pendant sa campagne électorale.

D'après Fulvio de Andrade, analyste en chef du consultant Walpires, les opérateurs réagissent notamment aux déclarations du ministre brésilien des Finances, Henrique Meirelles, qui a admis que la mise en pratique de ces politiques pourrait provoquer une réduction du flux des capitaux vers le Brésil et autres pays émergents.

"C'est encore prématuré, mais si les politiques de Trump provoquent une plus grande aversion au risque sur le marché, elles pourraient certainement entraîner une hausse des coûts, une réduction du marché des capitaux", a déclaré M. Meirelles dans un entretien publié sur le site UOL.

afp/jh

3

Re : Brésil

Brésil: gel des dépenses publiques par le Sénat, heurts devant le Parlement
(30.11.2016 / 06:30:00)

Brasilia (awp/afp) - Le Sénat brésilien a approuvé mardi en première lecture une mesure prévoyant de geler les dépenses publiques pendant 20 ans, mesure phare du gouvernement de Michel Temer, qui a généré des manifestations à Brasilia où des protestataires ont affronté la police.

Pour que la mesure soit adoptée, les sénateurs doivent donner leur feu vert à la proposition d'amendement à la Constitution (PEC) 55. Mardi soir en première lecture, ils ont voté l'amendement à 61 voix pour et 14 voix contre. Le texte devra encore recevoir le feu vert des élus une deuxième fois pour être définitivement adopté.

Le texte vise à imposer pendant 20 ans un plafond aux dépenses publiques de l'Etat fédéral brésilien, lesquelles ne pourront pas croître globalement au-delà de l'inflation annuelle, y compris pour l'éducation et la santé.

Le texte est "fondamental pour contrôler la hausse des dépenses publiques", a jugé le président de la Chambre haute Renan Calheiros, haut dirigeant du PMDB, le parti de centre droit du président brésilien Michel Temer.

Sa collègue Katia Abreu, dissidente au sein du même parti, a jugé sévèrement le texte qui revient à "avouer au peuple brésilien que nous ne sommes pas capables de mettre en place un budget raisonnable".

Cette mesure phare du programme de redressement économique du gouvernement Temer a déjà été approuvée en première lecture par les députés courant octobre.

Le gouvernement la juge fondamentale pour éviter la faillite de l'Etat brésilien, enrayer la spirale inflationniste et permettre à terme une relance de l'économie brésilienne, plongée depuis 2015 dans une récession historique.

Une dizaine de milliers de personnes, ulcérées par ces mesures d'austérité, ont manifesté leur mécontentement dans la soirée de mardi devant le Parlement à Brasilia.

Des affrontements ont ensuite rapidement commencé à opposer à la police des poignées de manifestants aux visages souvent masqués, liés à des mouvements étudiants et à des organisations d'extrême gauche, ont rapporté des journalistes de l'AFP sur place.

Ces manifestants ont enflammé des barricades et incendié quelques véhicules garés à proximité des bâtiments parlementaires.

La police anti-émeutes a riposté par des tirs nourris de gaz lacrymogène et de bombes assourdissantes pour tenter de les disperser. A la nuit tombée, la situation restait confuse.

Avant ces troubles, les manifestants avaient protesté sans incident, aux cris de "Dehors Temer", en allumant des feux de Bengale verts et rouges.

Ils exprimaient leur rejet de la proposition d'amendement, qui menace selon eux d'affecter gravement des systèmes de santé et d'éducation publique déjà très précaires.

Selon le ministère des Finances, de 1991 à 2015, les dépenses primaires de l'Etat (avant le paiement des intérêts de la dette) sont passées de 10,8% à 19,5% du PIB. La dette publique est passée de 52% du PIB en 2013 à plus de 70% en août, et pourrait atteindre 100% du PIB en 2024 si rien n'est fait.

afp/buc

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Re : Brésil

Brésil: le PIB se contracte de 0,8% au 3e trimestre, 7e repli consécutif
(30.11.2016 / 14:22:34)

Rio de Janeiro (awp/afp) - Le Brésil a vu son Produit intérieur brut (PIB) se contracter de 0,8% au troisième trimestre par rapport au deuxième trimestre, soit le septième trimestre consécutif de repli, a annoncé mercredi l'Institut brésilien de géographie et statistique (IBGE).

Ce résultat est légèrement meilleur que les prévisions des 50 économistes consultés par l'agence Bloomberg qui prévoyaient un repli de 0,9%.

Au deuxième trimestre, le Produit intérieur brut du Brésil avait reculé de 0,4%.

Par rapport au troisième trimestre 2015, le PIB de la plus grande économie d'Amérique latine a reculé de 2,9%, soit le dixième repli consécutif, selon ce paramètre.

Le pays fait face à sa pire récession depuis plus d'un siècle et les attentes du marché se sont détériorées ces dernières semaines, malgré les efforts déployés par le gouvernement conservateur de Michel Temer pour restaurer la confiance des investisseurs.

Le Sénat brésilien a approuvé mardi en première lecture une mesure prévoyant de geler les dépenses publiques pendant 20 ans.

En 2015, l'activité économique du Brésil avait reculé de 3,8% et pour 2016, le repli devrait être de 3,5%, selon la dernière enquête, réalisée chaque semaine par la Banque centrale du Brésil auprès d'une centaine d'analystes et d'investisseurs. Pour 2017, il est prévu une faible croissance, de l'ordre de 1%.

Par rapport au trimestre précédent, le PIB industriel a reculé de 1,3%, celui de l'agriculture de 1,4% et celui des services de 0,6%. Dans le secteur industriel, seules les activités minières ont enregistré une hausse de 3,8% "tirées par l'extraction du pétrole et du gaz naturel", a expliqué l'IBGE.

La consommation des ménages a baissé de 0,6%, également pour la septième fois consécutive. Les dépenses du gouvernement se sont également contractées de 0,3%.

Dans ce contexte récessif, les exportations ont décliné de 2,8% et les importations de 3,1%.

afp/rp

5

Re : Brésil

Brésil: le gel des dépenses publiques aura un impact "sévère" sur les pauvres
(09.12.2016 / 20:50:26)

Rio de Janeiro (awp/afp) - La proposition d'amendement à la Constitution du Brésil qui prévoit de geler les dépenses publiques pendant 20 ans, aura un impact "sévère" sur les pauvres, a prévenu vendredi l'Organisation des Nations Unies (ONU).

Cette mesure phare du gouvernement de Michel Temer pour relancer la croissance "si (elle est) adoptée, bloquera les dépenses à des niveaux inappropriés et rapidement décroissants en santé, éducation et sécurité sociale", affirme Philip Alson, rapporteur spécial de l'ONU pour l'extrême pauvreté et les droits de l'homme dans un communiqué.

"Cela fera courir le risque à toute une génération future de recevoir une protection sociale très en deçà des niveaux actuels", déplore M. Alson.

Il estime également que cette réforme de la Constitution, connue sous l'abréviation "PEC 55" et qui doit être votée en deuxième lecture mardi par le Sénat pour être adoptée définitivement, aggravera les inégalités sociales.

"C'est une mesure radicale, dépourvue de toute nuance et compassion... Elle va atteindre avec plus de force les Brésiliens les plus pauvres et vulnérables, en augmentant les niveaux d'inégalité dans une société déjà extrêmement inégale, montrant que pour le Brésil, les droits sociaux ne seront pas la priorité au cours des 20 prochaines années", souligne le rapporteur spécial de l'ONU.

Le fait que M. Temer ait pris ses fonctions après la destitution controversée de la présidente de gauche Dilma Rousseff "soulève des inquiétudes encore plus grandes", puisque le chef de l'Etat en exercice n'a jamais présenté son programme à l'électorat, selon M. Alson.

Le texte vise à imposer pendant 20 ans un plafond aux dépenses publiques de l'Etat fédéral brésilien, lesquelles ne pourront pas croître globalement au-delà de l'inflation annuelle, y compris pour l'éducation et la santé.

Le gouvernement conservateur de M. Temer, la juge fondamentale pour éviter la faillite de l'Etat brésilien, enrayer la spirale inflationniste et permettre à terme une relance de l'économie brésilienne, plongée depuis 2015 dans une récession historique.

afp/rp

6

Re : Brésil

Brésil: le Sénat adopte le gel des dépenses publiques sur 20 ans
(13.12.2016 / 17:25:00)

Brasilia (awp/afp) - Le Sénat brésilien a adopté mardi en seconde lecture une proposition controversée d'amendement à la Constitution qui gèlera les dépenses publiques pendant 20 ans, une mesure phare du gouvernement de Michel Temer pour relancer la croissance.

Le texte a été approuvé par 53 sénateurs contre 16, alors qu'en première lecture fin novembre 61 sénateurs (sur un total de 81) avaient voté pour.

De petites manifestations contre ces mesures d'austérité se déroulaient à l'extérieur du Parlement à Brasilia, dont la sécurité a été renforcée.

Le gouvernement conservateur de M. Temer juge la réforme "fondamentale" pour éviter la faillite de l'Etat brésilien, attirer les investisseurs et permettre à terme une relance de la première économie d'Amérique latine, plongée depuis 2015 dans une récession historique.

Selon un sondage Datafolha publié mardi, 60% des Brésiliens rejettent la proposition d'amendement baptisée "PEC 55". Seuls 24% l'approuvent.

Les sénateurs ont approuvé un texte qui impose un plafond aux dépenses publiques de l'Etat fédéral brésilien sur 20 ans. Celles-ci ne pourront pas croître au-delà de l'inflation annuelle, y compris dans l'éducation et la santé.

"En ce moment nous avons besoin de beaucoup de courage au Brésil, pour faire des choses apparemment impopulaires, mais qui seront populaires à l'avenir", a affirmé M. Temer mardi pour défendre cette proposition d'amendement.

afp/rp

7

Re : Brésil

Crise politique, corruption : 2017 s'annonce chahuté pour le Brésil
(20.12.2016 / 07:18:00)

Rio de Janeiro (awp/afp) - Empêtré dans une guerre de pouvoirs et secoué par le plus gros scandale de corruption de son histoire, le Brésil s'achemine vers une année 2017 mouvementée, prédisent les analystes.

A gauche comme à droite, presque tout l'échiquier politique brésilien a été éclaboussé par la tentaculaire enquête sur le réseau de corruption autour de Petrobras, qui a détourné des milliards de dollars du géant étatique pétrolier : une lutte entre les juges de la puritaine Curitiba (sud), chargés de l'enquête, et Brasilia, considérée par des millions de Brésiliens comme la capitale de la corruption.

Une autre bataille se joue entre la Cour suprême et le Parlement, jaloux de ses prérogatives alors que plusieurs députés sont impliqués dans le scandale.

Début décembre, un magistrat de cette institution n'a pas hésité à suspendre de ses fonctions le président du Sénat, Renan Calheiros, inculpé de détournements de fonds. Ce dernier a ignoré la décision et obtenu que la Cour suprême, réunie en session plénière, l'annule.

Pendant ce temps, le Parlement étudie des lois pour donner aux députés l'immunité pour des délits anciens de corruption... mais aussi sanctionner juges et procureurs pour "abus d'autorité".

Cette manoeuvre est "de la pure vengeance", observe Ivar Hartmann, professeur de droit à la Fondation Getulio Vargas à Rio de Janeiro.

Mais difficile d'arrêter l'enquête "Lava Jato" (Lavage express) autour de Petrobras, qui a déjà fait tomber l'ancien patron des députés, Eduardo Cunha, puissant artisan de la destitution de Dilma Rousseff en août et désormais derrière les barreaux d'une prison de Curitiba, accusé d'avoir perçu des pots-de-vin.

"Lava Jato a sa propre dynamique. Personne ne peut contrôler" cette enquête, assure Marcos Cepik, professeur de relations internationales à l'Université de Rio Grande do Sul.

Elle est entrée dans une nouvelle phase avec les témoignages - en échange de remises de peine - de 77 anciens dirigeants et cadres du groupe de BTP Odebrecht, entreprise au coeur du scandale Petrobras, dont les révélations égrenées dans la presse donnent des sueurs froides à l'ensemble de la classe politique.

Même le chef de l'Etat, le conservateur Michel Temer, a été mentionné : il aurait demandé près de trois millions d'euros pour financer des campagnes de membres de son parti.

- 'Climat de lynchage' -

"Ces révélations hebdomadaires visent à miner la stabilité du pays. Avec ce climat de troubles, de lynchage, de Révolution française, il n'y aura pas d'investissements" au Brésil, s'est inquiété, dans le journal O Estado de Sao Paulo, le représentant du gouvernement au Parlement, Romero Juca, lui aussi visé par l'enquête Petrobras.

A l'autre bout du spectre politique, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), figure historique de la gauche latino-américaine, est visé par quatre accusations dans le cadre du Lava Jato. Il dénonce une persécution pour l'empêcher de se présenter au scrutin présidentiel de 2018.

Marcos Cepik envisage deux scénarios après le scandale Petrobras : l'un, optimiste, voit l'émergence d'un Brésil "peu tolérant vis-à-vis de la corruption". L'autre, pessimiste, redoute que les opposants à l'enquête parviennent à la faire avorter, ce qui selon lui mènerait à "la fin du Brésil".

D'ici là, le président Temer aura la lourde tâche de sortir la première économie d'Amérique latine de sa récession historique.

Il le compte le faire en administrant au pays une cure d'austérité qui ne devrait pas arranger sa popularité, déjà au plus bas (10% selon Datafolha), même s'il peut s'appuyer sur sa majorité parlementaire pour faire avancer son programme.

Il a ainsi fait approuver le gel des dépenses publiques sur 20 ans, un projet qui n'a suscité que de faibles manifestations de rejet.

"Il y a une mobilisation (populaire) pour moraliser la politique, mais pas contre le gouvernement", estime Murilo Aragao, du cabinet de consultants politiques Arco Advice.

Cela pourrait toutefois changer "si les révélations d'Odebrecht continuent d'être très toxiques" pour le gouvernement Temer, qui a déjà perdu six ministres, la plupart suite à des dénonciations pour corruption, prévient-il.

Pour le leader du mouvement de protestation Vem Pra Rua (Sors dans la rue), Rogério Chequer, la vraie échéance sera l'élection de 2018.

"En 2018 nous nous souviendrons de tout ce qu'ont fait les politiques ces dernières années", a-t-il mis en garde vendredi.

afp/al

8

Re : Brésil

Brésil: les marchés réduisent encore leur prévision de croissance 2017
(26.12.2016 / 15:46:05)

Brasilia (awp/afp) - Les spécialistes des marchés ont révisé à la baisse pour la dixième semaine consécutive leurs prévisions de reprise de l'activité économique brésilienne en 2017, à seulement 0,5%, d'après la dernière enquête Focus diffusée lundi par la Banque centrale du Brésil.

Il y a quatre semaines, la centaine d'analystes et investisseurs consultés par la Banque centrale prévoyaient pour l'an prochain une croissance du PIB de 0,98%.

Ils ont révisé en baisse cette prévision à 0,58% la semaine dernière et à 0,5% ce lundi.

Cette année, le PIB de la première économie d'Amérique latine devrait se contracter de 3,49% (contre 3,48% prévus la semaine dernière), après avoir chuté de 3,8% en 2015, la pire récession en un siècle.

La Banque centrale avait révisé jeudi aussi ses prévisions de croissance pour 2017, à +0,8%, contre +1,3% prévu il y a trois mois.

Le président conservateur Michel Temer, qui a remplacé la présidente de gauche Dilma Rousseff après la destitution controversée de cette dernière, a lancé un plan d'austérité pour tenter de retrouver la confiance des investisseurs.

Le Sénat a définitivement validé le 13 décembre le gel en volume des dépenses publiques sur 20 ans, mesure phare du gouvernement Temer pour sortir le pays de la récession, rejetée par la majorité des Brésiliens.

Le gouvernement prévoit aussi une réforme des retraites et du marché du travail.

afp/rp

9

Re : Brésil

Des colis-repas pour les fonctionnaires impayés de Rio

Dans cet immeuble du centre de Rio, les dons ne cessent d'arriver: des produits de première nécessité pour les fonctionnaires de cet État au bord de la faillite qui ne paye plus ni ses salariés, ni ses retraités. Première économie d'Amérique latine, le Brésil traverse une récession historique doublée d'une crise politique et l'État de Rio, hôte de la Coupe du monde de football 2014 et des Jeux Olympiques en août, est le plus affecté. Ses hôpitaux manquent de matériel, ses fonctionnaires manifestent pour toucher leurs salaires, ses policiers n'ont parfois plus de papier pour enregistrer des plaintes, ni d'essence pour patrouiller, ni même de papier toilette. "Nous vivons un paradoxe dans cette ville qui dépense de l'argent pour les feux d'artifice du réveillon sur la plage de Copacabana, et en coulisses, ses fonctionnaires qui manquent de tout", s'insurge la population.

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Re : Brésil

Malgré les turbulences, une bonne année pour les marchés brésiliens
(31.12.2016 / 06:01:07)

SAO PAULO (awp/afp) - Le Brésil est plongé dans une récession historique et une profonde crise politique, et pourtant c'était plutôt une bonne idée d'investir dans la Bourse de la première économie d'Amérique latine en 2016.

Car malgré l'année turbulente qu'a traversée le pays, ses marchés ont enregistré leurs meilleurs résultats depuis plusieurs années, un paradoxe que les experts expliquent par la hausse des prix des matières premières.

La Bourse de Sao Paulo, plus importante de la région, a ainsi bouclé sa dernière séance de 2016 jeudi sur une hausse annuelle de 38,9%, sa première année dans le vert depuis 2012 (+7,4%).

Le principal indice de la Bourse pauliste, l'Ibovespa, caracole désormais à 60.227 points, bien loin des 43.349 de fin 2015, quant il avait terminé sur une baisse de 13%.

Pourtant 2016 n'a pas été de tout repos pour le Brésil : au terme d'une procédure controversée et de mois de tension politique et d'incertitudes, la présidente de gauche, Dilma Rousseff, a été destituée fin août.

Son remplaçant, le conservateur Michel Temer, a immédiatement lancé un sévère plan de rigueur, pendant que son propre gouvernement, comme une grande partie de l'élite politique, était éclaboussé par l'enquête sur le méga-scandale de corruption au sein du groupe Petrobras.

Attentifs au thriller politique et judiciaire qui se jouait sous leurs yeux, les investisseurs ont toutefois agi plus en fonction du panorama extérieur.

"La Bourse (brésilienne) et le réal se sont distingués par rapport au reste des marchés mondiaux en 2016", explique à l'AFP André Perfeito, économiste en chef de la société de consultants Gradual Investimentos.

Mais "je ne pense pas que cela ait à voir avec des questions domestiques comme la crise politique ou l'impeachment, qui ont aussi influé, mais plutôt avec les prix des matières premières, surtout du pétrole", ajoute-t-il.

Dans ce contexte, les actions des groupes minier Vale (+128,99% pour ses titres préférentiels), métallurgiques Gerdau (+189,16%) et Usiminas (+169%) ont été parmi les plus choyées en 2016... de même, étonnamment, que les actions préférentielles de Petrobras, qui ont bondi de 121,9% en un an.

- Incertitudes en 2017 -

"Le marché brésilien est beaucoup plus sensible aux variations externes car il est très grand. Le baril de Brent a pris plus de 50% en 2016 et, si l'on observe son évolution par rapport aux gains de la Bourse de Sao Paulo en dollars, ce sont deux graphiques très similaires", explique M. Perfeito.

Le réal aussi a connu une jolie année 2016, après avoir atteint son plus bas historique le 21 janvier, à 4,166 unités par dollar, avant de terminer jeudi à 3,252 par billet vert.

En douze mois, la monnaie brésilienne s'est appréciée de 21,49%, selon la société de consultants CMA.

Une hausse qui la situe comme la devise s'étant le plus valorisée face au dollar en 2016, loin devant le rand sud-africain, selon une étude de Gradual Investimentos, qui prévient que la tendance pourrait s'inverser l'an prochain.

"La moyenne des projections pour fin 2017 est à 3,50 réais (par dollar) et le consensus parmi les analystes internationaux est que l'arrivée de (Donald) Trump se traduira par un renforcement du dollar à cause de la réaction de la Fed aux ambitions fiscales du nouvel occupant de la Maison Blanche", estime le cabinet de consultants.

En plus de ces incertitudes externes, aggravées par la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis et les doutes sur les prix du pétrole, le Brésil est confronté à ses propres soucis.

"Il y a un certain optimisme avec le nouveau gouvernement, mais toutes les réformes sont encore à leurs débuts et la question politique reste délicate à cause de l'opération Lava Jato (l'enquête autour de Petrobras, nldr)", note André Perfeito.

"On ne peut pas dire que les problèmes soient résolus".

Selon la dernière enquête auprès des investisseurs publiée par la Banque centrale, le marché n'attend plus qu'une faible croissance, d'à peine 0,5%, du PIB en 2017.

Cette année, il devrait avoir chuté de 3,49%, après avoir perdu 3,8% en 2015, soit la pire récession pour le pays en plus d'un siècle.

rs/ka/pb

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Re : Brésil

Brésil: l'inflation clôture l'année à 6,29% sur douze mois
(11.01.2017 / 15:20:00)

Rio de Janeiro (awp/afp) - Les prix au Brésil ont faiblement augmenté de 0,3% en décembre, l'inflation clôturant l'année 2016 à 6,29%, en-dessous du plafond fixé par le gouvernement et la Banque centrale, selon des statistiques officielles publiées mercredi.

L'augmentation de l'indice des prix a été supérieure à celle du mois de novembre (+0,18%), mais il s'agit du taux le plus bas pour un mois de décembre depuis 2008, a souligné l'Institut brésilien de géographie et statistiques (IBGE) dans son rapport mensuel.

L'inflation sur 12 mois est passée sous la barre des 6,5%, le plafond fixé par les autorités brésiliennes qui visent un objectif de 4,5% avec une marge de tolérance de plus ou moins deux points.

Elle a enregistré une baisse significative en 2016 par rapport à 2015 où elle s'était élevée à 10,67%, le plus fort taux du pays depuis 13 ans, malgré la forte récession qui frappait déjà le géant émergent d'Amérique latine.

"Personne ne s´attendait à un taux d´inflation sous le plafond fixé. Les prévisions de cette année sont une réduction encore plus forte, pour qu´elle se situe au niveau de l'objectif" de 4,5%, a commenté le président Michel Temer lors d´une réunion avec plusieurs ministres retransmise à la télévision.

Ces chiffres suggèrent que la Banque Centrale du Brésil (BCB) devrait mercredi en fin de journée amplifier la baisse du taux directeur, qui s´élève aujourd'hui à 13,75%.

Selon les spécialistes, la baisse devrait se situer à 0,5 point de pourcentage, contre 0,25 point en novembre, puis décembre.

Le Brésil est plongé dans une récession historique: le Produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 3,8% en 2015 et devrait encore chuter de 3,5% en 2016 avant un léger rebond de 1% en 2017, selon les prévisions.

afp/rp

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Re : Brésil

Brésil: Le Maracana au stade de l'abandon
(22.01.2017 / 16:15:14)

RIO DE JANEIRO (awp/afp) - Gazon jauni, grilles rouillées, cambriolages en série: le stade Maracana est à l'abandon à cause d'un imbroglio politico-juridique qui risque de transformer le temple du football brésilien... en majestueux éléphant blanc.

Le mythique stade de Rio de Janeiro, refait à neuf pour le Mondial-2014, brillait encore de mille feux il y a quatre mois, en pleine ferveur olympique.

Depuis, l'électricité a été coupée. La nuit, le colosse aux 78.838 places assises est plongé dans l'obscurité. Une poignée de matches y ont été joués après les JO. Depuis le 29 décembre, rideau. Et rien à l'horizon.

Un comble pour l'enceinte qui a accueilli la dernière finale de Coupe du Monde, en 2014, après une rénovation totale au coût pharaonique de 1,2 milliard de réais (350 millions d'euros), près du double du budget initial, sur fond de surfacturation et soupçons de corruption.

Les quatre grands clubs de la ville dont la saison commence la semaine prochaine trépignent d'impatience.

"Cette situation est très préoccupante. Chaque jour qui passe, le stade se détériore un peu plus. J´espère que les autorités vont trouver une solution rapide", explique à l'AFP Eduardo Bandeira de Melo, président de Flamengo.

Mais le gouvernement de l'État de Rio croule sous les dettes. Il ne parvient même plus à payer ses fonctionnaires dans les délais depuis des mois.

Et le Maracana est au coeur d'un imbroglio administratif et de gros sous inextricable.

Depuis le 30 octobre, l´entretien du stade est censé être à nouveau assuré par le concessionnaire privé Maracana SA, qui l'avait cédé pendant huit mois au comité organisateur des JO.

- Le Maracana "en otage" -

Le consortium, contrôlé par le géant du BTP Odebrecht, explique pourtant dans un communiqué envoyé à l'AFP qu'il n'a "toujours pas repris le stade en main". La faute selon lui au comité Rio-2016 qui "n'a pas respecté ses engagements de le restituer dans l'état où il l'a trouvé".

Mario Andrada, directeur de la communication de Rio-2016, admet que "certaines petites réparations sont nécessaires", mais assure disposer jusqu'à fin janvier pour les effectuer.

Il tacle à son tour Maracana SA, assurant que Rio-2016 a restitué le stade "dans de meilleures conditions que quand on le lui a confié", et s'est même vu "contraint d'effectuer une série de travaux de maintenance qui auraient dû être assumés par le concessionnaire".

Mario Andrada accuse le concessionnaire de "prendre le Maracana en otage pour humilier le gouvernement d'État et faire pression pour se débarrasser du stade".

Maracana SA a effectivement déposé en juin 2016 une demande de rescision du contrat de concession signé en juin 2013 pour "non respect des clauses originelles".

Deux mois après sa signature, le gouvernement de Rio avait en effet changé les règles du jeu. Cédant à la pression populaire, il avait interdit la démolition d'une école et de stades de natation et d'athlétisme adjacents où Maracana SA devait construire un parking et un centre commercial.

Un gros manque à gagner pour le concessionnaire qui a annoncé 173 millions de réais (plus de 50 millions d'euros) de pertes cumulées entre 2013 et fin 2015.

Vendredi dernier, une décision judiciaire a obligé Maracana SA à "reprendre immédiatement les opérations de maintenance du stade". Mais le consortium a annoncé qu'il ferait appel.

Odebrecht, par ailleurs au coeur du méga scandale de corruption de Petrobras, tente de passer la main depuis des mois. Mais la transition est loin de se faire en douceur.

- Quand Flamengo fâché...-

Deux groupes de repreneurs sont sur les rangs, avec une entreprise française dans chaque camp. GL Events est alliée avec les anglais de CSM et les néerlandais Amsterdam Arena. Lagardère s'est associée à l'entreprise brésilienne de marketing sportif BWA.

Mais les candidats tardent à fournir des "pièces manquantes" à la commission d'évaluation formée par le gouvernement d'État.

Le président de Flamengo a choisi son camp: "Nous avons eu de graves problèmes avec BWA, qui a été chargée de commercialiser des billets de nos match par le passé. Pas question que nous jouions au Maracana si des escrocs décrochent la gestion du stade".

Un boycott qui ferait tâche. Le club le plus populaire du Brésil revendique un rôle de "protagoniste" dans la gestion du stade, ce que lui aurait promis le groupe rival où est représenté GL Events.

En attendant, les alentours du Maracana offrent un spectacle de désolation. Les touristes ne peuvent plus visiter le stade. Une poignée d'entre eux se contentent de prendre des selfies à l'entrée. Un simple coup d'oeil à travers les grilles rouillées par endroits permet d'observer le gazon jauni à l'abandon.

Pire, la Fédération de Football de Rio (Ferj) a dénoncé des vols de télévisions, d'extincteurs, de sièges. Et même celui du buste du journaliste brésilien Mario Filho, qui a donné son nom officiel au Maracana.

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