Andrew Garthwaite du Credit Suisse conseille d’acheter des actions européennes après les décisions de la BCE. Le stratège vedette a choisi quatre thèmes : banques, automobile, valeurs dollar, valeurs liées à l’investissement.
Le stratège vedette prévoit pour les sociétés européennes une progression des bénéfices de 40% dans les trois ans à venir, soit la plus forte hausse des grands marchés.
Le PER relatif des actions européennes (hors financières), comparé au reste du monde, est de 11% au-dessus de sa moyenne constatée sur quinze ans, mais le potentiel sur les résultats n’est pas entièrement intégré, selon Credit Suisse.
Credit suisse privilégie les Bourses des pays dits périphériques, avec une préférence pour les valeurs italiennes (Intesa Sanpaolo, Mediaset, Snam). Les PER des actions espagnoles et italiennes, calculés sur des profits « normalisés », sont inférieurs de 25% à leur moyenne sur vingt ans.
Andrew Garthwaite reste favorable au secteur bancaire, valorisé 1,1 fois les fonds propres dits « tangibles » (déduction faite des écarts d’acquisition), avec un objectif sur ce ratio à 1,3. Selon lui, le marché surestime le coût du capital, mais il sous-estime le potentiel de croissance des crédits et la baisse des provisions à venir. Le consensus des analystes est encore négatif sur le secteur. Les valeurs préférées sont Credit Agricole, Erste Group Bank, Intesa Sanpaolo, Caixabank, Unione di Banche.
Le stratège est aussi positif sur le secteur automobile, parmi les plus sensibles à la baisse de l’euro et dont les ventes en Europe pourraient se redresser nettement. Les ventes automobiles en Europe restent proches d’un plus bas de vingt ans et elles sont dans les pays du sud à 20% sous le précédent bas de cycle de 1993.
Le regain de confiance des ménages européens devrait stimuler les ventes automobiles et le secteur affiche le plus important levier financier (dette nette rapportée à l’excédent brut d’exploitation voisin de 3) ce qui le rend plus sensible à une baisse des taux d’intérêt. Les actions privilégiées par le Credit Suisse sont Daimler, Renault, Volkswagen.
L’objectif à douze mois sur l’euro est un recul vers 1,32 dollar. Les soutiens historiques à l’euro devraient davantage s’estomper : excédent courant, rémunération monétaire supérieure, indicateurs PMI supérieurs en Europe par rapport aux Etats-Unis.
Credit Suisse a sélectionné des sociétés qui réalisent plus de 25% de leur activité aux Etats-Unis, qui devraient bénéficier de la baisse de l’euro et de la vigueur de la reprise américaine : Alcatel Lucent, Arcadis, Arkema, Daimler, Deutsche Telekom, SAP.
Anrdew Garthwaite est aussi favorable aux actions des sociétés exposées à la reprise des dépenses d’investissement en Europe, qui évoluent à un plus bas de vingt ans (2% du produit intérieur brut contre près de 7% en 2007) : Atos, Capgemini, Lufthansa, Publicis Group, SAP.