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Trump engage la construction du mur entre les USA et le Mexique

Donald Trump a pris mercredi deux décrets présidentiels pour renforcer la sécurité aux frontières des Etats-Unis et réprimer l'immigration clandestine, qui prévoient notamment la construction d'un mur le long de la frontière avec le Mexique, mesure qu'il avait promise pendant la campagne présidentielle.

Le président républicain devrait également prendre des mesures dans les prochains jour pour réduire l'immigration légale, en divisant par deux, à 50.000, le nombre de réfugiés autorisés à entrer aux Etats-Unis chaque année et en bloquant l'émission de visas pour les personnes en provenance de certains pays musulmans d'Afrique et du Proche-Orient (Syrie, Soudan, Somalie, Irak, Iran, Libye et Yémen).

Les deux décrets signés mercredi par Donald Trump, moins d'une semaine après son investiture, engagent la construction d'un mur le long des 3.200 kilomètres de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Ces décrets visent aussi à augmenter les effectifs des équipes qui luttent contre l'immigration clandestine et à supprimer les financements fédéraux des villes et Etats dit "sanctuaires", c'est-à-dire qui tolèrent la présence d'immigrants clandestins.

"Nous sommes en pleine crise à notre frontière Sud. L'augmentation sans précédent de migrants illégaux venant d'Amérique centrale nuit à la fois au Mexique et aux Etats-Unis", a déclaré Donald Trump dans un discours prononcé au département de la Sécurité intérieure après la signature des décrets.

"J'espère que les mesures que nous prendrons à partir de maintenant renforceront la sécurité dans nos deux pays à la fois. Un pays sans frontière n'est pas un pays", a-t-il ajouté.

Le président mexicain Enrique Pena Nieto a déclaré qu'il "regrettait et désapprouvait" la volonté de son homologue américain d'aller de l'avant avec son projet de mur.

Il n'a pas dit s'il comptait se rendre à une sommet avec Donald Trump qui, selon la Maison blanche, est programmé pour mardi.

MÉPRIS

Les grandes villes américaines comme New York, San Francisco ou Los Angeles offrent une certaine forme de protection aux migrants illégaux. L'aide fédérale à ces villes, qui se chiffre en milliards de dollars, pourrait être compromise.

"Les Américains ne seront plus obligés de subventionner ce mépris du droit", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Sean Spicer.

Dans une interview accordée mercredi à la chaîne de télévision ABC News, Donald Trump répète que le lancement de la construction du mur entre les Etats-Unis et le Mexique est une affaire de mois et que le Mexique remboursera les Etats-Unis en intégralité.

"Construire cette barrière est plus qu'une simple promesse de campagne, c'est une première mesure de bons sens pour véritablement sécuriser notre frontière poreuse", a commenté Sean Spicer. "Cela va juguler de flot de drogue, de criminalité et d'immigration illégale vers les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Les entreprises américaines présumées bénéficiaires des mesures prises par Donald Trump, comme Martin Marietta Materials et Vulcan Materials, ont gagné du terrain en Bourse mercredi, tandis que l'indice Dow Jones dépassait pour la première fois les 20.000 points.

Le président a toujours dit que les travaux de construction du mur seraient financés par le Mexique, lequel a toujours rétorqué qu'il ne paierait pas.

"Nous serons remboursés à une date ultérieure sur les affaires que nous ferons avec le Mexique", a déclaré le chef de la Maison blanche sur ABC. "Je vous dis tout simplement qu'il y aura paiement. Cela se fera (...) peut-être sous une forme compliquée. Ce que je fais est bon pour les Etats-Unis. Cela sera également bon pour le Mexique. Nous voulons avoir un Mexique très stable, très solide."

COÛT INCONNU

Les soutiens des migrants ont aussitôt dénoncé des mesures liberticides.

Le coût du mur et sa longueur ne sont pas connus. Trump a déclaré l'an dernier qu'il coûterait "probablement huit milliards de dollars", et qu'il pourrait courir sur 1.600 km.

Le président va également mettre fin à la pratique connue sous le nom de "catch & release" qui fait que les migrants illégaux sont interpellés mais ne sont pas immédiatement emprisonnés ni expulsés.

Les décrets signés mercredi prévoient aussi l'embauche de 5.000 agents des Douanes et de la protection des frontières chargés d'interpeller ceux qui tentent d'entrer illégalement aux Etats-Unis et un triplement du nombre d'agents de l'Immigration and Customs Enforcement qui sont chargés d'arrêter et d'expulser les clandestins présents sur le territoire américain.

Les décrets augmentent aussi la surface consacrée aux zones de rétention des clandestins à la frontière Sud et facilitent leur expulsion.

Pendant la campagne électorale, Trump a également menacé de taxer lourdement les sociétés qui produisent au Mexique pour le marché américain et de dénoncer l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) en vigueur entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique depuis le 1er janvier 1994.

Interrogé sur le mur voulu par le président, le sénateur républicain John McCain a souligné qu'une barrière physique n'était pas suffisante pour sécuriser la frontière et a demandé des moyens de surveillance supplémentaires, notamment la construction de tours d'observation et l'utilisation de drones.

"Il est facile de faire une brèche dans un mur", a commenté le sénateur de l'Arizona, Etat frontalier du Mexique, sur la chaîne de télévision MSNBC.

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L’État de Washington attaque en justice le décret anti-immigration de Trump

L’État de Washington devient le premier État à attaquer en justice le décret anti-immigration de Trump, indique le procureur général de l’État. Amazon et Expedia ont déposé des déclarations devant la Cour afin de soutenir l’action en justice de l’État de Washington.
Par ailleurs, plusieurs diplomates américains ont protesté officiellement contre le décret, a indiqué lundi le département d’État.

Un canal de « dissidence »

Alors que le ministère des Affaires étrangères est en théorie passé sous le pavillon de l’administration Trump, un nombre indéterminé de ses cadres ont utilisé un « canal » officiel dit de « dissidence » pour contester l’ordonnance, a confié Mark Toner, porte-parole du département d’État sous John Kerry et qui assure l’intérim en attendant l’arrivée éventuelle du secrétaire d’État nommé, l’ancien patron d’ExxonMobil Rex Tillerson.
« Nous savons qu’il y a eu un message via le canal de dissidence concernant le décret intitulé ‘Protéger la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux États-Unis’», a expliqué Toner.

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Trump signe un décret limitant la réglementation aux États-Unis

Le président Donald Trump a signé lundi un décret restreignant la possibilité pour les agences fédérales d’édicter de nouvelles réglementations, une limitation qui pourrait s’appliquer à l’économie mais également à l’environnement.

« Il est important que pour chaque nouvelle réglementation édictée, au moins deux précédentes réglementations aient été identifiées en vue de leur suppression », assure le texte présidentiel.
Le décret indique également que le coût associé à de nouvelles règles ne devra pas « être supérieur à zéro » au cours de l’exercice budgétaire 2017, qui s’achève fin septembre aux États-Unis. Dans ce document, le président Trump précise que les réglementations liées à l’armée, à la sécurité nationale ou aux affaires étrangères sont les seules à ne pas être concernées par cette limite.

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La lune de miel entre Trump et Wall Street prend fin

NEW YORK (Reuters) - La relation entre Wall Street et Donald Trump a tourné lundi à l'orage, les trois indices de référence vivant leur pire séance depuis le début de l'année dans la foulée du décret du nouveau président américain sur l'immigration.

Ce décret, qui interdit provisoirement aux réfugiés et ressortissants de sept pays musulmans de se rendre aux Etats-Unis, crée un climat d'incertitude, les marchés actions y voyant le côté sombre de la politique de l'ancien magnat de l'immobilier.

Le Dow Jones a perdu 122,65 points, soit 0,61%, à 19.971,13, repassant sous la barre des 20.000 points, franchie pour la première fois mercredi dernier, le S&P-500, plus large, reculant de 0,6% à 2.280,90.
Ces deux indices ont connu leur plus forte chute sur une séance depuis octobre dernier, le Nasdaq Composite cédant pour sa part 0,83% à 5.613,71, sa plus mauvaise performance depuis fin décembre.
Signe de la nervosité du marché, l'indice de volatilité du CBOE a pris 1,30 point, sa plus forte progression depuis début novembre.

Donald Trump a signé vendredi un décret interdisant pendant 90 jours l'accès aux Etats-Unis aux ressortissants de Libye, de Somalie, du Soudan, d'Irak, d'Iran, de Syrie et du Yémen, ainsi que l'accueil de tous les réfugiés pendant 120 jours.

Ce décret a suscité une vague d'indignation dans le monde, occasionné des perturbations dans les aéroports et amené plusieurs dirigeants d'entreprises américaines, notamment dans la high-tech, à prendre ouvertement position contre les effets d'une telle politique.

"Le marché réagit négativement à cause des incertitudes qu cela crée", explique Robert Pavlik, responsable de la stratégie de marché chez Boston Private Wealth.
"Cela pourrait détourner davantage de Républicains du président et peut-être affaiblir son soutien au Congrès, faisant peser un doute sur le succès de ses initiatives à venir".

LES COMPAGNIES AÉRIENNES SOUFFRENT
Les marchés actions, qui ont prospéré depuis l'élection présidentielle du 8 novembre sur des espoirs d'allègements d'impôts et de relance budgétaire, s'inquiètent maintenant des effets sur les échanges de mesures protectionnistes de la part du nouveau président.

Aux valeurs, les compagnies aériennes et le compartiment des nouvelles technologies, qui a abondamment recours à la main-d'oeuvre étrangère, surtout dans la Silicon Valley, ont pesé sur la tendance.
American Airlines (-4,37%), United Continental (-3,63%) et Delta Air Lines (-4,1%) figurent parmi les plus fortes baisses de l'indice S&P des valeurs industrielles, qui a perdu 0,8%.
Du côté des technologiques, Microsoft, Alphabet et Netflix affichent des replis compris entre près de 1% et 2,5%.

Le décret sur l'immigration a également fait chuter le dollar, qui a cédé 1% face au yen.
Les marchés attendent maintenant la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui commence mardi et s'achèvera mercredi, pour savoir comment la banque fédérale évalue la politique de Donald Trump depuis son entrée à la Maison blanche, le 20 janvier.
Dans ce contexte, les prix des Treasuries ont peu évolué lundi.

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Valeurs santé : Trump souffle le chaud et le froid

La Maison-Blanche promet de faire baisser les prix des médicaments. Mais les réformes sont encore lointaines.

Pour sa première conférence de presse, Donald Trump s’en est pris à l’industrie pharmaceutique. Il lui reproche d’avoir quitté le pays (parle-t-il des usines ou des sièges fiscaux ?). Il promet par ailleurs aux Américains de mieux négocier les prix des médicaments et d’économiser des milliards.

Le ton était hâbleur et le contenu imprécis. Mais les valeurs pharmaceutiques et biotechs ont plongé la semaine dernière des deux côtés de l’Atlantique.

Menaces sur les marges

La rhétorique protectionniste de Donald Trump vise toutes les industries. La pharmacie est a priori peu concernée, car seul un quart des médicaments consommés aux États-Unis est importé, contre 70% des automobiles (en valeur).

La négociation des prix est en revanche une question propre au secteur. Pour Medicare, son plus grand programme, destiné aux personnes âgées, l’État ne négocie pas avec les industriels mais demande un rabais sur le prix affiché.

Habilité à négocier, cet acheteur obtiendrait facilement des tarifs plus bas, qui deviendraient la référence pour les assureurs privés couvrant la majorité des Américains. Une réforme «à l’européenne» qui serait un séisme pour l’industrie.

En effet, les prix des médicaments brevetés sont 50 à 100% plus chers aux États-Unis que dans les autres économies développées, d’après une étude de Bloomberg. Or, ces prix généreux soutiennent les marges des industriels. Ils servent aussi d’indicateurs pour la valorisation de start-up innovantes partout dans le monde.

Fusions et acquisitions stimulées

Les investisseurs restent pourtant sereins et les cours se sont redressés. En effet, rares sont les élus républicains qui souhaitent modifier le fonctionnement de Medicare. Tom Price, futur secrétaire d’État à la santé, n’est pas non plus sur cette ligne.

De plus, «les valeurs pharmaceutiques présentent une décote de 22% sur les autres défensives et sont dans les radars des investisseurs généralistes», estiment Arnaud Benoist-Vidal, gérant chez Financière de l’Arc. Une réforme de Medicare provoquerait selon lui une baisse maximale des prix de l’ordre de 20% : «Les cours actuels intègrent déjà un scénario noir.»

Enfin, Trump a su séduire avec d’autres promesses. L’abaissement de l’impôt sur les sociétés pourrait stimuler les fusions et acquisitions. Le taux de réinvestissement des bénéfices est élevé dans l’industrie biotechnologique et les portefeuilles de projets des grands groupes sont dégarnis. Les start-up dont les candidats-médicaments sont les plus avancés en profiteront.

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Le patron de Novartis Joe Jimenez rencontre Donald Trump
(31.01.2017 / 18:32:17)

Bâle (awp/ats/reu) - Donald Trump a reçu mardi les patrons de plusieurs grands groupes pharmaceutiques, dont Joe Jimenez de Novartis. Le président américain, qui a ardemment critiqué le secteur de la pharma ces derniers mois, leur a demandé de produire davantage de médicaments aux Etats-Unis, tout en baissant leurs prix.

Recevant à la Maison Blanche les patrons de Merck & Co , Novartis, Johnson & Johnson, Celgene Corp, Eli Lilly & Co et Amgen, ainsi que le chef du lobby de l'industrie pharmaceutique, Donald Trump a estimé qu'il était possible pour les Etats-Unis d'économiser "des dizaines de milliards de dollars" grâce à une baisse des prix et davantage d'innovation.

Le président américain s'est par ailleurs engagé à autoriser plus rapidement la commercialisation des nouveaux médicaments, précisant qu'il désignerait "très prochainement" le nouveau directeur de l'Agence fédérale du médicament (FDA), qui a autorité en la matière.

Jugeant qu'une partie de la production pharmaceutique a été délocalisée en raison de la "politique de dévaluation" monétaire d'autres pays, il a appelé ces pays à s'acquitter d'une "part juste" du coût de développement des médicaments.

Il a également demandé aux laboratoires de rapatrier leur production aux Etats-Unis et a promis de s'opposer à "tout ce qui pourrait compliquer l'entrée sur le marché" de nouvelles sociétés.

Lors de la présentation des résultats de Novartis la semaine dernière, Joe Jimenez avait confirmé son intention de rencontrer Donald Trump au plus vite.

A la Bourse suisse, l'action Novartis a perdu jusqu'à 0,75% après les déclarations de Donald Trump alors qu'elle évoluait dans le vert jusque-là. La chute n'aura duré qu'une dizaine de minutes, le titre a terminé la séance sur un plus de 0,63%. Le bon de jouissance de son concurrent Roche a lui évolué dans le rouge dès l'ouverture de la cotation (-0,43% à la clôture).

reu/lk

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bonsoir

ben il faut le lire pour le croire...

Le président américain s'est par ailleurs engagé à autoriser plus rapidement la commercialisation des nouveaux médicaments, précisant qu'il désignerait "très prochainement" le nouveau directeur de l'Agence fédérale du médicament (FDA), qui a autorité en la matière.

à ce tarif là, on va faire les essais cliniques "grandeur nature" et tant pis si il y a des morts.
je grossis un peu le trait, comme Mr Trump.

cordialement

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C'est pas faux ;-)...

J'en retiendrai qu'il a voulu donner des aspects positifs (facilitations) pour "adoucir" le négatif (prix)...

Sans doute une façon de rendre confiance au secteur... tout n'est pas tout noir, vous y gagnerez par ailleurs......

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USA: Trump signe deux décrets pour revenir sur la réglementation financière
(03.02.2017 / 11:00:00)

Washington (awp/afp) - Le président Donald Trump va signer ce vendredi deux décrets revenant sur les réformes clés adoptées en matière de réglementation financière dans le sillage de la crise financière de 2008, a-t-on appris de source gouvernementale.

Donald Trump va demander au Trésor et au département du Travail de se pencher sur les moyens de réformer les mesures de la loi Dodd-Frank et de la "règle Volcker" régissant le secteur financier, destinées à éviter les excès sur les marchés et à protéger davantage les consommateurs, a indiqué à l'AFP un responsable de l'administration.

afp/jh

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Trump signe «l'arrêt de mort» de la régulation bancaire

Donald Trump a signé vendredi deux directives sonnant l'hallali de la réglementation financière élaborée après la crise financière de 2008, fidèle à sa promesse de déréguler l'économie américaine mais donnant aussi satisfaction à Wall Street.


Le président américain a paraphé un décret ordonnant un réexamen de l'ensemble des lois financières Dodd-Frank promulgué en 2010 par Barack Obama. Ces mesures étaient dans le collimateur à la fois des républicains et du secteur financier qui les dénonçaient comme un carcan, nuisibles tant pour les banques que pour les consommateurs.

«Aujourd'hui, nous signons les principes fondamentaux de la réglementation du système financier américain», a déclaré M. Trump depuis le Bureau ovale. «Difficile de faire un truc plus important que ça, hein?», a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt vendredi, en recevant un groupe de grands patrons à la Maison Blanche, M. Trump avait affirmé: «on va couper beaucoup dans la loi Dodd-Frank. J'ai des amis qui ne peuvent pas démarrer leur entreprise parce que les banques ne veulent pas leur prêter à cause des règles et des contrôles de Dodd-Frank».

La loi a notamment créé l'agence de protection des consommateurs (CFPB) et imposait aux banques de renforcer leurs capitaux propres et de se soumettre chaque année à un test de résistance évaluant leur solidité en cas de crise.

L'association bancaire ABA s'est félicitée dans un communiqué de cette initiative appelant à «un réexamen attentif et prudent de Dodd-Frank qui devrait permettre de libérer le pouvoir de l'industrie bancaire».

«Nous avons hâte de travailler dans un esprit bipartisan avec le gouvernement, le Congrès et les régulateurs bancaires sur ces changements de pratiques qui conserveront les banques fortes et capables de fournir les capitaux essentiels à la reconstruction de notre économie», ont ajouté les banquiers.

Après des années de lobby intensif, les milieux financiers ont raison de s'en réjouir, sans exubérance toutefois par crainte d'un retour de bâton tant la colère à l'encontre de Wall Street reste prégnante.

«Dodd-Frank a été un désastre à la fois à cause son impact mais aussi parce qu'elle n'a pas atteint l'objectif recherché», avait affirmé peu avant Sean Spicer, le porte-parole de la Maison blanche.

Toute abrogation substantielle de la loi Dodd-Frank nécessite l'accord du Congrès, mais l'administration Trump tient à faire savoir qu'elle a l'intention de s'attaquer à la paperasserie.


La Fed aussi visée

La Réserve fédérale (Fed), principal régulateur du secteur bancaire, n'avait pas encore réagi vendredi à cette mesure. De son côté, le directeur du Conseil économique national à la Maison Blanche, Gary Cohn, l'ancien numéro 2 de la banque d'affaires Goldman Sachs, a déclaré que l'objectif de déréglementer les marchés financiers n'était pas une faveur accordée aux banques.

«Cela n'a rien à voir avec JPMorgan, Citigroup et Bank of America. Il s'agit d'être un acteur sur le marché mondial où nous devons, pouvons et aurons une position dominante tant que nous ne nous mettrons pas nous-mêmes à l'écart par la réglementation», a assuré M. Cohn dans un entretien au Wall Street Journal en précisant que «les banques allaient être en mesure de fixer leurs prix plus efficacement et donc au mieux pour les consommateurs».

Le président Trump a signé un autre décret visant la règle fiduciaire qui oblige les conseillers financiers à agir dans l'intérêt de leurs clients. Cette règle devait entrer en vigueur en avril, mais elle sera reportée, en attendant son réexamen.

«Revenir sur cette règle montre que l'administration Trump est du côté de Wall Street», a réagi l'ONG Public Citizen.

Le sénateur démocrate Charles Schumer a protesté affirmant que «le président Trump qui avait promis de tenir tête aux grandes banques, leur permet maintenant d'écrire le code de la route». Il a assuré que les démocrates «feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas abroger» la loi Dodd-Frank.

Cette loi n'est pas la seule à se trouver dans le collimateur des républicains. Patrick McHenry, le vice-président de la commission sénatoriale des services financiers, a ainsi fait récemment parvenir à la présidente de la Fed, Janet Yellen, une lettre la sommant de se retirer de toutes les négociations en cours sur la réglementation financière, que cela soit aux Etats-Unis ou à l'international dans le cadre du Comité de Bâle.

«Il apparaît que la Réserve fédérale continue de négocier des normes réglementaires internationales pour les institutions financières avec des bureaucrates internationaux dans des pays étrangers sans transparence, sans en rendre compte et sans autorité pour le faire. C'est inacceptable», assène M. McHenry. Cette offensive tous azimuts inquiète à l'étranger.

«Donald Trump est bel et bien une menace pour la stabilité financière. C'est dangereux, nuisible et extrêmement malheureux à l'époque où nous vivons», a déclaré le ministre suédois des Marchés financiers, Per Bolund à l'agence TT.